▬ Ses mouvements sont la plupart du temps lents et gracieux, comme si elle vivait dans du coton.
▬ Sa voix est la plupart du temps toute aussi douce.
▬ Elle a les cheveux tantôt coupés en carré, tantôt un peu plus long, légèrement bouclés et châtain clair.
▬ Ses yeux sont bruns.
▬ Elle porte du coton, du lin, du chanvre, du 100% naturel.
▬ Elle aime mettre des fleurs dans ses cheveux ou autour de son cou ou de ses poignets.
▬ Elle distille ses propres parfums.
▬ Son port a tendance à être un tantinet altier.
▬ Elle est fine mais n'a en rien l'air fragile.
▬ Souvent pieds nus ou en sandales légères.
▬ Certains élèves s'amusent à dire qu'elle ne porte pas de culotte sous ses robes. Ce qui est sur c'est qu'elle se passe de soutien-gorge.
▬ Elle aime varier ses coiffures.

▬ Protectrice et à l'écoute, c'est un peu la "grande-soeur" des élèves à Myrddin. Elle enseigne avec douceur mais ne se laisse pas faire, maniant le bâton et la carotte à la perfection.
▬ Cordiale et polie avec ses collègues, elle ne cache ni ses affinités ni ses indifférences ou ses animosités.
▬ Pour les no-mag, c'est la bobo-chelou du quartier.
▬ On ne la voit jamais crier sauf avec son chat ou sur le terrain de flying-ball.
▬ Si on se fout d'elle ou qu'on l'insulte, elle fera comme si de rien n'était, elle n'est pas du genre à rétorquer. Par contre, si vous perdez son estime, elle ne bougera plus le moindre doigt de pied pour vous.
▬ Il lui arrive d'être jalouse, envieuse ou rageuse quand elle croise des personnes qu'elle trouve plus jolies/douées/extraverties qu'elle, surtout si lesdites personnes sont expansives.
▬ Elle aime aider et partager au quotidien, avec ses proches ou des inconnus.

18 avril 1988, il est 20h43 quand le soleil disparaît à l'horizon, faisant briller le port Saint Sauveur de mille paillettes de bronze. Elle aurait dû être à l'école aujourd'hui, les vacances de printemps sont finies depuis 3 jours. Pourtant, elle est toujours assise sur le muret en pierre instable en haut de la jetée. Elle regarde la mer. Elle sait qu'un portoloin l'attendra demain matin, à quelques kilomètres de là, pour qu'elle puisse retourner à Myrddin.

Aujourd'hui, elle a pris la mer, avec ses parents, sa grand-mère et ses grands-parents maternels. Et une dizaine d'autres personnes, proches ou moins proches. Ils ont eu le privilège de pouvoir embarquer sur la toute nouvelle vedette de la SNSM, la société nationale de sauvetage en mer. Elle sait que certains des agents présents avec eux étaient proches de son papi, certains même ont dû faire partie des rondes de recherches après sa disparition. Peut-être qu'Ambroise aurait préféré qu'on ne retrouve rien. Qu'elle puisse se dire que son papou est vivant quelque part, sans que personne ne le sache. Mais il n'y a plus d'espoir, ce sont bien ses cendres qu'ils ont dispersées cet après-midi, au large des côtes. Pour qu'Emile repose là où il se sentait le plus vivant.

Quand elle essuye une dernière fois ses larmes et se lève pour regagner la maison par le sentier des douaniers, la nuit est déjà bien tombée. Pas de phare à proximité pour éclairer son chemin, seule la Lune lui permet de distinguer les irrégularités de la terre sous ses pas. Elle doit parfois s'arrêter, chassant un sanglot qui menace de sortir. Le vent chargé en sel lui pique les joues. C'est quand elle longe le jardin aux pins géants qu'elle entend un premier bruit.

