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We wish you a merry chrismas, Jacob Miller
31 Décembre 1999, 15h
Tout. est. calme .
C’est toujours ainsi à cette période de l’année.
Les élèves sont retournés dans leurs foyers pour les fêtes et les rares adolescents qui restent à l’école sont assez peu nombreux pour relâcher en bonne partie la surveillance professorale .
La plupart des collègues de Jan sont d’ailleurs absents et une ambiance douce et relâchée est au rendez-vous . Les temps d’études obligatoires sont rendus facultatifs et le réveil et le couvre-feu sont retardés . Chacun vit à son rythme, s’occupe comme il le souhaite, passe son temps entre lecture, jeu et discussion. On sort aussi, beaucoup, seul, en couple ou en groupe pour profiter du marché de Noël magique et non-mag sur la Gran’place, des magasins dans Bruxelles ou de la forêt de Soignes .
Certains, plus rares et inspirés par cet élan de liberté, tentent de braver quelques interdits,
profitent de la magie de la fin d’année et du laxisme des surveillants pour se bécoter dans les couloirs ou s’adonner à quelques farces d’adolescence .
C’est une belle période, celle de Noël. Un bon esprit recouvert de guirlandes brillantes, de chocolat dégoulinant et de bons sentiments.
Jan adore cette anarchie sucrée, festive et bon enfant et à l’occasion, le professeur met toujours les petits plats dans les grands, prépare pendant tout décembre des douceurs de circonstances, spacecakes et sucreries psychotropes de toutes les formes, nappés de paillettes, de rouge, de blanc ou de verts.
Il y met du coeur dans ses décorations, s’y applique, la poche à douille à la main, le dessin précis.
Tout doit être parfait car les fêtes, c’est son plus gros chiffre d'affaires de l’année, le mois où il travaille le plus en “off”, toujours fourré soit dans la cuisine de son petit logement, soit dans les serres de Myrddin .
Là, il cuisine à s’en épuiser, chouchoute ses plantes, profite qu’il n’y a quasi personne pour le faire “à la cool”, sans se prendre la tête.
Le pas tranquille mais décidé, habillé de son plus beau pull moche de noel, Jan rejoint donc en ce jour de 31 décembre les toits et son jardin d’hiver .
Il est 14h45 . Tout à l’heure, vers 19h, il quittera l’école pour aller réveillonner avec des amis d’Amsterdam mais pour l’instant, le temps est au travail… illégal.
Il sourit pour lui-même à l’idée et une fois rentré dans les serres, tout au fond de celles-ci où il cache ses pieds de cannabis, il lève les sortilèges de dissimulation, allume le lecteur cassette qu’il laisse toujours là et sous la voix reggae et trainante de Jacob Miller, se met à inspecter chaque plante, ondulant sous l’air dansant .
Distrait, il chantonne les paroles de “ We wish you a merry chrismas” quand un bruit de pas s’approche et qu’il se retourne surpris mais pas paniqué, découvre à une dizaine de mètre de lui le visage charmant et familier de Meryl .
Il l’a salue d’un grand geste de bras en l’air, l’apostrophe en faisant porter sa voix.
“Meryl !!! Je ne savais pas que tu étais à l’école aujourd’hui !!!”
Peut-être aurait-il fait un peu plus attention s’il avait su qu’un de ses collègues botanistes -les seuls à pouvoir rentrer dans la serre à tout moment- était présent ce jour.
“Tu tombes bien, tu peux me prendre l’arrosoir à deux mètres derrière toi et me le remplir au robinet ? ”
Une subtile diversion le temps de remettre en place ses sorts de dissimulation et de tout lui faire oublier.
Ca marche toujours. Il l’a déjà mille fois expérimenté .
Il sourit, confiant et rassurant avant de sévir dès que Meryl se détourne, murmure un “occultatio” en pointant sa baguette vers les plants de cannabis, l’oriente ensuite sur l’amie .
“ Obliviate!”
Un tout petit sort que la Belle connaît si bien mais qu’elle aura entièrement oublié la seconde d’après.
- Note:
- Jan utilise un sort de dissimulation en premier pour cacher les plants illégaux à Meryl . Une vague de magie se faisant sentir à ce moment pouvant alerter Meryl, il oubliette cette dernière juste après pour qu’elle oublie les secondes précédentes . Il l’a déjà fait plusieurs fois sur celle-ci.]
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Meryl Gordon
Ce sont toujours les fêtes de fin d’année qui dépriment le plus Meryl.
Parce que ce sont lors ses moments-là qu’elle se rend compte que sa famille se déchire petit à petit, que les coutures s’étendent et sont sur le point de céder, que la sincérité n’est présente que dans le sourire de ses filles et que le malaise semble si grand.
Tant de choses qui lui semblent inaccessibles. Il vaudrait mieux souhaiter pour la santé.
Dans la cuisine depuis ce matin à préparer des petits plats qui seront dévorés tout au long de la soirée, Meryl rumine un peu. À se demander pourquoi elle fait tout ça si c’est pour finir la soirée comme toutes les autres fois ; la boule dans la gorge et le soupir trop facile.
Mais Meryl parfois,
⠀⠀⠀elle a l’impression d’être comme un lion en cage.
Alors, elle s’est éclipsée du foyer familial pour se rendre vers sa deuxième maison. Les serres de Myrddin doivent se sentir un peu seules lors de ses vacances scolaires et Meryl ne sait pas si certains de ses collègues sont présents pour s’en occuper.
« Eh bien je ne savais pas que tu étais là aussi ! Je passais juste m’occuper des plantes avant de devoir retourner derrière les fourneaux pour ce soir… »
Meryl qui parle toujours un peu trop.
