▬ Connaissance des mythes : S’il connaît les mythes, ce n’est pas pour autant qu’il en est proche. Malgré tout, ils ont le mérite de l’amuser - du moins la plupart du temps. Son opinion sur les humains est en revanche bien plus acerbe. Selon lui, ce sont principalement des idiots, naïfs et crédules. Malgré tout, il leur accorde quelques inventions à ses yeux incroyables : la teinture, les hamburgers et la Playstation.

▬ Points importants de l’histoire/chronologie :

Le mythe : Le mythe du Marchand de Sable a une origine très floue. Il semblerait qu’il soit une lointaine réécriture d’Hypnos, dieu grec du Sommeil, qui s’est déformé au fil des ans et des migrations vers l’Europe du Nord et de l’Est. Au Moyen-Âge, le Marchand de Sable n’est pas tant un personnage fictif, de conte ou du folklore qu’un réel métier : les marchands de sable arpentaient alors les auberges - et autres - pour vendre du sable abrasif, afin de lustrer les planchers. En tant que tel, le personnage n’apparaît pas avant le XVII° siècle, et uniquement au travers d’une expression vague : “avoir du sable dans les yeux”, synonyme de sommeil approchant.

Les formes plus fixes du Marchand de Sable arrivent dès le XIX° siècle.

En 1817, Hoffmann publie Der Sandmann, version plus horrifique du Marchand de Sable, typique de l’Est européen. En effet, loin de l’idée bienveillante actuelle, le Sandmann de cette époque se rapproche bien plus du croquemitaine : maître des rêves mais aussi des cauchemars, il est bien du genre à arracher les yeux des enfants qui refusent de dormir, pour les donner à manger à ses propres enfants.
1841, sort Une semaine dans la vie du petit elfe Ferme l’œil par Andersen. Il met en scène Ole Lukøje, Marchand de Sable, maître du sommeil, des rêves et des cauchemars, capable de décider de lui-même quels seront vos rêves, pour bénir les bons et punir les mauvais. Et comme une réminiscence de ses origines grecques, ici le Marchand a bien un frère jumeau : la Mort, comme Thanatos fut le jumeau d'Hypnos.

C’est à partir de cette version, et de celle de Hofmann, encore très populaires en Europe de l’Est, que la vision moderne du Marchand de Sable se forme. Il est alors souvent dépeint comme un homme, souvent petit, affublé d’un pyjama, d’un chapeau de sommeil et d'un parapluie.

Encore aujourd’hui populaire auprès des plus jeunes, la vision du Marchand de Sable tend à se faire plus bienveillante. On pourra notamment citer l’émission de 1962, Bonne Nuit les Petits, où il apparaît pour la première fois sous les traits d'un homme roux joueur de pipeau ; ou encore Les Cinq Légendes. La récente série Netflix tend à renouer avec son côté horrifique, et ses origines grecques.
D’autres cultures que l’Europe de l’Est semblent avoir adopté une figure similaire au Sandmann, gardant alors son aspect malveillant. Le Bonhomme Sept-Heures au Québec kidnappe les enfants qui ne veulent pas dormir, en les enfermant dans un sac après les avoir aveuglé avec du sable. João Pestana, au Portugal, est un personnage timide et silencieux, qui jette du sable dans vos yeux afin de ne jamais être vu.

Le personnage : Ole prend forme dans le courant du XVII° siècle : la date est floue et incertaine pour plusieurs raisons - il  possède une notion du temps et une mémoire perturbée, et il n’a appris à lire et écrire que durant les années 1910. Il apparaît alors dans les plaines de l’Europe de l’Est et du Nord, sous la forme d’un homme tout à fait banal, image de ce qu'était encore à cette époque le Marchand de Sable : un simple métier. Très faible à cette période, il adopte également un nom différent de celui qu’il porte actuellement : Ole Lukøje n’existera que bien plus tard. Déjà très sensible à ses origines baroudeuses, il commence à voyager dans l’Est de l’Europe, restant néanmoins très attaché à ses terres d'origine. Pour gagner son pain, il conte des histoires dans les auberges en échange du gîte et du couvert.

Il gagne très fortement en puissance durant le XIX° siècle, avec les sorties littéraires des auteurs allemands et danois Hoffmann et Andersen. Son image auprès du grand public s’en voit légèrement modifiée : il rajeunit physiquement, devient plus petit, plus trapu, et se met à développer une passion sans borne pour les parapluies. A l’inverse, il gagne un caractère plus affirmé - moins manichéen, plus gris et plus critique. L’image plus malveillante qu’il transmet alors lui plaît largement.

