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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 20.08.23 18:42

Le retour  

Avec la fille au visage familier



Tyler n'y avait plus repensé à SibbanE. Une fois que cette journée s'était terminée, il avait rangé son visage de gamine dans un coin de son esprit. Plus exactement dans une petite boîte, lovée tout au fond d'une étagère et qu'il ne viendrait pas rouvris. Alors son existence placide reprit son cours ; deux ou trois jours. Comme d'habitude, il se proposa d'être d'astreinte. Passer de longues heures tout en haut d'une tour de guet, à écouter le bruit de la pluie et le zozotement des insectes, c'était tout ce qu'il voulait.

Une pause hors du temps. Coincée dans l'humidité des arbres, à fixer le paysage sauvage étendu sous lui. Contrairement à ses pairs, Tyler n'éprouvait ni l'envie ni le besoin de contrôler la nature. Il vivait avec elle, au rythme des battements de son coeur. Mais si son père mourait, il avait conscience que sa liberté prendrait fin.

Au fond, cela faisait longtemps qu'elle aurait dû prendre fin. Thompson était un homme. Et il était surtout un homme d'erreurs.

Alors quand il rentra chez lui, après deux jours passés dans une tranquille solitude, il n'était pas épuisé. La pluie s'était levée pour laisser les rayons du soleil transpirer à travers toute la ville ; ne restait que des flaques d'eau où l'ombre dorée du crépuscule se projetait. Quelques enfants jouaient à y sauter à pieds joints. Tyler inspira, sa lourde veste sur son dos lui donnait un air un peu plus impressionnant qu'il ne l'était vraiment. Toutefois, il ne réprimanda pas le gamin qui l'éclaboussa ni celui qui faisait tremper un bâton dans une flaque. Il laissait les enfants être des enfants.

Thompson se contenta de rentrer dans son immeuble. La porte claqua à peine, et au loin, il vit une silhouette figée devant l'ascenseur. Il lui donnait tellement peu d'importance qu'il ne vit pas ; il ne regardait pas, il voyait.

Néanmoins, le garde-chasse remarqua les sacs pleins de course. La silhouette frêle et sans défense face au drame de sa vie : l'ascenseur était coincé entre deux étages. Et dans un silence complet, au point où ses bottes de cuir n'émettaient aucun son, il passa devant elle. Tyler grimpa l'escalier en colimaçon tournoyant vers les étages au-dessus ; il vivait au cinquième. Mais arrivé à mi-chemin, il changea d'avis. On pu peut-être, percevoir très discrètement un soupir s'écraser contre ses lèvres.

Plus Tyler se rapprocha, plus il plissa les yeux. Et toujours aussi silencieux qu'un papillon se cachant sous la feuille d'un arbre, il s'arrêta derrière elle.

La petite boîte, oubliée tout au fond de l'étagère, trembla.

« Vous avez besoin d'aide ? »

Et sa voix n'avait pas changé ; peut-être était-elle plus rauque - il avait passé deux jours sans parler —, mais elle gardait sa douceur. Le contraste affuté avec son regard sévère.


KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 20.08.23 22:46

   

i will not water myself down to make me more digestible for you.
you can choke.

le retour

Quinze heures. Une nuit interminable pour sa coloc qui croyait avoir dit une dernière fois au revoir à sa pote avant qu’elle ne s'effondre dans son lit, le ventre plein et une nouvelle fois douchée. Une fatigue monstre avait figé Téva de tout son être et la colère accumulée à un ras-le-bol général ont fini de tuer ses envies de rester debout dans ce monde une minute de plus. Les quatre murs de sa chambre lui conféraient une protection retrouvée nulle part ailleurs. Stéphi avait bien sûr défendu son amie du début jusqu’à la fin de son récit, promettant de refaire le portrait de tous les nazes punis avec elle et de cet examinateur, surtout lui. Sur ce coup, les deux se rejoignaient volontiers. Rien que de penser à son nom la fit retourner deux-trois fois sur son matelas avant de retourner son téléphone et plonger dans un coma profond. Le pire des bad trips n’aurait réussi à l’assommer d’une telle puissance.

En se réveillant le lendemain, elle pense à un miracle, incroyable personne n’a cherché à la tuer dans son sommeil - dommage. Puis, en se relevant, une angoisse terrible lui refile d’atroces vertiges. Impossible d’aller bosser, le sol bouge sous ses pieds, le plafond lui tire des grimaces jamais vues, bref c’est l’enfer sur Terre. Stéphi la retrouve explosée de rire sur son tapis, le visage dans ses mains et une clope qui le menace de déclencher un feu.

Un sms plus tard, prétextant des règles handicapantes pour que son employé n’essaye pas de creuser plus son absence, elle s’habille de noir et hurle à la brune qu’elle s’en va faire des courses Parce qu’il y a plus rien à bouffer !!!

Oh le minou, dans les escaliers le chat y a fait sa maison, il passe souvent quémander de quoi se nourrir, mais le malheureux a choisi le mauvais immeuble du mauvais quartier.

Tev emprunte l’ascenseur sans s’imaginer que le retour sera moins glorieux. Elle le maudit car il fait du bruit et sent la grand-mère, que ses touches sont grasses et que les portes grincent trop à l’ouverture.

Les Denis ont transféré assez d’argent pour qu’elle puisse remplir placards et frigidaire. Ce soir c’est bières et bonnes pizzas surgelées. Les rayons sont dévalisés, les sacs tirent sur les doigts, mais on s’en fiche ! Le festin ne s’arrête pas à la force des muscles.
La pluie partie, ne reste que ses gouttelettes et son air humide - Tev déteste ce temps, cela lui procure une sensation désagréable et il lui tarde qu’elle se renferme dans sa piaule.

Une dame passe devant elle, soupire et monte les marches au lieu d’appeler le maudit ascenseur.