Elle s’exécute à ta demande, le sourire aux lèvres. « Vois-tu, je suis contente que je ne sois pas la seule à prendre soin de la serre, j’avais peur que… »
La fin de la phrase reste en suspend lorsque d’un simple mot de ta part, tout bascule.
Meryl s’immobilise un instant, l’arrosoir dans sa main et elle se demande—
⠀⠀⠀ce que tu voulais bien lui faire oublier. Et pourquoi.
Sans un mot, elle se remémore pourtant bien les événements qui remontent maintenant à quelques secondes (ou bien est-ce ce qu’elle pense ?). Les lèvres pincées, les sourcils froncés, elle te fixe.
« Dis-moi Jan, qu’est-ce que tu souhaitais me faire oublier, exactement ? »
Un peu sur la défensive, l’arrosoir toujours dans ses mains comme un bouclier, Meryl fait un pas vers toi. Méfiante.Presque trop méfiante, même. Ça ne lui ressemble pas.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu fais ici, en fait ? »
Elle a tant d'interrogations mais Meryl
⠀⠀⠀veut entendre ta voix.
Parce que ce sont lors ses moments-là qu’elle se rend compte que sa famille se déchire petit à petit, que les coutures s’étendent et sont sur le point de céder, que la sincérité n’est présente que dans le sourire de ses filles et que le malaise semble si grand.
Et comme toutes les fins d’années, Meryl fait un vœu.
Elle ne sait plus pour quoi elle a souhaité ce matin.
Elle ne sait plus pour quoi elle a souhaité ce matin.
C’est devenu automatique.
La joie, une famille unie, l’amour comme avant, le regard de son mari.Tant de choses qui lui semblent inaccessibles. Il vaudrait mieux souhaiter pour la santé.
Dans la cuisine depuis ce matin à préparer des petits plats qui seront dévorés tout au long de la soirée, Meryl rumine un peu. À se demander pourquoi elle fait tout ça si c’est pour finir la soirée comme toutes les autres fois ; la boule dans la gorge et le soupir trop facile.
Elle se bat, cependant.
Pour ses filles, sans doute. Elles font sa force, sa seule envie de mettre encore trop d’énergie dans ce qui n’en vaut pas la peine.Mais Meryl parfois,
⠀⠀⠀elle a l’impression d’être comme un lion en cage.
Alors, elle s’est éclipsée du foyer familial pour se rendre vers sa deuxième maison. Les serres de Myrddin doivent se sentir un peu seules lors de ses vacances scolaires et Meryl ne sait pas si certains de ses collègues sont présents pour s’en occuper.
Ça lui fera du bien, de chouchouter ses plantes.
Décompresser un peu avant de devoir affronter cette nouvelle année.
Si les plantes vont bien, alors tout va bien.Décompresser un peu avant de devoir affronter cette nouvelle année.
La tête dans ses pensées, elle sursaute en te voyant.
Elle ne pensait pas te voir ici, Jan. Quelle surprise ! Son visage se fait plus chaleureux d’un coup, son sourire est sincère et elle s’élance vers toi, ses talons raisonnant sur le carrelage froid.« Eh bien je ne savais pas que tu étais là aussi ! Je passais juste m’occuper des plantes avant de devoir retourner derrière les fourneaux pour ce soir… »
Meryl qui parle toujours un peu trop.
Elle s’exécute à ta demande, le sourire aux lèvres. « Vois-tu, je suis contente que je ne sois pas la seule à prendre soin de la serre, j’avais peur que… »
La fin de la phrase reste en suspend lorsque d’un simple mot de ta part, tout bascule.
Qu’est-ce que tu fais, Jan ?
Meryl s’immobilise un instant, l’arrosoir dans sa main et elle se demande—
⠀⠀⠀ce que tu voulais bien lui faire oublier. Et pourquoi.
Sans un mot, elle se remémore pourtant bien les événements qui remontent maintenant à quelques secondes (ou bien est-ce ce qu’elle pense ?). Les lèvres pincées, les sourcils froncés, elle te fixe.
« Dis-moi Jan, qu’est-ce que tu souhaitais me faire oublier, exactement ? »
Un peu sur la défensive, l’arrosoir toujours dans ses mains comme un bouclier, Meryl fait un pas vers toi. Méfiante.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu fais ici, en fait ? »
Elle a tant d'interrogations mais Meryl
⠀⠀⠀veut entendre ta voix.
Tes explications.
Comme un élève que l’on aurait surpris en train de tricher.IRL
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We wish you a merry chrismas, Jacob Miller
Ca n’aurait pas dû se passer ainsi .
Meryl aurait dû oublier .
Continuer à lui sourire naïvement, inconsciente de son vilain petit secret et une fois debout à ses côtés, comme toujours, ne voir que des plantes innocentes .
Tout deux, ils auraient dû discuter de tout et de rien, du nouvel an, de leur collègues ou bien encore de leur amour conjoint pour la botanique .
Tout ça, ce qui aurait dû se passer, n’est pas arrivé .
Obliviate-que-dalle.
Pour la premiére fois.
Depuis quoi ? Cinquante fois ? Cent fois ? Deux cent fois ?
Obliviate Meryl, normalement ça se fait les doigts dans le nez alors Jan, face à l'indétrônable réussite, a arrêté de compter.
Sauf que là, LA, c’est raté.
Epic fail d’un sort infaillible, parfaitement rodé, d’une cible facile, tant de fois atteinte, depuis longtemps acquise.
Impossible.
Jan se râcle la gorge et un petit rictus de malaise se dessine sur ses lèvres.