Elle n'y fait pas attention, habituée aux cliquetis des bâteaux et aux hululements des oiseaux de nuit. La maison n'est pas loin, ce n'est pas la première fois qu'elle sort si tard. Mais il n'y a personne à cette heure-ci dehors, surtout en cette saison. Le village est un peu délaissé. Tellement délaissé qu'elle prenait le bus tous les matins pour un trajet d'une demie-heure pour aller à l'école, quand elle était gosse.

Elle a bien fait un tiers du chemin quand elle commence à se poser des questions. Le sentier borde les premiers amas de maisons côtières, elle sort des hautes herbes et retrouve peu à peu la civilisation. Mais toujours personne... Derrière elle, des bruissements inconnus retentissent à intervalles réguliers, lui faisant presser le pas. Ambroise a beau se retourner, elle ne voit personne. Elle hésite à sonner chez sa grande tante, dont la maison est à mi-chemin à peu près. Les fenêtres sombres l'en dissuadent néanmoins : elle ne veut pas la réveiller. Demain, son grand oncle partira à la pêche tôt le matin, il a besoin de se reposer.

Une fois ce quartier dépassé, elle retrouve le sentier sauvage, les herbes hautes et la mer, à quelques pas. Un autre chemin passe par la ville, il est néanmoins beaucoup plus long et c'était peut-être pire de s'y risquer. Des plaintes aiguës continuent de la suivre, tantôt plus lointaines, tantôt tellements proches qu'elle se met à courir un peu. Quand elle passe devant l'enclos aux chevaux, elle sait qu'elle est bientôt arrivée. Courir jusqu'en haut serait la meilleure option, mais le dénivelé et le sol rocailleux n'aideront pas à sa progression. Dans la panique, elle sent qu'elle pourrait se blesser. La sensation d'être suivie est maintenant tellement forte qu'elle s'étonne à chaque pas de ne voir personne derrière elle. C'est une grande fille et pourtant, rien ne peut l'empêcher d'avoir peur en ce moment. Si seulement elle pouvait avoir son balai, ou sa baguette. Elle n'a que ses jambes pour marcher, courir, rentrer le plus vite possible.

Le prochain croisement lui fait quitter le sentier des douaniers. Elle doit passer à travers l'étroit chemin qui la mènera à la prochaine route. Après, elle sera suffisament proche de chez elle pour crier, si besoin, ses parents l'entendront. Mais d'abord elle court, elle court entre les deux jardins qui bordent le chemin, entourée d'orties, d'arbres fruitiers et bientôt de murs de pierres. S'il y avait un risque de se faire rattraper, c'est ici, entre les deux murs, les orties à éviter et la pente à gravir. Mais finalement...

Elle émerge sur la route. Les lampadaires, à quelques mètres, luisent d'une lumière rassurante. Elle n'entend plus rien, elle ne voit rien derrière elle. Quelque chose vient doucement effleurer sa cheville. C'est tellement doux qu'elle aurait cru sentir une simple brise. Lorsqu'elle baisse les yeux, ils rencontrent deux orbes brillantes et curieuses, qui la fixent. Lorsque le miaulement retentit à nouveau, elle comprend. Elle comprend qu'elle n'avait rien à craindre, que l'être qui la poursuivait depuis le port n'était autre qu'un petit chaton inoffensif. Et si jeune... Ses yeux verts jaunes ne semblent pas vouloir la lâcher, et elle ne s'en sent pas plus capable. Doucement, elle tend ses doigts pour caresser son poil léger et si sombre. Le félin se rapproche encore d'elle, grimpant sur ses chaussures, ce qui la fait rire. Ambroise le prend donc dans ses bras, pour le monter à hauteur de son visage. Ces yeux... ses yeux... s'en est troublant. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour effectuer un rapide calcul. Un drôle de sentiment la traverse, comme si elle venait à l'instant de saisir toute la complexité du monde. Elle monte les derniers mètres jusqu'à la grande maison avec les jambes tremblantes. J'espère que tu es prêt à voir l'autre face du monde, papi...