Après l’édition de ces deux contes, sa popularité - surtout auprès des enfants - ne cesse de grandir. Il commence à voyager plus largement, à mesure que son mythe s’étend par-delà les frontières de l’Europe de l’Est et que ses représentations se multiplient. Il reste encore et toujours un conteur, d’autant plus depuis la sortie du conte d’Andersen où il est décrit comme tel. Il adopte également le prénom de Ole Lukøje, d’abord comme simple pseudonyme puis comme état-civil dès qu’il a dû faire face. A la fin du XIX° siècle, il atterrit au Portugal où il prend momentanément le nom de Juan Pestaña. Toujours conteur mais suite à la popularité grandissante du journal, des roman-feuilletons et à l’alphabétisation exponentielle de la population, il commence tout de même à avoir bien du mal à vivre de ses récits oraux.

Au Portugal, il rencontre Silvio Ribeiro DaCosta. Professeur particulier de lettres, c’est lui qui lui apprendra à lire et écrire durant les années 1910. Ils vivent en “colocation” durant près de sept ans, jusqu’à ce que Silvio soit appelé au front africain, après l’entrée en guerre du Portugal contre l’Allemagne en 1916. Il meurt au Mozambique en 1918. Suite à cet épisode, Ole développe une très forte rancœur envers l’espèce humaine - notamment les adultes - et cesse brusquement toute activité de conteur. Il fuit le Portugal l’année suivante, et n’y a toujours pas remis les pieds à ce jour.

Après un siècle d’errance, et des passages tant en Afrique qu’en Amérique et en Asie - où il perd momentanément en puissance, son image y étant bien moins développée - il revient en Europe en 2018. Il s’installe en France, à Paris, où il vit de petits boulots, avant de trouver un poste de serveur/barman dans un casino. Après une formation et  une spécialisation, il y devient mixologue en 2020, et reprend peu à peu le dessin avec quelques contrats d'illustrateur de livres jeunesse - trop peu néanmoins pour qu’il puisse en vivre. Comme quoi, ses représentations les plus récentes auront tout de même réussi à l’attendrir.

▬ Pouvoirs/capacités spéciales :

Jet de sable : Ole, en envoyant une poignée de sable dans les yeux de sa victime, est capable de l’endormir, une sieste allant d’une petite dizaine de minutes à une nuit complète. La nature des rêves découle directement de l’origine et de la pureté du sable utilisé - il ne peut en revanche pas décider précisément de son déroulé. Ainsi, atteint de collectionnite aiguë et le trafic de sable étant illégal, le Marchand de Sable se fait ses petites expériences et ses petites manipulations de purification en parfaite illégalité dans son appartement.
Fun-Fact :
- Il est capable de pressentir la nature du sable et son origine au goût : n’essayez pas de le duper.
- Il lui arrive régulièrement de tester ses mélanges sur sa propre personne. Donc oui, son pouvoir marche sur lui-même.
- Ce pouvoir lui provoque un coup de barre plus ou moins important selon l’intensité de l’utilisation.
- Il s’est déjà fait arrêter une paire de fois à cause de ses petites affaires, et il est donc fiché dans les dossiers de la police pour trafic de sable. C'est aussi ridicule que ça en a l'air.

Voyage onirique : Dans sa forme originale, Ole n’est pas seulement maître du sommeil, il est également maître des rêves. En cela, il se voit capable d’y voyager à sa guise et selon son bon-vouloir et son ennui du moment. Il est en revanche bien incapable de décider précisément ce qui s’y passe, que ce soit via ce don ou le premier.
Fun-Fact :
- Son intrusion dans les rêves d’autrui doit être discrète sous peine qu’il soit repéré et que le rêveur ne se réveille immédiatement. Autant dire qu’il ne tient jamais bien longtemps.
- Si certains rêveurs ne se soucient guère de sa présence, d’autres à l’esprit plus affuté peuvent plus aisément le repérer et le considérer comme un intrus - ce qu’il est, entendons-nous.
- Où se trouve son corps dans ces moments-là ? Et dans quel état ? Tout simplement à l’endroit où il l’a laissé, comateux. Il est très vulnérable durant ces moments.