Chouette plus de place pour moi tehehe. Qu'elle est mignonne et naïve. Un écriteau, dans un français et un anglais parfaits, police 14 et comic sans ms pour les dyslexiques.

EN PANNE.

Mademoiselle, désolé mais c’est en panne. Mademoiselle ? Mademoiselle ? Pff tant pis, bonne soirée.
Le concierge en a marre de se répéter, il est pas né père de tout un immeuble et si les gens sont pas fichus de remarquer d’eux-même l’ampleur des dégâts, qu’ils fassent le poteau devant le bloc métallique immobile.
Un coup de pied pour faire relancer la machine, un autre pour se redonner de l’espoir et un dernier pour espérer s’extirper d’un mauvais rêve.
Téva nage en plein déni et les sacs pèsent tout d’un coup une tonne. Les injures montent, on joue un match de foot avec son karma et elle a très hâte que ce soit au moins la mi-temps.

Elle ne le voit ni arriver, ni se glisser pour rejoindre son appart. Alors c’est d’un cri strident à en faire tomber un des sacs - pas celui avec la bière please - qu’elle se retourne sur la présence de ce Tyler.

PUTAIN QUOI- Ah, les sacs, l’ascenseur, oh non merde, son vieil ami Thompson.
Les signaux clignotent à en faire revivre toute une ville.
Pas lui, pas lui, pas lui, pas lui, pas lui, lui ? non, non. Pas Lui.

Vous foutez quoi ici
Dégagez
Me parlez pas j’attends l’ascenseur ça s’voit pas


En se focalisant sur les portes, elle se penche, oublie de ramasser le sac échoué et d’un index assuré appelle ce foutu machin EN PANNE.

Ce doit être un mirage, c’est pas Tyler Thompson derrière elle.
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 21.08.23 8:30

Le retour  

Avec la fille au visage familier



Tyler se contenta de couler un regard sur la figure courroucée de SibbanE. Lui aussi, il venait de la reconnaître, et il était légèrement agacé. Probabilité : elle visitait des amis dans l'immeuble où il habitait. Elle avait fait les courses avant de passer, et voilà. Aucun soupir, aucun froncement de sourcils. La frustration de la demoiselle ricocha sur son air impassible. La petite boîte au fond de l'étagère s'était maintenant ouvert, et d'autres souvenirs se rangeaient dedans. Les insultes, le mépris de la jeune femme, le sac de courses et la canette roulant jusqu'à son pied.

Thompson recula alors. Il se baissa pour ramasser la canette, et il la lui tendit.

« Il est en panne, lui rappela l'homme, comme une évidence, une malédiction. Un constat ou un fait. SibbanE aurait beau lutter de toutes ses forces, avec son regard de chaton effrayé, l'ascenseur n'allait pas bouger. Tyler s'en fichait, il prenait toujours les escaliers — c'était mieux pour la santé, et puis il ne faisait pas confiance à ces machines-là. J'habite ici. »

Une vérité, un constat. De la froideur émanait de lui, encore plus que la première fois. Il était épuisé, et il voulait pourtant retourner dans le coeur de la forêt.

Du reste, SibbanE peinait à formuler des phrases complètes ; ce fut ce qu'il remarqua. Mais il se garda de lui dire. Théorie : la jeune femme était encore malade ou faible. Elle n'arrivait pas à se bouger, et porter les sacs jusque chez elle. SibbanE aurait beau fixer l'ascenseur comme un chaton effrayé, il ne bougerait pas. C'était le lot des femmes : penser que leurs caprices changeraient quoi que ce soit.

Le parfum de Thompson sentait la sueur, encore plus que la dernière fois. Dans ses cheveux noirs, il restait de la poussière et l'humidité avait transpercé sa carapace. Puis voilà que le monolithe bougea, un autre pas reculé. Un coup d'oeil vers la porte d'entrée de l'immeuble, un autre vers l'escalier. Il ne cligna pas des yeux, le regard fixe. Chaque action était entrecoupée d'un moment de vide, on aurait dit qu'il jaugeait les sorties possibles.

Tyler n'insista pas, il se contenta de s'en retourner pour la deuxième fois vers l'escalier. Un pied sur une marche, il fixa pourtant SibbanE. Il lui offrait sur un plateau d'argent son aide, sans rien demander en retour — une fille pareille ne lâcherait pas un merci, n'est-ce pas ? —, plutôt que de se débattre inutilement contre le destin d'un ascenseur en panne.


KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 21.08.23 18:19

   

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le retour

Le papier jauni par les innombrables traces de doigts qui se sont arrêtés devant, l’ont touché et abimé pour s’assurer de sa véracité, n’est même plus lu par Téva. La seconde où elle s’est détournée de Tyler, il n’y a eu qu’un vide dans sa tête. L’hystérie de ce matin signifiait bien quelque chose en particulier.
Pourquoi Stephi ne l’a pas devancé pour aller faire les courses, pourquoi elle s’est pressée pour prendre la porte et sortir alors qu’elle avait besoin de repos. La pluie s’en était allée et le soleil revenu lui a donné l’énergie suffisante pour accomplir cette tâche. Le regret est immense. Si elle ferme les yeux, peut-être qu’il n’existerait plus.
Elle essaye, vraiment, avant de reconnaître un semblant de reflet dans le mur gris et se sentir stupide d’y avoir cru. L’ombre noir est visible dans son dos. L’odeur familière est reconnaissable entre toutes.

La canette est ramassée, elle remarque alors le sac à même le sol et récupère les deux sans un mot adressé à cet invité surprise.Il sort d’où, de la forêt ? Mais il a une résidence secondaire ou quoi.Bref, je m’en fiche. Son regard se pose sur le nom de la marque, elle grimace en s’imaginant le moment où il faudra l’ouvrir. Ce sera pour Stéphi en guise de vengeance. La pauvre n’a rien avoir là-dedans, mais les conséquences de cette virée à l’extérieur ont donné un coup à son moral, alors elle devra subir sans broncher.