▬ Son appartement est un bordel monstre, des tas de choses s'entassent partout, surtout des livres, des plantes et des fioles, mais visiblement elle sait parfaitement où se trouve chaque chose dont elle a besoin.
▬ Si aucune tisane ne fume devant son espace de travail c'est qu'il y a un problème.
▬ Elle appelle toujours son chat "papi", depuis qu'elle l'a trouvé. Aujourd'hui il a bien grandi et il est toujours là, joueur.
▬ Elle porte tout le temps des robes qu'elle chine un peu partout, surtout avec des motifs à fleurs ou de la dentelle. Elle déteste les salir, si quelqu'un provoque une tâche, un trou ou autre, elle peut lui en vouloir pendant longtemps.
▬ Un seul homme a fait battre son coeur, un no-mag qu'elle a croisé chez le boulanger un matin. Elle est sortie quelques temps avec mais a fini par mettre fin à la relation, parce que c'était "trop compliqué".
▬ Si elle a déjà eu des avances de certaines personnes, elle ne les a pas identifiées comme telles. Elle a même été à plusieurs dates sans capter que c'en était, et comme elle n'a fait aucun pas vers les autres, personne ne s'est jamais manifesté clairement.
▬ Ses tisanes ne sont pas forcément que des tisanes.
▬ Depuis quelques années, en cachette dans les serres, elle fait pousser ses propres herbes médicinales.. pas forcément très légales.
▬ Il lui arrive de proposer des tisanes apaisantes à certains de ses élèves, lorsqu'elle leur donne un coup de main après les cours.
▬ Elle organise aussi des soirées-tisanes ou des soirées-gâteaux, mais c'est jamais vraiment de simples tisanes et de simples cookies. Mais dans ce cas-là elle n'invite pas d'élèves.
▬ Son livre "Histoire et légendes des plantes du quotidien" romance les propriétés magiques et non magiques ainsi que l'histoire des plantes que les no-mag cultivent jour après jour.
▬ Le flying-ball est son sport favori, elle ne passe pas une semaine sans s'entraîner. Contrairement à son tempérament en dehors du terrain, elle se montre incroyablement féroce quand elle joue, poussant parfois des cris dont personne n'arrive à se remettre.
▬ Papi aime beaucoup se cacher un peu partout et la surprendre quand elle ne s'y attend pas. Elle l'engueule toujours après.
▬ Tant qu'elle le peut, elle trimbale son chat partout.
▬ Elle adore faire des papouilles et des gratouilles, c'est son activité principale pendant les soirées pyjama et la plupart de ses amies adorent ça.
▬ Quand elle s'essaye à une séance de chamanisme, elle le fait dans l'intimité de son appartement ou de ses serres.

▬ De taille moyenne (1m78), sa tendance à courber le dos et baisser la tête le font paraître plus petit qu'il n'est.
▬ Malgré son activité qui le muscle un peu au quotidien, il reste assez maigre et quand il manque de sommeil, son teint, ces cernes et ses joues creusées peuvent paraître inquiétantes.
▬ Il ne cesse de passer ses doigts dans ses boucles brunes, surtout lorsqu'il est gêné.
▬ Ses yeux verts pâles ne se laissent voir qu'à travers les verres immaculés de ses lunettes, qu'il ne retire qu'en de rares occasions, car sinon il ne voit rien.
▬ Assez maladroit, surtout quand il est fatigué. On peut mesurer la qualité de son sommeil aux nombres de gaffes qu’il accumule dans la journée.
▬ Assez peu bavard la plupart du temps, sa langue se délie néanmoins lorsqu’il est en confiance ou quand sa profession le demande. Il a un timbre chaud, parle plutot lentement et économise ses mots.
▬ Comme il n’aime pas trop sortir acheter des vetements, son armoire est remplie de vieilles fringues qui datent de ses années lycée ou étudiantes. Parfois Lucia lui ramène quelques tenues qu’elle trouve en fripe et le conseille pour assortir ses tenues. Elle trouve la garde-robe d’Ambroise très bien fournie par ailleurs, il n’a juste pas l’oeil pour se rendre compte que ses vieux habits sont revenus à la mode.
▬ Il a également quelques très beaux pulls, très kitch, que sa grand-mère lui a tricoté.
▬ Il a deux tatouages représentant des cernes concentriques de troncs, l’un en manchette autour du poignet droit, l’autre plus abstrait sur le flanc droit, au niveau des cotes.