Il a du mal à y croire lui-même, hésite un instant à retenter, se dit “on sait jamais, ptét que” avant de se reprendre, trop craintif d’aggraver son cas si la botaniste se prend un second Obliviate sans rien oublier.
ça serait con.
Surtout si Meryl a développé une immunité au sort à force de se le prendre en loucedé.
Jan ne sait pas . Il n’a jamais entendu parler d’un tel cas mais n’est pas prof en la matière et rares sont les élus qui se font obliviate avec tant d’acharnement.
Meryl est donc un exemple pour la science… A qui, à priori, il ne peut plus rien cacher…
Il va falloir lui dire la vérité… Presque la vérité.
Pas dans son entièreté.
Jan rit nerveusement devant l’ami, se gratte de sa main gauche l'arrière du cuir chevelu, la baguette toujours pointée dans celle de droite.
Sur la vieille radio, le refrain de We wish a merry chrismas se repéte en boucle de façon enjouée .
“Je…”
Il cherche ses mots, l’excuse assez vraie pour ne pas puer le mytho.
“Je fais pousser du cannabis.”
Voilà qui est balancé.
“Médical.
Et récréatif.
"J’ai paniqué . ”
Nada .
Mais là, maintenant, clairement, oui c’est le cas.
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Meryl Gordon
Tout bascule en une fraction de seconde.
Le soleil qui s’infiltre au travers des vitres, noie la serre dans sa lumière, semble bien froid à présent. Meryl s’accroche à l’arrosoir comme à un bouclier, comme si elle était subitement attaquée. Peut-être est-ce le cas, Jan. Qu’est-ce que tu as derrière la tête ?
Qu’est-ce qu’il se cache derrière ce petite sourire ?
Pourtant, voilà que l’explication la surprend d’autant plus. Un froncement de sourcil, les mots qui lui manquent, et Meryl fait de nouveau un pas vers toi. Du cannabis ? Ici, dans cette serre qu’elle connaît par cœur ? Mais elle l’aurait vu—
Non, bien sûr que non. Si tu lui fais oublier à chaque fois.
La colère monte dans sa gorge mais Meryl garde la tête froide. « J’imagine que je ne t’apprends rien si je te dis que c’est absolument illégal. »
Tu n’échapperas pourtant pas au savon que tu t’apprêtes à passer.
« Et j’imagine aussi que tu te disais que ce serait plus simple que ce soit l’école qui en subisse les conséquences, plutôt que toi si tu te faisais prendre avec des plantations de cannabis chez toi. »
L’arrosoir est finalement posé sur le côté.
« Tu te rends compte des problèmes que nous pourrions tous avoir, si ça se savait ? Si un inspecteur passait à l’improviste et découvrait ça, ici ? Ou pire, un élève qui n’hésiterait pas à se servir et à en distribuer autour de lui ! Mais j’imagine que tu n’en as rien à faire, sinon tu ne ferais pas ton petit jardin ici. »
Les mots sont durs, blessants. Mais Meryl espère qu’ils sont justes, au fond. Qu’ils te réveilleront un peu, te montreront l’étendue de ta bêtise.
Mais Meryl n’est qu’une maman comme une autre,
⠀⠀⠀elle est de celles qui refusent que leur enfant s’approche de ses addictions-là.
Tu la croirais, Jan, si elle te disait qu’au fond, elle te considérait comme l’un de ses grands enfants ? Qu’en vérité, si l’école a des problèmes par ta faute, ce serait le cadet de ses soucis ; le plus important, ce serait toi.
« Combien de fois, exactement, je l’ai découvert et tu m’as fait oublié ? »
Et si elle te laisse le temps de répondre,
⠀⠀⠀ne pense pas que tu as là ta porte de sortie.
Le soleil qui s’infiltre au travers des vitres, noie la serre dans sa lumière, semble bien froid à présent. Meryl s’accroche à l’arrosoir comme à un bouclier, comme si elle était subitement attaquée. Peut-être est-ce le cas, Jan. Qu’est-ce que tu as derrière la tête ?
Qu’est-ce qu’elle doit oublier ?
Qu’est-ce qu’il se cache derrière ce petite sourire ?
Pourtant, voilà que l’explication la surprend d’autant plus. Un froncement de sourcil, les mots qui lui manquent, et Meryl fait de nouveau un pas vers toi. Du cannabis ? Ici, dans cette serre qu’elle connaît par cœur ? Mais elle l’aurait vu—
Non, bien sûr que non. Si tu lui fais oublier à chaque fois.
Si tu le caches bien.
Si tu sais ce que tu fais, Jan. Si tu la manipules comme tu le fais déjà si bien, c’est normal qu’elle n’ait rien vu. Trompée là, dans ce lieu si cher à son cœur, qu’elle pense pourtant connaître comme le fond de sa poche. Quelle trahison.
La colère monte dans sa gorge mais Meryl garde la tête froide. « J’imagine que je ne t’apprends rien si je te dis que c’est absolument illégal. »
Tu n’échapperas pourtant pas au savon que tu t’apprêtes à passer.
« Et j’imagine aussi que tu te disais que ce serait plus simple que ce soit l’école qui en subisse les conséquences, plutôt que toi si tu te faisais prendre avec des plantations de cannabis chez toi. »
L’arrosoir est finalement posé sur le côté.