Le en panne alourdit sa grimace, elle s’apprête à pester quand il lui avoue l’évidence tant déniée. Il habite ici.

C’est l’occasion parfaite pour mentir, prétendre visiter une pote pour qu’il pense pas une seule seconde à la possibilité de la recroiser. Mais s’il découvre le pot aux roses, Téva ne veut pas avoir affaire à son dédain, c’est préférable de se taire. Il est intelligent non, il va comprendre qu’ils vivent tous les deux ici.

Moi qui le pensais riche, ça paye pas cher de punir les autres. Ce qu’elle voudrait ouvrir sa bouche pour débiter une nouvelle connerie. Un détail la maintient silencieuse.
Elle a cinq étages à gravir avec ses deux sacs.

Ne lui offrant plus que son profil, le regard au coin l’observe reprendre son chemin originel. Elle attend cinq secondes, histoire de laisser une marge avant de s’immobiliser devant la silhouette de Thompson qui se retourne à nouveau.

La balle est dans son camp et pour une fois, elle n’aime pas devoir reprendre la partie. Son calme à tout épreuve lui rappelle cette journée d’horreur, cette rencontre qui a vite mal tourné et bien sûr cette chute idiote et humiliante.
La provocation ne tarde pas à arriver, il la cherche à se contenter de la fixer comme ça.

Vous m’attendez, c’est gentil. En fait, elle n’a aucune idée de ce qu’il lui a demandé dû à son cri qui a couvert chacun de ses mots. Elle pourrait en déduire qu’il est disponible pour l’aider, sauf que déjà elle est étonnée qu’il ait ramassé la bière plutôt que de tracer sa route voire se moquer de son cas. Ah- elle fulmine, Tyler n’est en réalité pas aussi méchant qu’elle le voudrait et qu’elle l’a dépeint à sa coloc. Il le prouve là et ça l’agace.

J’habite au 5ème, vous gênez pas.

Elle le dépasse sans vergogne, soupir des dizaines de marches à monter. Au premier palier, Téva voit qu’il est toujours derrière et n’a pas fini sa route. L’idéal serait qu’elle accélère ou l’ignore. Néanmoins, il la rend parfaitement consciente de sa personne et se sentir autant silencieusement observée la perturbe.

Son amie ne va pas en croire ses oreilles ou devrait-elle le garder pour soi avant qu’elle vienne taper à sa porte pour régler ses comptes en son nom ?
Non, puis elle ne sait pas où il habite, tant que ce n’est pas près de chez elles il y a moyen de l’éviter et vivre comme si ce qu’il se passe est une simple parenthèse dans sa vie.
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 21.08.23 19:22

Le retour  

Avec SibbanE



Quelqu'un de plus humain que Tyler, ou d'un peu plus Karen, ce serait demander pourquoi proposer son aide à une enfant capricieuse. La vérité, et cela SibbanE ne s'en rendait pas encore compte, Tyler traitait tout le monde équitablement. Du moins, il s'y essayait. À partir du moment où il avait vu son air désespéré, et son regard fixe sur l'ascenseur, il avait compris. Puis il s'était souvenu que les femmes étaient faibles, fragiles, et qu'elles ne savaient pas se débrouiller convenablement. Mis à part sa collègue, Tyler n'en avait jamais connu de suffisamment efficace pour prétendre se mesurer à lui — et à quoi bon ? Il s'en fichait. Du reste, ses yeux — rappelons-le Thompson battait peu des paupières, ce qui rendait ces deux mirettes noires aussi anxiogènes que des trous noirs : on allait se faire avaler par leur jugement, ou au contraire, pouvait être fasciné par les abysses ? — bougeaient peine. Ils suivaient les mouvements de la jeune femme.

C'était bien là le regard aguerri d'un homme qui en avait abattu un autre.

Mais SibbanE et sa vie normale ne pouvaient pas en mesurer la froideur. La bière rendue, les courses prises, elle étala ses humeurs sur sa stature impassible. À prétendre être indépendante, elle en gardait un mauvais caractère — peut-être était-ce ici, juste là, où elle pouvait se mesurer à lui. Tyler ne savait pas dire s'il avait bon caractère, ou non. Pour cause : il s'en fichait.

SibbanE pouvait le mépriser de toute son âme et son corps, à l'exprimer dans ses oeillades agacées, la réalité resterait la même :

Tyler s'en fichait.

Puis Tyler monta derrière elle. Dans une respiration tranquille, d'un pas silencieux. Calibrant son rythme pour ne pas la dépasser, ou pour ne pas la gêner. Et alors quand elle parla, Tyler enregistra l'information : forcément. Il ne croyait en rien, si ce n'était en lui-même. Cependant, il se serait bien allégé de ce mauvais tour de passe. Il n'eut pas de « moi aussi », rien. Si ce n'était sa voix toujours douce, calme, imperturbable, qui répéta la question :

« Avez-vous besoin d'aide pour porter vos courses ? »

Oh. Il lui avait fait la fleur de détailler un peu plus. La dépassant finalement pour se retrouver une marche au-dessus d'elle. Dans le doute, il lui tendit la main. Ce n'était pas tant pour lui faire savourer son mépris ; c'était plus pratique de passer devant. De même qu'il n'allait pas insister davantage. Il se contentait de tendre sa paume abîmée, les cicatrices la traversaient, des petits cratères de corne et de cale, des lignes à son image. Rudes. Abîmées.



KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 21.08.23 20:16

   

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le retour

C’est un mauvais retour en arrière, le bruit des feuilles écrasées sous la semelle s’intensifie pourtant elle sait pertinemment que ce n’est que le béton froid d’un gris écaillé qui reste ferme après son passage. Tev se demande ce qu’elle a fumé de si fort pour se mettre à halluciner, le tabac bon marché a été coupé avec autre chose ou c’est simplement son cerveau qui s’amuse à la traumatiser. Tyler doit lui envoyer ses mauvaises ondes pour qu’elle se perde à ce point dans une réflexion qu’elle en oublie la douleur de ses articulations.
Elle se réveille d’un coup celle-là, les dents serrées, la bouche camoufle très mal l’expression de son effort pour rameuter sa centaine de dollars de course. Elle a abusé et maintenant elle se retrouve en galère devant l’autre.

Une chose la rassure, elle finira pas dans cette pseudo salle de classe miteuse pour ses vieux travaux d’intérêt général. Tout ça appartient au passé, c’est juste Tyler qui souhaite faire son caméo et montrer qu’il existe lui aussi.

A quoi ressemble son quotidien, la blonde la maudit de tas de noms pendant et après ce jour, elle l’a critiqué depuis son salon devant le dernier ep de drag race et en a conclu que sa vie doit être aussi morne qu’est impassible son visage.
La méchante c’est pas Tyler, mais Tev.

Quand il la dépasse, elle sent son corps se pousser naturellement de côté, il s’excuse à sa place de prendre toute l’espace dans cette minuscule cage d’escaliers.
Il réitère sa question sans l’ombre d’un agacement, elle ne peut pas faire la sourde oreille et étudie longuement sa proposition. Son insolence reste muet, ses neurones se battent en duel pour s’aligner sur la réponse. Téva a l’impression qu’on lui arrache la langue pour que sorte un oui libérateur. Elle a pas envie qu’il l’aide, qu’il s’en félicite et la rabaisse.

Puisque vous insistez.
Elle a pas envie, cependant elle lui tend le sac le plus lourd, la tête baissée sur ses doigts rouges et enflés qu’on devine sous le plastique blanc.
Le tableau n’est pas joli à regarder, ce coup de main lui épargne des ampoules, alors où est le merci ?

Pas au deuxième étage, ni au troisième.

Et Tyler montera jusqu’au cinquième pour elle, Téva se dit qu’il l’a cherché et que c’est tant pis pour lui s’il doit se retaper une descente. Si ça se trouve, il loge à l’étage qu’ils viennent tout juste de quitter.
Le point serré pour apaiser la blessure qui la lance de tant à autre.

Ce sera pas nécessaire de m’accompagner jusqu’à devant ma porte.
Il manquerait plus qu’il sache son adresse complète; n’ayant pas une très grande confiance en lui, la méfiance s’attache au peu de mystère qui la maintient encore hors de sa portée. Voisin d’immeuble ok, mais rien au-delà.

Vous habitez depuis quand ici ?
Elle jauge s’il compte déménager tôt ou tard, on dit qu’il faut pas trop tenir au confort pour rester plus de deux ans dans ce quartier. La décoration intérieure sauve les apparences, si on y met du sien.
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 22.08.23 7:45

Le retour  

Avec SibbanE



Peut-être que SibbanE aimait se raconter des petits mensonges. Se prétendre que Tyler insistait pour porter ses courses, croire qu'il lui en voulait personnellement ; les jeunes se lovaient dans leurs rêveries pour mieux supporter l'ennui de leur existence. Mais sans accepter, il n'accepta pas. Il se contenta de porter le sac le plus lourd. Dans le silence, sans vraiment d'effort. Il attendait parfois une indication, une remarque, puis une fois que le chemin se termina dans le grincement des escaliers, il s'arrêta. SbbanE lui signala que c'était bon. Alors il se contenta de lui tendre le sac à bout de bras. Avant de passer devant elle, écoutant distraitement sa question.

Ah. En effet. Question mérite réponse. Du moins pas tout le temps.

Thompson n'avait pas envie de se dévoiler, ou détailler son existence. Il ne haussa pas les épaules, il hésita à répondre : et alors ? Le cirque social reprenait de plus belle. Tyler ne l'alimentait jamais, préférant le calme de son silence, et il se contenta alors d'un :

« Bonne soirée, Mademoiselle Sibban. »

Il ne s'obligeait de rien ; les conversations n'étaient pas nécessaires au bien commun. Alors il laissa SibbanE à ses questionnements, à ses railleries, ou son mépris évident. Qu'elle reste à ce qu'elle croyait déduire de lui : tueur en série cloitré dans cet immeuble un peu triste, ancien militaire qui avait le front. Android au visage trop imparfait : suffisant pour se fondre dans la masse. Tyler décida de ne pas répondre, et il assuma nier totalement la pauvre fille. Ce n'était pas contre elle : il n'aimait pas parler de lui. Et il espérait que leurs rapports sociaux s'arrêteraient là.

Un vague bonjour, s'il était d'humeur.

En parlant de bonjour, des pas familiers dans les escaliers arrêtèrent sa silhouette. Si Tyler posa son oeil sur SibbanE, une seconde, ce fut pour mieux lever la tête en direction de l'étage. Puis ils suivirent la silhouette aux longs cheveux bouclés qui apparut, le bonjour un peu timide qu'elle leur lança. Et le sien qui s'arrêta faiblement, accompagné d'un léger signe de tête. La voisine du troisième étage, sans doute venue plus haut pour demander quelque chose — elle le faisait souvent —, et qui était obligée elle aussi de prendre les escaliers.

Avant de repartir, Tyler fixa SibbanE et se détourna.

KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 22.08.23 17:25

   

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le retour

L’impétueuse habitude de Tyler de ne pas répondre et se murer dans un mutisme des plus agaçants. Contrairement à Téva, il a très clairement entendu sa question, c’est consciemment qu’il décide de passer outre cet exercice social et de la laisser converser seule. Elle radote en pensant cela, et peut-être que dans le futur si le destin veut continuer à se marrer, elle ne s’en souviendra pas et recommencera à lui demander des détails d’une vie qu’il ne veut pas partager.
Sa peau se frotte au coton de son pantalon, les marques du sachet se sont envolées et il ne perdure que des zones encore un peu rougies.