▬ Malgré son manque de confiance dans ses relations sociales, il détient quelques qualités qui font de lui un bon ami : doué d’empathie et de sensibilité, il sait se montrer à l’écoute et est de bon conseil lorsqu’il s’agit de rassurer, de consoler ou d’apaiser les gens.
▬ D’un naturel généreux, il ne se fait pas prier pour apporter son aide où il le peut, surtout lorsque ça lui permet de voir un peu de monde sans que cela en devienne trop stressant. Transformez un “Tu m’accompagnes au marché ?” en un “J’aurais besoin d’un coup de main pour porter mes sacs.” et il sera déjà plus enclin à mettre le nez dehors.
▬ Un peu trop poli, un peu trop réservé, il peine à exprimer les choses qui ne lui plaisent pas où qui le dérangent réellement.
▬ Lorsqu'il a des phases d'angoisse ou de déprime plus intenses il a tendance à s'isoler. Parfois, il parvient à contacter un proche pour l'aider, mais la plupart du temps, il fait face à ses démons seul.

Un fracas métallique retentit dans toute la boutique. Il a fait tomber une pile de cache-pots vides, en voulant attraper celui qui était tout au dessus. C'est avec un regard las et des cernes marquées qu'il se baisse pour tout ramasser. Heureusement, il n'y a personne dans la boutique pour l'entendre ou le voir sombrer aujourd'hui. Ambroise se plaît à croire que le sourire systématique qu'il affiche à l'arrivée d'un.e nouv.eau.elle client.e suffit à masquer la triste vérité pourtant bien lisible sur son visage. Il se dit que les gens ne verront pas ses yeux rougis, ses cernes bleues, la pâleur de sa peau. Qu'iels ne sauront pas interpréter ses faibles soupirs, ses absences. Qu'iels s'attacheront davantage aux périodes où ses joues ont quelques couleurs et où il est plein d'énergie qu'à celles où sa boutique reste parfois fermée sans raison alors qu'il est écrit qu'elle est censée être ouverte.

Et pourtant. Pourtant, la clientèle d'Ambroise n'est pas dupe, surtout les plus fidèles et les plus régulier.e.s. Il y a tout d'abord ces questions, l'air innocentes, l'air de rien :
"Comment ça va aujourd'hui ?"
"Papi a été sage ce week-end ?"
"Est-ce que les coquelicots dont vous m'avez parlé l'autre jour poussent bien ?"
Iels sont quelques un.e.s à essayer de le faire parler, à prendre de ses nouvelles et s'enquérir de son état, surtout après des périodes de fermeture. Puis il y a ceux qui ne prennent plus la peine de mettre des gants :
"Tu as dormi cette nuit ?"
"Si ça ne va pas, tu peux me le dire. On peut aller prendre un café, si tu veux."
"T'as vu ton psy ?"