« Tu te rends compte des problèmes que nous pourrions tous avoir, si ça se savait ? Si un inspecteur passait à l’improviste et découvrait ça, ici ? Ou pire, un élève qui n’hésiterait pas à se servir et à en distribuer autour de lui ! Mais j’imagine que tu n’en as rien à faire, sinon tu ne ferais pas ton petit jardin ici. »
Les mots sont durs, blessants. Mais Meryl espère qu’ils sont justes, au fond. Qu’ils te réveilleront un peu, te montreront l’étendue de ta bêtise.
Mais Meryl n’est qu’une maman comme une autre,
⠀⠀⠀elle est de celles qui refusent que leur enfant s’approche de ses addictions-là.
Tu la croirais, Jan, si elle te disait qu’au fond, elle te considérait comme l’un de ses grands enfants ? Qu’en vérité, si l’école a des problèmes par ta faute, ce serait le cadet de ses soucis ; le plus important, ce serait toi.
Que tu te sortes de là.
« Combien de fois, exactement, je l’ai découvert et tu m’as fait oublié ? »
Et si elle te laisse le temps de répondre,
⠀⠀⠀ne pense pas que tu as là ta porte de sortie.
L’après-midi s’annonce longue.
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We wish you a merry chrismas, Jacob Miller
Pour la première fois en plus d’un an, il a vraiment déconné.
Il a dit un peu trop de vérités et voilà qu’à cause de son petit mot de travers, il se retrouve devant la face obscure de Meryl qui, trahie, a abandonné son visage habituel de femme tendre et attentive pour des oripeaux plus sévères et intimidants .
La colère visible, les muscles contractés, elle se fait alors mère-ours à la gueule et au mot claquants, incisifs .
« J’imagine que je ne t’apprends rien si je te dis que c’est absolument illégal. »
Un tel calme de façade ne peut rien paraître mais venant d’elle c’est tout à fait menaçant, synonyme de la tempête de sermons à venir .
Jan le sait pour avoir déjà assisté à un conseil disciplinaire où Meryl statuait et où, éprise de structure et de justice, elle ne laissait rien passer.
C’est une force de l’ordre terrible à laquelle Jan s’est promis de ne jamais se confronter, certain d’y revenir perdant.
C’est une promesse tenue en échec néanmoins et alors qu’elle met en évidence des faits auxquels il n’avait même pas songé, il se ratatine, entre sa tête entre ses épaules puis fait un rictus gêné. Il n’ose rien dire face à l’insupportable leçon de morale, laisse le courroux s’écouler de la bouche de sa collègue, le regard bas, fuyant, gamin de trente-trois ans, honteux, non de l’irresponsabilité de sa connerie mais de s’être fait prendre la main dans le sac .
C’est dur pour son orgueil et ses certitudes de petit dealer se croyant inarrêtable et qui, à présent, est arrêté à cause d’une immunité à un sortilège trop répété.
Putain.
Il ne savait même pas que cela était possible. Il aurait fait attention sinon et ne se serait pas reposé sur ses lauriers, améliorant ses sorts de dissimulation pour ne pas avoir besoin d’oublierter Meryl aussi souvent. Tout aurait était plus enviable que de devoir arriver à ce dénouement-ci où la seule solution qu’il lui restait pour éviter à son tour un conseil disciplinaire était de faire profil-bas et de prendre sa retraite anticipée de dealer.
Il jure contre lui-même dans sa tête et relève légèrement les yeux vers Meryl quand celle-ci lui pose la question fatidique :
« Combien de fois, exactement, je l’ai découvert et tu m’as fait oublier ? »
La vérité, bien sûr, n’est pas audible.
“ Euh… Cinq…” uante “ fois ? Pas plus, je le jure sur la tête de Marja !”
Yeux dans les yeux, promis, juré craché, j’suis désolé maman, même pas j’tembrouille.
Il espère tout du moins que c’est le pieux mensonge que Meryl perçoit dans le vert de ses iris car si ce n’est pas le cas, la suite va d’autant plus être difficile à croire et même le sacrifice de cette pauvre Marja n’y pourra rien.
“Meryl… Je suis vraiment… vraiiimeeeent… désolé…” sa voix est fluette, larmoyante.
“C’est que de la beuh à usage personnel… Le répéte pas s'te-plait… ça va me mettre dans la merde… Je suis désolé, j’avais pas pensé aux conséquences pour l’école, j’ai été con de penser que personne ne le découvrirait …” Pour le coup, c’est la plus grande des vérités. “ J’vais tout jeter…”
Ses yeux brillent de détresse feinte et une larme s’écrase sur sa joue.
“Promis…”
Il cachera tout beaucoup mieux. Même elle sera bien incapable de retrouver quoi que ce soit.
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Meryl Gordon
Elle se sent profondément trahie, Meryl.
Trahie dans sa propre maison, dans son propre petit jardin, dans son propre petit bonheur qui semble voler en éclats. Trahie par ses personnes qu’elle pensait pourtant connaître, ah— c’est de sa faute, elle fait confiance bien trop vite ; vos bons côtés l’aveuglent plus fort encore qu’un soleil d’été et
⠀⠀⠀elle se sent malade à l’idée que tu te sois servi de ça.
De sa gentillesse et de son admiration pour toi.
Meryl dissimule le tremblement de ses mains en jouant avec son alliance.
Elle ne ressent aucune satisfaction à voir ton air honteux, digne d’un enfant surpris en pleine bêtise.
Son visage se tord d’une grimace, tandis qu’elle se demande si les quelques migraines qui la fatiguaient le soir venaient de toi, de ce sort que tu sembles bien maîtriser. Mais il suffit d’une fois, tu vois. Une fois et toute la magie s’éteint.
Ça pourrait apprendre quelques leçons aux pires des arrogants.