Sculpture : Ole est capable également de manipuler une petite quantité de sable à sa guise, pour en faire quelques jolies formes - ou autre, bien entendu. Il s’amuse principalement à illustrer ce qu’il raconte, ses histoires ou ses mensonges. Parfois, il se dit qu’il aurait pu songer à une carrière d’illusionniste : les humains sont tellement crédules.
Fun-Fact :
- Il s’agit d’un pouvoir dont il a pris conscience bien récemment : merci DreamWorks Animation Studio.
- Pour le moment, il n’en voit pas l’utilité autre que jouer avec du sable - ce qui lui convient parfaitement.
- Peu maîtrisée, il ne peut s'amuser avec de trop grandes quantités sous peine que tout ne s’effondre.

▬ Connaissance des androïdes éveillés : Oh, Ole a déjà vu quelques bizarreries parfois - c’est rare tout de même. Néanmoins, il n’a pas forcément conscience de quoi il s’agit. Pour lui, ce sont plus des bug qu’autre chose, et il aura vite-fait de considérer ces androïdes comme défaillants. Et de les démonter, par la même occasion.

▬ Points importants de l’histoire/chronologie
Ole naît le 15 juillet 2026 sur le sol canadien, d’une mère et d’un père immigrés danois. Il a un frère, Tobias, de deux ans son aîné. Peu de temps après sa naissance, ses parents divorcent et son père disparaît de la circulation. Il ne le connaîtra jamais, et décidera bien rapidement de s’en foutre. Suite à cela, sa mère se voit cumuler deux emplois pour subvenir aux besoins de sa famille. Bien que peu présente, les enfants ne manquent néanmoins de rien malgré les fins de mois difficiles.

Pas très bon à l’école, l’avenir est pour lui quelque chose de flou. Il préfère largement s’amuser et se défouler que d’être sérieux sur les bancs de sa classe. A côté, il développe une passion pour le dessin, qu’il ne parviendra pas à entretenir correctement, faute d’implication et de sérieux. Il entraîne souvent son frère dans ses conneries, plus ou moins contre son gré.

Sa mère rencontre Paul en 2036, Ole a dix ans. Bien rapidement, l’homme remplace la figure paternel qu’il n’a jamais connu : il l'encense et l’admire. Lisbet, sa mère, et Paul se marient un an et demi plus tard, et Paul adopte officiellement les enfants de sa compagne lorsqu’ils ont 14 et 16 ans.

Si Paul parvient à reprendre en main son frère, il n’en va pas de même pour Ole. Durant son adolescence, il baigne dans la petite délinquance : il vole des vélos ou des paquets de clopes, participe à des bastons de rue entre gamins, est souvent embarqué dans des plans foireux. Tout ceci se calme plus ou moins en sortant de l’âge ingrat, son frère se dirige dans des études en biomécanique alors que Ole s’oriente dans les métiers de la petite enfance.

A peine majeur, il s’insère sur le marché du travail : il est animateur en centre de loisir périscolaire ou en colonie de vacances selon les périodes de l’année. C’est à dix-neuf ans à peine qu’il rencontre Mathieu, et il tombe dans ses filets comme une mouche dans un piège à sucre. Leur relation, au départ idyllique, va très vite tourner au cauchemar pour Ole. Après trois ans, il parvient enfin à couper les ponts - et à rentrer chez ses parents qu’il n’avait pas vu depuis tout ce temps, la queue entre les jambes.

Depuis, Ole apprend à se reconstruire bien qu’il souffre toujours d’un terrible manque de confiance - en soi et en l’autre. Son frère a pendant ce temps rencontré une certaine Olivia, ils filent le parfait amour et tentent de concevoir. Sa nièce Lily voit le jour en 2053.

Après deux ans d’inactivité et grâce à son frère, il peut reprendre des études courtes pour devenir technicien de maintenance ; il a alors 27 ans lorsqu’il finit ses études. Il finit par être embauché dans une petite boîte de réparation de machines diverses. Au départ par facilité, il commence à revendre pour son propre compte au marché noir les pièces des androïdes HS qui sont irréparables. A mesure que le temps passe, il étend peu à peu son activité et se met à démonter des androïdes parfaitement réparables pour alimenter son petit marché.

Sur le marché noir, il fait office de revendeur un poil foireux, qui se trouve n’être dans aucun réseau : il fait sa petite vie tranquillement et n’a qu’une influence extrêmement limitée. Sa famille n’est pas vraiment au courant de son deuxième emploi “sous le manteau” ; mais Ole garde à l’esprit de revenir un jour dans les métiers de la petite enfance - dès qu’il aura repris assez confiance en lui - voir de devenir BDiste en parallèle.