Ah oui, ça. Ça, c'est sa meilleure amie, Lucia. Elle était au lycée avec lui, ils n'étaient pas aussi proches à l'époque mais depuis qu'ils sont dans la vie active, elle ne l'a plus lâché d'une semelle - il n'a jamais compris pourquoi. Elle, c'est la pire de tous, elle déboule parfois dans la boutique en trombe et file directement derrière le comptoir pour voir si aucune bouteille ne s'y cache. Il est déjà arrivé qu'elle monte à l'étage dans son appart pour vider les placards. Parfois, elle a déjà prévu le coup en apportant ses affaires et ils dorment tous les deux dans le salon, papotent jusqu'à pas d'heure. Elle est là pour le soutenir, mais surtout pour le secouer. C'est un peu son petit rayon de soleil, à Ambroise, même s'il arrive qu'elle lui rentre dedans un peu trop fort. Ou qu'elle le mette dans l'embarras, quand elle essaye de l'embarquer pour aller voir ses amis à elle. Parce qu'Ambroise et Lucia ont des personnalités diamétralement opposées et le courant n'est jamais passé avec ses autres potes.

Il n'y a pas que Lucia, il y a Hervé aussi. Hervé, c'est le vieil homme d'en face. Il habite la maison de ville de l'autre côté de la rue. Ambroise aime bien Hervé parce qu'il lui fait secrètement penser à son propre grand-père, qui est décédé lorsqu'il avait 16 ans. C'est un vieux ronchon, il ne sort pas beaucoup de chez lui et s'il lui arrive de le faire, il ne se défait jamais se son horrible grimace agacée. Hervé, tout l'énerve : le bruit, le soleil, la pluie, les gens, les odeurs, la télévision (il passe quand même le plus clair de son temps devant), les politiques... Et il ne peut plus vraiment traverser quotidiennement le quartier pour aller faire ses courses, acheter son journal ou gérer ses urgences. Alors à chaque fois qu'il a besoin, il fait sonner les petits téléphones fixes de la boutique et de l'appartement d'Ambroise. C'est le même numéro, de toute façon Ambroise travaille sans arrêt, sans vraiment travailler. Il prend les commandes depuis chez lui quand il n'est pas assez en forme pour descendre. Il travaille sur ses jours de repos pour tromper la solitude. Du coup, Hervé sait très bien qu'en faisant sonner son téléphone, il tombera sur Ambroise. Et quand le téléphone sonne dans le vide c'est là qu'il s'inquiète.

Il l'appelle pour aller chercher son journal, ses magazines. Pour faire ses courses le jeudi et le lundi. Pour arroser ses plantes, celles qu'il lui achète en masse pour le remercier de son aide, et desquelles Ambroise doit finalement continuer à s'occuper mais juste dans la maison d'en face. Il l'appelle aussi quand il est tombé ou quand ses courriers s'entassent sans qu'il n'en comprenne un mot. Et Ambroise traverse la rue jusqu'à plusieurs fois par jour, servant à Hervé ses plus beaux sourires, de vrais sourires. Et quand le téléphone sonne dans le vide ou quand l'activité dans l'appartement d'en face semble être légèrement différente de l'habitude, c'est Hervé qui traverse la rue. Il prend le temps qu'il a besoin pour descendre le petit escalier de sa maison, traverser les voies et sonner à l'appartement d'en face. Et si ça n'ouvre pas, comme il a les clefs, bah il s'invite quand même, il va voir si tout va bien. Quand la situation devient trop compliquée pour lui, il appelle Lucia. Lucia sait mieux y faire quand Ambroise n'est plus lui-même.

Lucia et Hervé, se sont un peu les deux personnes les plus proches d'Ambroise, se sont ses confidents. Mais d'autres personnes, plus discrètes, ont le pouvoir d'illuminer son quotidien sûrement même sans le savoir. Il y a ce garçon, qui vient irrémédiablement tous les samedis matins à la même heure. Il prend toujours le même bouquet, mais fait écrire à Ambroise un autre mot chaque jour. Il a longtemps cru que c'était pour sa femme, ou quelque chose comme ça. Mais au détour d'une conversation, alors qu'il ne l'avait pas vu la semaine d'avant, Ambroise a appris que ces bouquets étaient en fait destinés à sa mère hospitalisée. Alors depuis, il met encore plus d'application à leur réalisation. Il ajoute des rubans et des beaux papiers. À ce client-là aussi, Ambroise sert de vrais sourires. Il a beaucoup d'empathie pour lui, parce qu'il sait ce que peut représenter une maman.