« Ce genre de discours faussement désolé ne fonctionne pas avec moi, jeune homme » alors que vous n’avez que quatre petites années de différence. « Que ce soit à usage personnel ou non ne change rien. »
Intransigeante, Meryl ; elle fait partie de ses adultes pour qui c’est tolérance zéro. Et d’autant plus entre les murs de sa propre école.
Et malgré ses mots, il lui semble compliqué de tenir cette colère face à toi lorsqu’elle voit une larme rouler le long de ta joue. Ah— si elle sait qu’elle ne doit pas croire les mots d'’un addict, Meryl a le cœur trop gros et les sentiments bien faciles. Mais nous ne parlons pas là d’une simple dispute,
Son visage reste froid, fermé. « On va tout jeter. Toi et moi, tout de suite. Je ne veux plus en voir une seule trace et je ne partirai pas tant qu’il en restera même la moindre racine. »
(Mais au fond, Meryl ignorante sur ses sujets, elle se demande—
⠀⠀⠀comment on se débarrasse de cannabis sans que ça n’attire le moindre soupçons ?)
« Et seulement quand il n’y aura plus rien, je te promettrai que je ne dirai rien à personne. »
Elle ne dira rien, dans tous les cas.
Trahie dans sa propre maison, dans son propre petit jardin, dans son propre petit bonheur qui semble voler en éclats. Trahie par ses personnes qu’elle pensait pourtant connaître, ah— c’est de sa faute, elle fait confiance bien trop vite ; vos bons côtés l’aveuglent plus fort encore qu’un soleil d’été et
⠀⠀⠀elle se sent malade à l’idée que tu te sois servi de ça.
De sa gentillesse et de son admiration pour toi.
De sa confiance aveugle.
Meryl dissimule le tremblement de ses mains en jouant avec son alliance.
Elle ne ressent aucune satisfaction à voir ton air honteux, digne d’un enfant surpris en pleine bêtise.
Mais où avais-tu la tête ?
Son visage se tord d’une grimace, tandis qu’elle se demande si les quelques migraines qui la fatiguaient le soir venaient de toi, de ce sort que tu sembles bien maîtriser. Mais il suffit d’une fois, tu vois. Une fois et toute la magie s’éteint.
Ça pourrait apprendre quelques leçons aux pires des arrogants.
« Ce genre de discours faussement désolé ne fonctionne pas avec moi, jeune homme » alors que vous n’avez que quatre petites années de différence. « Que ce soit à usage personnel ou non ne change rien. »
Intransigeante, Meryl ; elle fait partie de ses adultes pour qui c’est tolérance zéro. Et d’autant plus entre les murs de sa propre école.
Et malgré ses mots, il lui semble compliqué de tenir cette colère face à toi lorsqu’elle voit une larme rouler le long de ta joue. Ah— si elle sait qu’elle ne doit pas croire les mots d'’un addict, Meryl a le cœur trop gros et les sentiments bien faciles. Mais nous ne parlons pas là d’une simple dispute,
c’est plus grave,
⠀⠀⠀et malgré la peine que Meryl ressent, elle n’a pas le droit de laisser tomber.Ce serait comme être ton complice.
Son visage reste froid, fermé. « On va tout jeter. Toi et moi, tout de suite. Je ne veux plus en voir une seule trace et je ne partirai pas tant qu’il en restera même la moindre racine. »
(Mais au fond, Meryl ignorante sur ses sujets, elle se demande—
⠀⠀⠀comment on se débarrasse de cannabis sans que ça n’attire le moindre soupçons ?)
« Et seulement quand il n’y aura plus rien, je te promettrai que je ne dirai rien à personne. »
Elle ne dira rien, dans tous les cas.
Parce qu’elle tient trop à toi.
Mais n’abuse pas de sa gentillesse, Jan— elle a ses limites, cachées bien loin quelque part. Ce n’est qu’une question de temps.IRL
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We wish you a merry chrismas, Jacob Miller
Meryl ne lui permet aucune issue .
Il avait pensé qu’elle le laisserait s’en débarasser seul mais la jeune femme n’est pas dupe et souhaite assister à tout cela, être témoin pour être sûr que tout disparaisse.
Il ne va pas mentir, ne pas pouvoir la pigeonner le faire chier. Il avait espéré pouvoir cacher ses trésors ailleurs dans la serre, loin de la vue de tous.
Il n’aura malheureusement pas ce luxe.
Heureusement pour lui néanmoins, par mesure de sécurité, il n’a levé le sort de dissimulation que pour une partie des pieds. Tout ne sera pas à jeter et le commerce pourra continuer.
Il va juste y avoir un déficit non négligeable sur son chiffre d'affaires pour quelques mois. Sur celui d’Ambroise aussi.
C’est là le risque d’être collaborateur : Quand l’un chute, l’autre aussi.
Il se mord la lèvre de frustration, imagine la tête boudeuse de sa Belle, ses mèches courtes voler de droite à gauche de désapprobation, ses gestes devenus rapides d’énervement contenu. Il entend d’avance son timbre aiguë, son “ Chaton ! T’as pas gérer! “ et tout ce qui s’en suivra .
Rien que de projeter tout cela l’emmerde d’avance. Deux profs de botanique à moitié hippies réunis sous une même passion - celle des plantes illégales et leur consommation-, ça devrait toujours faire l’amour, pas la guerre.
Et puis sincèrement, tous ses beaux plans chouchoutés, à jeter, quel gachi.
Meryl ne s’en rend pas compte et Jan ne va pas la détromper.
Il doit faire profil bas pour le mieux possible s’en tirer, essuie la fausse larme sur sa joue, esquisse un sourire timide sur ses lêvres.