Elle récupère son dû, a regagné de la force dans le bras et s’attend à ce qu’il descende après avoir dit son nom de famille, étonnée qu’il s’en rappelle. N’avait-il pas une tête à vouloir ne plus rien retenir de sa personne ? Même après deux jours de réflexion, elle n’arrive pas à le cerner entièrement. Tev se garde de toute remarque à voix haute, même du Sibban étrangement bien prononcé parce qu’elle connaît par coeur son nom et son prénom aussi, alors ce serait se fourvoyer.

Il ne bouge pas de beaucoup, interloquée par un silence différent de ceux précédents, le regard porté ailleurs de Tyler l'incite à suivre ce qui a d’intéressant en arrière-plan. Là, les points se relient entre eux. Ces pas qu’elle a tendance à repérer d’une oreille quand elle est trop proche de la porte d’entrée, cette démarche aperçue par le judas parce que ça faisait quand même trois fois cette semaine. La voisine du troisième, c’est elle et l’appart chez qui elle toque c’est lui. La surprise la coupe dans son bonjour qu’elle ne retourne que trop tard. Inaudible presque, pas comme le sien à lui.

Ce n’est vraiment pas une bonne idée de dresser un pareil spectacle devant des yeux vite curieux. On tient le couple de l’année ?
Les boucles souples de la jeune femme la font se confondre avec une actrice au sommet, idolâtrée. Tev fulmine car ses cheveux sont lisses et désordonnés et elle ressemble à une star oubliée à qui on accorde qu’une faible importance, par pure nostalgie. La jalousie gronde à s’en retranscrire sur le visage. On dirait Gladys l’androïde parfaitement parfaite des Denis. Elle entend déjà sa voix cristalline lui demander si ça va bien, manquerait plus qu’elle rajoute Téva à sa question neuneu.
Ca y est, elle rage c’est le signe qu’il faut partir avant de devenir exécrable.

Bon j’ai ma rep, au revoir, le ton est ferme.

Il habite au cinquième.
Quelle plaie.
Et miss Monroe va se ramener toujours autant.
Et plus jamais les courses.

J’suis là, malheureusement.
Avant de sortir les achats rythmé par plusieurs soupirs. Pizzas ce soir ?
Oh t’es sûre ? J’voulais des pâtes.

On reste cordiale.
Ok pour les pâtes, j’ai pris des noeuds de papillon.

Stéphi fouille jusqu’au fond du sac. T’as pris le sel j’espère, on en a plus.
Pas besoin de sel, c’est pas bon pour la santé.
Bah je m’en fou, j’en voulais.

Stéphi est pire qu’elle niveau sale caractère et pétage de plomb, non les pétages de plomb de Téva sont indétrônables.

Elle fixe la porte, comme Tyler l’a fixée avant, pourquoi il la fixe toujours sans rien dire, il sait pas bien parler ou quoi. Est-ce qu’ils discutent encore tous les deux dans le couloir ou chez lui ?

J’ai compris c’est bon, j’vais en chercher. La paix est primordiale dans sa vie en ce moment, alors elle est prête à se plier en quatre pour qu’on ne la fasse pas exploser.

L’ascenseur est toujours en panne, elle ne compte pas ressortir car en plus ils annoncent maintenant de l’orage.

Avant de partir, elle chope de trois doigts une canette de bière, rescapée de la chute.
Il y a le nom proche des sonnettes, Tev s’abaisse pour mieux les lire et le coeur se tord quand elle arrive devant l’intitulé exact. Pour la bière et le sel, pour la bière en premier et le sel en dernier, pour le sel par défaut et la bière en option.

Elle toque doucement, tant pis il est pas là zut.
Non, sa pote va s’énerver donc elle retape fort. Sa bêtise lui propose de tenter de regarder dans le petit trou, bien que ce soit impossible d’y voir clair depuis l’extérieur.

On lui ouvre, elle recule d’un bon pas et n’a pas l’intention de croiser son regard.
La bière levée jusqu’à son nez, Le merci pour tout à l’heure, et du sel s’il-vous-plaît.
Pas de voix féminine, ni de parfum aux senteurs florales, déjà partie ?
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 23.08.23 9:02

Le retour  

Avec SibbanE



Contrairement à ce que SibbanE pensait, Tyler n'était pas resté plus longtemps. Il avait entendu que la voisine du troisième s'éloigne, alors que ses pas s'évaporaient. Puis il rentra chez lui, sans même remarquer que SibbanE s'en était allée avec sa mauvaise humeur. Une fois dans le silence de son appartement, il laissa tomber son sac, puis il défit ses chaussures. Tyler ne relâcha pas la tension nouant ses muscles ; il n'était pas plus humain ici qu'ailleurs. Il se contenta d'enlever sa lourde veste, puis de ranger ses vêtements dans la machine à laver. Au moins, il but de l'eau.

C'était étrange, son chez lui.

Enfant, il avait passé de longues nuits devant le feu de cheminée de la maison. À même le sol pour s'endurcir. Il n'avait pas changé cette habitude ; au moins, il y avait un matelas et des draps qu'il changea. Avec le retour dans la ville, venait le moment de lassitude et de déprime coutumier. Il n'était pas fait pour rester enfermé. Le seul rêve de Tyler se composait de nature verdoyante et de silence. Dans le non-bruit, on ne pouvait pas le surprendre.

Même s'il était épuisé, il se força à manger. Une conserve réchauffée dans une casserole, avec une des deux assiettes formant sa vaisselle. Une fois terminé, il les nettoya alors qu'au loin, le grondement de la machine remuait. Il alla le rejoindre uniquement pour se doucher. Alors quand il sortit, Tyler fut surpris d'entendre des poings sur sa porte. C'était peut-être la petite vieille qui avait (encore) besoin qu'il aille chercher son chat dans les arbres, ou bien on allait lui reprocher la machine à laver.