Les parents d'Ambroise viennent rarement le voir mais ils s'appellent souvent. Déjà rien que pour la gestion de la boutique, que le fleuriste ne sait pas encore assumer seul. Forte de son expérience, sa mère l'aide énormément avec toutes les démarches et les papiers. La plupart du temps, il n'a pas la tête à ça alors il feint un mal de ventre et va s'allonger pendant qu'elle s'occupe de ça toute seule. Ça l'inquiète un peu, sa maman, elle voudrait qu'Ambroise soit un peu plus responsable et s'épanouisse dans sa vie d'adulte. Mais elle ne passe pas assez de temps à ses côtés pour comprendre sincèrement les maux qui le ronge. Elle ne se doute pas de l'existence de son addiction. Mais même s'il ne se confie pas à eux, Ambroise aime ses parents et est très attaché à eux. Il sait qu'au fond, tant qu'ils seront toujours là, il ne sera jamais vraiment seul.

La dernière personne qui s'occupe quotidiennement d'Ambroise, c'est Papi son chat. Son vrai nom c'est Fripouille, mais Ambroise l'a surnommé Papi parce qu'avec ses grands yeux verts, il lui fait un peu penser à son grand-père. Papi, c'est son réveil matin, sa bouée de sauvetage, son énième psy, son meilleur ami, son pire ennemi parfois. C'est des poils de chat partout dans son lit, c'est des cafés renversés sur ses feuillets griffonnés, c'est une queue qui s'agite juste dans l'axe de la télévision, c'est des fugues par le balcon et les corniches voisines, des duels hilarants avec ses plantes d'intérieur, des vomis sous les lits et des chat-perchés sur le toit. Papi le force à avoir une certaine hygiène de vie parce qu'on ne peut pas rester au lit quand son chat adoré miaule à la mort pour avoir sa pâté. Parce qu'il faut sortir les poubelles de la litière aussi et faire les courses pour aller acheter le nécessaire. Papi, c'est ses parents qui ont décidé de l'adopter, Ambroise n'aurait jamais osé faire ça de lui même. Parfois il se sent un peu dépassé, ne sait pas quoi faire quand son chat est énervé ou apeuré. Mais dans le fond, ce chat, comme tout le reste de ses proches, s'assure qu'il se lève chaque matin avec l'envie de vivre.