“Merci Meryl… Je veux dire… de ne rien dire.”
Remercier est le minimum après tout et la jeune femme, si à cheval sur la convenance, risque de ne pas bien le prendre si cela n’est pas dit de façon explicite.
“Je te propose qu’on déplace tous les pieds de cannabis dans un coin, on les dépote et mets les pieds en tas, on crée une bulle de protection autour et on les incendie. Tout brûlera. Ni vu ni connu.”
Adieu petits bébés chéris. Papa et Maman vous aimaient .
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Meryl Gordon
Bien qu’amoureuse incontestée des plantes et fleurs en tous genres, de la flore qui nous entoure et celle plus exotique, Meryl est complètement perdue lorsqu’il s’agit de plants de cannabis. S’il doit y avoir des plantes dont elle ne connaît rien – ce qui est infiniment rare –, il ne s’agit que de celles-ci ; les plantes interdites dont elle n’ose évoquer le nom, comme si la simple pensée ferait d’elle une complice.
Maman qui ne voit que les ⠀⠀⠀dangers ⠀⠀⠀et les⠀⠀⠀ ravages ⠀⠀⠀de ses consommations.
Ceux que l’on voit à la télévision, dans les ruelles sales, dans les violences qui sont médiatisées au possible dans les journaux et à la radio.
La colère de Meryl redouble d’intensité à cette pensée, elle a chaud malgré le froid glacial de l’hiver. (Si elle savait, oh————.)
Et alors qu’elle pensait qu’elle ne toucherait même pas à une seule feuille de ses plantes et qu’elle te laisserait tout faire, elle décide pourtant d’enfiler des gants de jardinage – bien déterminée à ce que tout ceci disparaisse au plus vite.
Sans un mot – ni remettre en cause ta proposition, après tout c’est toi l’expert et malgré cette chute de (très) haut, Meryl te fait confiance –, elle récupère une bâche imperméable qu’elle étale au sol, le plus loin possible de ses autres plantes adorées. Il ne faudrait pas qu’elles soient, elles aussi, abîmées par la fumée. Elle ferme les portes de la serre à clé et en profite pour jeter un sort pour empêcher quiconque de rentrer, avant de poser un genou près de la bâche.
« Amène-les ici, je vais les dépoter. »
Il n’y a plus de sourire, plus la gentillesse naturelle de Meryl. Juste le grondement des ordres d’une mère en colère ; celle qu’il ne faudrait pas d’avantage énerver au risque de s’en mordre les doigts.
Au fur et à mesure que les pots arrivent, elle retire chaque pied un par un, non sans une grimace de dégoût évidente et bien marquée dès qu’elle doit toucher les plantes. Elle en fait des caisses, Meryl, pour bien appuyer que ça la dégoûte franchement.
Amère, elle pose les pots sur le côté, prenant soin de les éloigner du reste de la serre, comme s’ils étaient hautement radioactifs. « Je tombe de haut, Jan, » elle continue avec les discours culpabilisants, en espérant te réveiller. « Je ne te pensais pas comme ça, égoïste à ce point. Ça me blesse franchement. Encore plus que tu faisais tout ça dans mon dos et qu’en plus, tu me manipulais ! »
Les derniers pots sont vidés.
« Où avais-tu la tête… » elle baisse les yeux sur le tas de terre.
Maman qui ne voit que les ⠀⠀⠀dangers ⠀⠀⠀et les⠀⠀⠀ ravages ⠀⠀⠀de ses consommations.
Ceux que l’on voit à la télévision, dans les ruelles sales, dans les violences qui sont médiatisées au possible dans les journaux et à la radio.
Tu serais incapable de la faire changer d'avis.
Meryl est bien fixée sur ses positions et tu sais, son pire cauchemar serait que ses filles touchent à ça. Tu imagines, Jan ; sa première fille Victoria, qui étudie dans nos murs, auraient pu tomber sur tes plants, tout à fait par hasard ? Tu imagines, Jan ; que ç’aurait été de ta faute que sa propre fille tombe dans une telle décadence, juste par ton égoïsme ?La colère de Meryl redouble d’intensité à cette pensée, elle a chaud malgré le froid glacial de l’hiver. (Si elle savait, oh————.)
Et alors qu’elle pensait qu’elle ne toucherait même pas à une seule feuille de ses plantes et qu’elle te laisserait tout faire, elle décide pourtant d’enfiler des gants de jardinage – bien déterminée à ce que tout ceci disparaisse au plus vite.
Sans un mot – ni remettre en cause ta proposition, après tout c’est toi l’expert et malgré cette chute de (très) haut, Meryl te fait confiance –, elle récupère une bâche imperméable qu’elle étale au sol, le plus loin possible de ses autres plantes adorées. Il ne faudrait pas qu’elles soient, elles aussi, abîmées par la fumée. Elle ferme les portes de la serre à clé et en profite pour jeter un sort pour empêcher quiconque de rentrer, avant de poser un genou près de la bâche.
« Amène-les ici, je vais les dépoter. »
Il n’y a plus de sourire, plus la gentillesse naturelle de Meryl. Juste le grondement des ordres d’une mère en colère ; celle qu’il ne faudrait pas d’avantage énerver au risque de s’en mordre les doigts.
Tu es cependant bien chanceux, Jan.
Meryl n’arriverait jamais à te détester, malgré cet abus de confiance.C’est bien là toute sa faiblesse.
Au fur et à mesure que les pots arrivent, elle retire chaque pied un par un, non sans une grimace de dégoût évidente et bien marquée dès qu’elle doit toucher les plantes. Elle en fait des caisses, Meryl, pour bien appuyer que ça la dégoûte franchement.