Tyler attrapa un vieux pantalon trop large pour ses hanches étroites, il laissa la serviette sur ses épaules. Les cheveux encore humides, il déambula jusqu'à la porte et l'ouvrit lui encore.

Face à face, comme deux adversaires s'affrontant encore et encore et encore. Là; on pouvait davantage examiner leur différence de taille. La serviette goûtait sur ses épaules, et il exposait plus son corps que son appartement déprimant. Derrière lui, c'était difficile de discerner le matelas, la cuisine ouverte et sa pauvre table. L'étendoir déployé devant la fenêtre. Et Tyler, avec ses cheveux noirs, ses cicatrices. S'il n'était pas particulièrement impressionnant, il était plus musclé qu'il le laissait croire. Il était sec, noueux, avec des épaules dessinées (un agglomérat de muscles, et de formes géométriques). S'il avait des abdominaux, ils étaient discret - la génétique ne lui avait pas offert de tablettes de chocolat —, creusés par son transverse. Du reste, on les voyait clairement et il s'en fichait.

Les deux cicatrices de balle, celle au-dessus de sa hanche, l'autre près de son épaule. Il n'avait pas été loupé. Du reste, son bras tenant la porte, exhibait l'impressionnante brûler sur l'avant. Il avait le corps souple et agile d'un gymnaste, fin et robuste.

Au moins, il ne sentait plus la sueur, mais le savon.

Tyler ne répondit pas, il se contenta de se détourner en fermant la porte. Il ne voulait pas qu'on en sache plus sur lui ; son visage, sa relative nudité, c'était souvent pour que SibbanE alimente ses fantasmes. Il ouvrit l'un des placards, dégueulant de conserves, de sacs de riz ou de pâtes. Il prit un sac de sel d'environ de 500g (en espérant que celui serait assez à cette fille), puis il lui rouvrit de nouveau en le lui tendant.

« Je ne bois pas. Avez-vous besoin d'autre chose ? »



KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 23.08.23 19:04

   

i will not water myself down to make me more digestible for you.
you can choke.

le retour

Après avoir toqué une seconde fois, la porte ne met que quelques instants avant de s’ouvrir. Et le grand pas la tenant à l’écart de l'encadrement ne pouvait pas mieux la placer pour faire face à la nouvelle image qu’il lui offre. Derrière la canette, Téva remarque et fixe les marques indélébiles sur sa peau cachée du soleil et de la vue des autres sous son - désormais délaissée - épaisse couche de vêtements. La brûlure sur son avant bras n’est plus vraiment une surprise, elle l’a aperçue bien que ne sachant plus si c’était entre les arbres ou dans la salle ultra lumineuse. Le sel est demandé, durant les secondes qui précèdent ce claquement de porte inopinée, elle ne dit plus rien, les mots lui échappent et la présence de ces profondes cicatrices pèsent lourd sur sa conscience. Tyler a entendu sa requête, elle sursaute au bruit, papillonne des yeux avant de percuter ce qu’il vient de se passer. Hé!- je rêve

Est-ce qu’il sait qu’il réussit à l’énerver aussi facilement ?
L’index joue avec la languette, l’ongle gratte le métal et elle tape du pied car le temps s’écoule sans qu’il ne daigne revenir.

Faut que je sonne ou quoi

Quand enfin le revoilà, Tév jette un rapide coup d’oeil sur ce qui est derrière lui. Mais impossible de déceler un traître détail, aucune voix féminine ne se cache dans le silence, aucune silhouette accompagnatrice. L’appartement, même plongé dans le mystère, respire Tyler. Sombre, sobre et ennuyeux. La mine est déçue, elle ne peut le taquiner et décrocher une expression autre que celle de son impassibilité.

Il lui tend le sel, refuse son remerciement. Son regard se baisse sur la boisson ramenée pour rien, d’un geste elle finit par l’ouvrir pour commencer à la boire. En acceptant le sel maintenant, elle n’a plus réellement de raison de rester là, immobile devant chez lui.
Stéphi l’attend, mais elle l’a surtout saoulée alors elle attendra encore un peu. La blonde a envie de continuer à commettre des erreurs sur lesquelles réfléchir toute la nuit par regret.

A-t-elle besoin d’autre chose ? Jusque dans sa politesse, on ressent l’indifférence. Un pur mécanisme pour s’intégrer dans la société, un et toi à un ça va qui ne nous intéresse pas, c’est juste histoire de.

C’est dommage, s’il n’était pas autant lui, elle sait qu’elle pourrait vouloir plus. Malgré le fait que tout crie qu’il n’est pas fréquentable ; la chasse ne cause pas ce genre de plaies, elles résultent de quelque chose de moins légale Enfin, qu’en sait-elle vraiment, elle a beau aller de supposition en supposition ; personne ne l’oblige à discuter avec lui, le destin les a simplement remis sur le chemin de l’un et l’autre. Peut-être que sa mère avait raison, qu’elle finira assassinée par ses mauvais choix de vie ; la drogue ou une personne quelconque. Jamais n’a-t-elle prévu de dépasser les quarante ans.

Elle hait le destin, s’il était tant romantisé dans les films et livres, peut-être que sa vie pourrie serait d’ores et déjà plus agréable. Pourtant deux ans qu’elle se contente de son mini balcon et des chaînes du câbles qui sautent un soir sur deux.

Tev cherche les ennuis et en voulant attrapper le sac elle fait exprès de toucher les doigts de Tyler. Le sourire est fin, naïf.

J’ai besoin que vous répondiez à ma question précédente. Vous habitez ici depuis combien de temps ? C’est pas poli d’ignorer les gens.
La quantité de sel ne lui plait pas, la réserve va leur durer plusieurs semaines- et elle devrait se réjouir de ne pas avoir à retoquer chez lui.