▬ Entrer dans son appartement, c'est comme lire son journal intime. Il est bordélique et désorganisé ; les bouteilles vides et les ordonnances s'entassent, ses plantes à lui manquent un peu d'attention, la télé tourne presque constamment sur des chaînes vides de sens, tous ses meubles sont vieux et poussiéreux, c'est sombre et vide. Il dort dans un lit d'enfant.
▬ Il rend régulièrement visite à son voisin d'en face, Hervé, un vieil homme, à qui il ramène quelques courses plusieurs fois par semaine. En contrepartie, Hervé garde un oeil sur lui et lui achète des fleurs, il lui arrive de traverser la rue pour sonner chez lui quand il ne l'a pas vu sortir depuis trop longtemps.
▬ Ambroise est assez incapable de s'occuper de lui-même, il cuisine comme un pied alors ses repas se résument régulièrement à des sandwichs ou des soupes en boîte.
▬ Il a une authentique machine à écrire dans sa boutique dont il se sert pour taper de petits mots pour les cadeaux que les clients font à leurs proches.
▬ Contrairement à ce qu'on pourrait penser, Ambroise sort assez souvent en soirée, au bar ou en boîte, pour essayer de rencontrer du monde, mais il finit systématiquement en pls sur le trottoir.
▬ On l'a déjà emmené deux fois aux urgences parce qu'il avait trop bu.
▬ Ambroise n'a jamais compris que si Lucia est devenue aussi proche de lui c'est parce qu'elle a longtemps craqué sur lui avant de le connaître assez pour apprendre qu'il préfère les hommes ; cette révélation a d'ailleurs été assez compliquée à dépasser pour elle, mais elle a finit par s'en remettre.
▬ Il possède une véritable machine à café avec broyeur qui devient sa meilleure amie lorsqu’il doit cacher son manque de sommeil ou son humeur maussade.
▬ Puisqu'il ne se mélange pas suffisamment avec les autres gens, il a du mal à se faire des amis. Il s'entiche souvent d'hommes dont il ne connaît même pas le prénom. Ses seules histoires d'amour se limitent à celles qu'il écrit dans ses carnets.
▬ Il a déjà tenté de faire publier une de ses BD, mais la seule maison d'édition à qui il l'a envoyée l'a refusée. Aujourd'hui, il doute de ses capacités. Il pense que ses histoires sont trop sombres pour être publiées. Il a d'ailleurs honte de celle qu'il a envoyée et des autres. C'est pour cette raison qu'il ne les sort plus de son tiroir.
▬ Il fait partie de ces gens qui regardent de la téléréalité en disant que ça leur donne l'impression d'être plus intelligent.
▬ À chaque fois qu'il regarde un film ou une série d'horreur, il craint de croiser un monstre, un fantôme, ou une autre créature pendant au moins trois jours après son visionnage. Il se retient toujours de dire du mal de ces créatures fantastiques imaginaires en se disant que s'il y avait une petite chance pour qu'elles existent, il vaudrait mieux qu'elles n'en aient pas après lui.
▬ Ses dessins, très sombres, représentent souvent des scènes fantastiques ou surnaturelles. Il dessine principalement à l'encre noire.
▬ Toutes sortes de livres s'entassent dans sa bibliothèque. Il lisait énormément lorsqu'il était enfant, mais un peu moins depuis qu'il travaille.
▬ Il a une très belle chambre d'amis chez lui, où est entreposé son piano, pourtant il s'entête à dormir dans la chambre la plus petite et la plus biscornue. Sa chambre d'amis n'est pratiquement jamais utilisée. Même quand Lucia dort à la maison, ils dorment ensemble au salon.
▬ Depuis le temps qu'il fait du piano, il commence à être assez à l'aise, joue particulièrement bien les musiques qu'il a apprises. Mais tout comme son talent pour le dessin et l'écriture, ses aptitudes en musique, il les garde pour lui.
▬ Lorsque des gens s'invitent chez lui et qu'il n'a pas eu le temps de ranger, il cache son bordel dans sa chambre ou sur son balcon, notamment ses bouteilles vides qu'il planque sous la petite table en ferraille.
▬ Il ne boit pas forcément jusqu'à se rendre saoul au quotidien, mais commence bien souvent ses soirées par un petit verre devant la tv.

Elle est de retouuurrrr !!!!
Ta présence ici me fait chaud au coeur et c'est avec un plaisir non feint que je redécouvre tes petites Framboises douce-acides (Déso AmbroiseFab, framboise c'est hyper cute comme surnom).
J'espère que tu auras pleins de rps chouettes et de beaux moments avec les gentils loustics du fo !

Ps : Et nous sommes donc trois profs de botanique à Myrrdin ahah

Ma petite Leah, sache que tu es l'exemple même de "tout vient à point à qui sait attendre" .
Tes fiches et surtout les parties histoires sont très joliment écrites et narrées et fourmillent de détails. Ca se lit tout seul et cela rend tes personnages très attachants et humains ! <3
J'espère Ambroise-fab arrivera à se soigner auprès des autres et de ses fleurs et que l'on vivra de grande aventure toi et moi avec Ambroise-Magica. @Meryl Reyes a du soucis à se faire avec nous ahah

Bon jeu parmi nous et j'espère que tu auras pleins de rps ici !