Amère, elle pose les pots sur le côté, prenant soin de les éloigner du reste de la serre, comme s’ils étaient hautement radioactifs. « Je tombe de haut, Jan, » elle continue avec les discours culpabilisants, en espérant te réveiller. « Je ne te pensais pas comme ça, égoïste à ce point. Ça me blesse franchement. Encore plus que tu faisais tout ça dans mon dos et qu’en plus, tu me manipulais ! »
Les derniers pots sont vidés.
« Où avais-tu la tête… » elle baisse les yeux sur le tas de terre.
Quelle gâchis, sans doute.
Mais Meryl est persuadée de faire une bonne action.IRL
INRP
STATS
Meryl écoute, attentive, la mâchoire serrée, les lèvres complètement closes, sans aucune esquisse ni signe de merci.
Elle ne rajoute rien à la suite de la proposition de Jan mais ne se calme pas pour autant.
Elle fulmine de l’intérieur, de façon sourde et Jan n’a pas besoin de sonder l’esprit de sa collègue pour ressentir l’intensité de sa colère, celle qui imprègne tous ses gestes dès que Meryl se met en action .
Mettre ses gants. Poser une bâche sur le sol. Fermer à clef la serre. Formuler un sort de protection . S’agenouiller. Ce sont des choses que Meryl fait avec nervosité, saccade et empressement, elle qui, à l’habitude est si délicate dans tout ce qu’elle entreprend .
Ça change, pour le pire et sous l’ordre de Meryl, Jan obtempére en pinçant ses lèvres de gêne, va chercher deux par deux les pots incriminés, les pose à côté de la botaniste, recommence son action sans moufter.
Il ne remet rien en question, ne pense même pas à utiliser la magie pour déplacer sans effort et d’un seul élan tous les plants, regarde interdit et le coeur en deuil l’amie dépoter ses bien-aimées sous une grimace de dégout, entasser leur cadavre sur le monticule de terre et de chlorophylle.
Quel gâchis.
Il n’a que ce mot, encore et encore, à l’esprit.
Une autre image pourtant s’impose, cocasse et ridicule : La scène possède un faux air de nettoyage de scène de meurtre.
On se croirait dans un film de mafia où des sbires viennent se débarrasser “des preuves” d’un crime, corps, sang et objets confondus.
C’est exactement pareil ici, la combinaison moche en plastoc’ en moins.
L’idée lui tire un sourire fugace qu’il efface aussi vite quand Meryl reprend la parole pour, une nouvelle fois, exprimer toute sa déception.
Jan l’entend et les mots ne lui sont pas indifférents. Il est désolé pour elle, désolé de la blesser. Il n’a pas le même regard qu’elle sur ses actions néanmoins. Ce qu’il fait n’est pas légal, certes mais il gère les dangers potentiels. Il recommencera, loin d’elle pour ne plus jamais avoir à l’oublietter.
Il a retenu la leçon . A sa façon.
“Je ne sais pas… Je suis désolé.”
Le regard bas, il n’ajoute rien d’autre et se lève, intime d’un geste de bras à l’amie de se reculer, brandit sa baguette vers le monticule et articule
“ Protego Maxima. ”
Un filet de lumière claire rayonne de la baguette et vient doucement former une sphère autour des pieds de cannabis et Jan baisse le bras pour le relever aussitôt sous un nouveau sort .
“Incendio !
Tout s’enflamme et le bouclier finit de se refermer, contraignant l’incendie à l’intérieur de sa sphère, brûlant uniquement ce qui doit disparaître.
“Allumez le feu”, ce tube qui a inondé les radios tout l’été 98, résonne en écho dans la tête du professeur .
Ce n’est pas un chant de puissance qui fait battre son cœur à cet instant néanmoins mais l’amertume du travail perdu.
Allumer de feu…Quelle putain d’ironie.
Elle ne rajoute rien à la suite de la proposition de Jan mais ne se calme pas pour autant.
Elle fulmine de l’intérieur, de façon sourde et Jan n’a pas besoin de sonder l’esprit de sa collègue pour ressentir l’intensité de sa colère, celle qui imprègne tous ses gestes dès que Meryl se met en action .
Mettre ses gants. Poser une bâche sur le sol. Fermer à clef la serre. Formuler un sort de protection . S’agenouiller. Ce sont des choses que Meryl fait avec nervosité, saccade et empressement, elle qui, à l’habitude est si délicate dans tout ce qu’elle entreprend .
Ça change, pour le pire et sous l’ordre de Meryl, Jan obtempére en pinçant ses lèvres de gêne, va chercher deux par deux les pots incriminés, les pose à côté de la botaniste, recommence son action sans moufter.
Il ne remet rien en question, ne pense même pas à utiliser la magie pour déplacer sans effort et d’un seul élan tous les plants, regarde interdit et le coeur en deuil l’amie dépoter ses bien-aimées sous une grimace de dégout, entasser leur cadavre sur le monticule de terre et de chlorophylle.
Quel gâchis.
Il n’a que ce mot, encore et encore, à l’esprit.
Une autre image pourtant s’impose, cocasse et ridicule : La scène possède un faux air de nettoyage de scène de meurtre.
On se croirait dans un film de mafia où des sbires viennent se débarrasser “des preuves” d’un crime, corps, sang et objets confondus.
C’est exactement pareil ici, la combinaison moche en plastoc’ en moins.
L’idée lui tire un sourire fugace qu’il efface aussi vite quand Meryl reprend la parole pour, une nouvelle fois, exprimer toute sa déception.