Bref oubliez, vous avez écrit quoi dans mon dossier après que je sois partie ? Je veux savoir, c’est important pour moi.

Starbucks ne l’a pas appelé pour lui annoncer son licenciement, les Denis ont pollué son téléphone avec des photos de leur week-end à New York. Cette journée a-t-elle existé ? On dirait une parenthèse montée de toute pièce pour la mettre à l’épreuve, la punir pour un fait fictif dans l’espoir de la recadrer.

J'ai revu Tom, le mec qui vous a manqué de respect. Il sera plus motivé à le faire maintenant
Il se peut qu'elle mériterait une nouvelle correction, la fierté des coups portés suite à sa rencontre numéro deux avec cet idiot ravive la clarté de son regard.
Et zut, la bière est pas à son goût, elle s'est trompée de marque.
@LETYLER
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 23.08.23 19:57

Le retour  

Avec SibbanE




Tyler n'était pas spécialement pudique. Il l'a un jour été ; tout le monde par l'adolescence, et lui non plus n'avait pas été épargné. Ne restait que les souvenirs de John, et sa peur sous-jacente d'un jour tout oublier de son ami. Même là, sa pudeur s'était arrêtée ; ce n'était pas tant montrer un peu de peau, mais les remarques sur ses nombreuses cicatrices. Puis il y avait eu la balafre à l'oeil, le tatouage pour la recouvrir, et l'armée avait terminé le travail. Alors il se sentait observer, et il avait accepté le caractère impressionnant de ses nombreuses blessures. Même au sein de son travail, son apparence soulevait des interrogations. Que lui était-il arrivé ? En gardait-il des séquelles ? Alors ils se mettaient à penser que son caractère résultait d'un traumatisme.

Alors que cette gamine le fixe, cela n'avait aucune importante. Et face à son silence, Tyler était déjà prêt à refermer la porte. Mais voilà, SibbanE l'arrêta dans un mot. Son geste se suspendit, et il fit un pas vers elle pour sortir en cas de besoin.

Puis la première question tomba.

Et la deuxième.

Sa remarque.

Ce fut cela qui l'arrêta - oui, il était déjà prêt à refermer la porte -, ce fut cela qui lui fit relever le menton. Thompson était un homme de contrôle ; la violence ne s'exprimait ni dans un regard ni dans les mots. Tyler en était blessé.

Vraiment, les petites blanches prêtent à devenir les Karen, c'était sa treizième raison.

« Je ne vous ai pas donné l'autorisation d'intervenir. Premièrement, ce n'est pas votre rôle. Deuxièmement. Pause, Tyler allait-il viser en plein coeur ? Il était franc, sa voix toujours douce, comme la pluie un jour d'automne. Je n'ai pas besoin qu'une enfant joue white savior. Le terme anglais, prononcé dans un grondement calme, témoigna de tout ce qu'il pensait de sa blanchité. Et lui aussi, il savait que pour un natif, il était trop blanc. Il serra les doigts sur l'embrasure de la porte, et il se pencha vers elle. Toute sa hauteur englobait la frêle silhouette de Téva, l'humidité dans ses cheveux en soulignait les pointes. Son regard était fixe, il ne battait pas des cils ; on la voyait distinctement, sous le tatouage. Troisièmement : je pensais avoir été clair la première fois. Il se redressa, il recula d'un pas. Ne recommencez pas. »

Ce n'était pas une suggestion ni une menace.

Un ordre.




KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 23.08.23 20:48

   

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le retour

A trop jouer avec le feu on finit par se brûler. Elle en a ramassé des blessures car sa langue n’est pas restée dans sa poche, que les mots ont dépassé le fil de ses pensées et qu’à trop prendre la confiance, Téva s’est prise pour plus fort qu’elle l’est vraiment.Tôt ou tard ses manigances se heurteraient à un mur et les conséquences seraient terribles. Elle a trouvé en Tyler le point final à son insolence.
Pas de date d’arrivée, pas d’informations dans ce maudit dossier, la conversation aurait pu se terminer et mourir ainsi. Si le sujet épineux n’avait pas été remis sur le tapis.

L’éclat de sa victoire en-dehors des lieux surveillés du centre n’attire pas les compliments du défendu. C’est qu’elle ne lui a pas énuméré les détails, alors pourquoi s’énerve-t-il, elle le sent, c’est évident qu’il ne se réjouit pas du tout de son récit.

Elle grimace devant les termes autorisation, rôle, enfant, glousserait bien du white savior - tais-toi Sibban, tais-toi, et un frisson qui lui dresse ses poils, les yeux capturent cette réaction et les doigts se resserrent de plus belle autour de sa bière.
Elle déglutit, reprend de son souffle qu’une fois à distance raisonnable du parfum de savon. Tev se souviendra de cette senteur, tout comme de cette scène qui s’éteint à l’image de la pluie de cette matinée.

La canette se déforme légèrement sous la pression de son agressivité.
Je l’ai pas fait par pitié vous comprenez rien. - elle ne comprenait rien-
Il ne devrait pas dire merci ? Lui aussi manque de manières, c’est dingue. Ca y est, ils arrivent, les remords de s’être dressé contre Tom et sa connerie visible pour une cause qui lui se retourne contre sa poire.
Elle bouillie, plus qu’après le passage de la voisine du troisième, de son physique de femme fatale et de l’odeur de rose avec le bonjour de Thompson.

Je suis pas une gosse, je fais ce que je veux - chaque syllabe articulée pour que le message s’imprègne dans son dossier haha. Mes parents ont pas réussi à m’éduquer, vous n’y arriverez certainement pas non plus. Et dire qu’une minute plus tôt elle se rendait compte qu’il était pas mal physiquement, que de temps perdu pour quoi au final.