Jan l’entend et les mots ne lui sont pas indifférents. Il est désolé pour elle, désolé de la blesser. Il n’a pas le même regard qu’elle sur ses actions néanmoins. Ce qu’il fait n’est pas légal, certes mais il gère les dangers potentiels. Il recommencera, loin d’elle pour ne plus jamais avoir à l’oublietter.
Il a retenu la leçon . A sa façon.
“Je ne sais pas… Je suis désolé.”
Le regard bas, il n’ajoute rien d’autre et se lève, intime d’un geste de bras à l’amie de se reculer, brandit sa baguette vers le monticule et articule
“ Protego Maxima. ”
Un filet de lumière claire rayonne de la baguette et vient doucement former une sphère autour des pieds de cannabis et Jan baisse le bras pour le relever aussitôt sous un nouveau sort .
“Incendio !
Tout s’enflamme et le bouclier finit de se refermer, contraignant l’incendie à l’intérieur de sa sphère, brûlant uniquement ce qui doit disparaître.
“Allumez le feu”, ce tube qui a inondé les radios tout l’été 98, résonne en écho dans la tête du professeur .
Ce n’est pas un chant de puissance qui fait battre son cœur à cet instant néanmoins mais l’amertume du travail perdu.
Allumer de feu…Quelle putain d’ironie.
IRL
INRP
STATS
Meryl Gordon
Le brasier semble chaud malgré la bulle protectrice. Les couleurs des flammes vives se reflètent sur ses pupilles, lumières incandescentes qui marquent l’iris et qui aveuglent lorsque l’on regarde ailleurs.
Elle ressent la même trahison quequand elle a compris que son mari la trompait, ça gronde sous la poitrine, la langue est lourde et rien ne sort tant elle se sent prise au dépourvue. Tant elle se sent aveugle de n’avoir rien remarqué.
Tu es un sorcier incroyablement doué, Jan, tu peux au moins en avoir le mérite. Mais ce qui est profondément dommage, c’est que tu ne l’utilises pas à bon escient.
Est-ce qu’il y a tout un réseau dont le point culminant se trouve maintenant à leurs pieds ? Est-ce que tu dealais en douce à tes propres élèves ? Aux autres professeurs ? Meryl se rend compte qu’il y a un univers immense qui se jouait sous son propre nez et qu’elle n’y connaît rien.
Le crépitement des flammes semble presque réconfortant, nostalgique, d’un dimanche après-midi devant la cheminée.
« Tu sais, si tu en as besoin, nous pouvons t’aider. »
Parce que, pour elle, la drogue est un problème. Toute addiction est un problème. Elle est complètement fermée à l’idée de l’accepter.
« Je ne peux pas prétendre te comprendre, mais tu n’es pas seul, Jan, » et elle n’a sans doute pas les bonnes armes pour te défendre. « Je pourrais t’accompagner voir quelqu’un ou prendre des rendez-vous pour toi. Ou juste être une oreille si tu as besoin. Mais visiblement, c’est arrivé à un stade où tu ne contrôles plus rien et ça peut être destructeur autant pour toi que pour notre école, pour nos élèves. »
Elle détourne enfin les yeux des flammes pour te regarder.
« Mais ça, ici, ce n’est pas possible. C’est la preuve que, peu importe ce qu’il t’arrive ou les raisons, ça va beaucoup trop loin. »
Prends-en conscience, Jan. C’est tout ce qu’elle souhaite.
Meryl ne veut pas regarder ailleurs.
Elle veut voir le problème s’effacer petit à petit, réduit en cendres, poussière redevenue poussière et on oublie tout. Elle veut voir les ennuis disparaître et l’ordre revenir au sain de cette serre qui lui est comme une seconde maison.Elle ressent la même trahison que
Tu es un sorcier incroyablement doué, Jan, tu peux au moins en avoir le mérite. Mais ce qui est profondément dommage, c’est que tu ne l’utilises pas à bon escient.
Est-ce qu’il y a tout un réseau dont le point culminant se trouve maintenant à leurs pieds ? Est-ce que tu dealais en douce à tes propres élèves ? Aux autres professeurs ? Meryl se rend compte qu’il y a un univers immense qui se jouait sous son propre nez et qu’elle n’y connaît rien.
Combien sont au courant ?
Combien jouent le jeu ?
Combien as-tu fait oublier d’un coup de baguette ?
Combien jouent le jeu ?
Combien as-tu fait oublier d’un coup de baguette ?
Le crépitement des flammes semble presque réconfortant, nostalgique, d’un dimanche après-midi devant la cheminée.
Meryl inspire, puis elle expire.
« Tu sais, si tu en as besoin, nous pouvons t’aider. »
Parce que, pour elle, la drogue est un problème. Toute addiction est un problème. Elle est complètement fermée à l’idée de l’accepter.
Et c’est un problème que tu dois résoudre.
« Je ne peux pas prétendre te comprendre, mais tu n’es pas seul, Jan, » et elle n’a sans doute pas les bonnes armes pour te défendre. « Je pourrais t’accompagner voir quelqu’un ou prendre des rendez-vous pour toi. Ou juste être une oreille si tu as besoin. Mais visiblement, c’est arrivé à un stade où tu ne contrôles plus rien et ça peut être destructeur autant pour toi que pour notre école, pour nos élèves. »
Elle détourne enfin les yeux des flammes pour te regarder.
« Mais ça, ici, ce n’est pas possible. C’est la preuve que, peu importe ce qu’il t’arrive ou les raisons, ça va beaucoup trop loin. »
Prends-en conscience, Jan. C’est tout ce qu’elle souhaite.
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