Tous les crachats, puis les remontrances, les tirages de cheveux, puis les punitions n’ont pas changé sa préférence à choisir la violence pour parvenir à ses fins. Tommy a un coquard et la lèvre fendue, il a mordu dessus, c’est de sa faute il n’a qu’à pas avoir une aussi grande bouche. Pour l’oeil elle n’a pas d'alibi et recommencera même si on la menace de lui mettre des TIG sur le dos. Tyler peut pas la traîner jusqu’à là-bas, il n’est pas flic ou un androïde sous influence gouvernementale.
La prochaine fois, elle continuera et encouragée par son ordre de ne pas réitérer, elle espérera l’envoyer à l'hôpital.

Je peux vous dire que oui promis je le ferai plus, est-ce que vous me croirez ? Elle ose sourire, essaye de ne pas le défier du regard
car il lui fait peur. D'un coup.
Et cette réalisation la fige.
Son sourire était une mauvaise idée, il s’efface.

Reprenez-le, le ton pressé, en indiquant le sac de sel. Stéphi peut chialer, elle aime pas l’ambiance qui s’installe.
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 24.08.23 7:37

Le retour  

Avec SibbanE




Tyler se fichait de la pitié. Tyler se fichait du « pourquoi », car il savait très bien ce que c'était. Il n'avait besoin de personnes, encore moins qu'une enfant fasse quelque chose contre le racisme. C'était coutumier, désagréable comme une piqure, et avec le temps il ne se laissait plus impressionner. Elle était faible SibbanE, l'autre aurait pu la blesser et les répercussions allaient plus loin qu'un nez cassé. Pour elle et comme pour lui. Il ne mêlait rien, ni sa vie personnelle ni sa vie professionnelle.

Et Tyler avait vu la peur dans le regard de la jeune femme. Il n'en était pas désolé ; la colère se tassait déjà. Il ne serait pas violent tant qu'elle ne serait pas un danger. Mais voilà, la jeune fille s'embourbait. Elle ne prononça pas des excuses, elle se vexa, en essayant de parfaire son illusion. Croyait-elle vraiment que son jugement allait jusqu'à l'éducation avec ses parents ? Pensait-elle que Tyler était comme tous les boomers, qui accusaient la télévision, l'éducation, internet ?

(Bon peut-être un peu, du reste il n'y avait pas été question de ses parents dans son esprit)

L'homme coula un oeil sur le sac de sel, il se contenta de reculer encore. Il la fixa droit dans ls yeux, dur.

« Je ne crois pas aux promesses, mais aux actes. »

La nature du verbe était le mensonge. Et les gens mentaient pour tout, et de différentes manières. A eux-mêmes d'abord, par omission, des petits mensonges parfois pour rendre la réalité plus supportable.

« Bonne soirée. »

Déroulé dans un souffle, sans colère, mais la noirceur de son regard dévoilait ce qu'il ressentait vraiment. Il referma la porte sans un mot de plus, dans un léger claquement qui concluait la conversation. Il remit le verrou, puis sans se soucier de son impolitesse ni de ce que l'enfant ressentait, Tyler se contenta d'aller chercher un vieux t-shirt. Oui. Il était en colère. Mais ses colères étaient ennuyeuses, sans un éclat. Propulsées dans leurs boîtes, bien au fond de sa mémoire pour ne jamais être rouvertes.

Le garde-chasse attrapa un de ses très rares livres ; en vérité, ce n'était qu'un manuel de français et un dictionnaire français. En Alaska, il n'avait pas appris la langue. Et son anglais se mélangeait avec son français. Lui, il avait toujours honte de son orthographe maladroite, de son écriture en pattes de mouche qui dessinaient les contours d'une mauvaise éducation.

Mais impossible de se concentrer convenablement.





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Téva Sibban
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Téva Sibban
# 24.08.23 18:05

   

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le retour

Ca ne finit jamais dans la bonne humeur, une rencontre avec Tyler, pour ne pas changer Téva paye la facture et devra repartir avec ce qu’elle est venue demander d’une démarche plus assurée que sur le retour vers son appart.
Il veut des actes comme si la prochaine fois que Tom pénètre dans son périmètre, il se permettrait de juger de sa réaction. Pourquoi ça l’énerve autant qu’elle se batte, d’autres lèveraient les yeux au ciel et lui diraient que si elle finit blessée ce sera tant pis pour elle, qu’il fallait utiliser sa tête et pas ses poings. Si elle avait un tant soit peu connaissance du discours qu’il tenait sur les femmes, elle rajouterait à la liste qu’une femme ça se bat pas, ça reste à la cuisine en s’occupant d’elle ou des gosses.

La force d’en rire surviendra plus tard, leur échange mouvementé a drainé toute son énergie et elle en tire de son bonne soirée une amère conclusion. La porter fermée au nez, pas claquée ; un miracle, laisse une Tev désabusée. Le sac de sel attend d’être pris, elle a l’air con alors elle se résigne. La bière perd encore plus de son goût, Stéphi sort dans le couloir étonnée de la retrouver ici. La voix de sa copine l’a interpellée juste à la fin, de ce fait elle n’a pas vu à qui elle parlait.

Oh du sel !
Elle le réceptionne dans la foulée, le sac balancé par la silhouette de la blonde qui doit commencer la préparation des pâtes et n’a pas envie d’épiloguer sur le pourquoi elle a l’air bizarre.
C’est bon, la prochaine fois je sors en acheter, t’es chiante.

--

Tev n’a pas mis de sel même si le plat était beaucoup trop fade. La gamine qu’elle est n’a pas fini de repousser les limites de l’immaturité.
Dans son lit, elle a pensé à s’allumer une clope avant d’avoir la vue assombrie par une migraine. Le doliprane a remplacé les cachets achetés il y a une semaine à un Mick de la 34ème avenue, proche d’un parc où il y a un bon marché quand on sait ce qu’on veut consommer.

En ouvrant la fenêtre donnant accès au mini balcon où se tenir à trois relève de l’exploit, elle inspire l’air de Montréal quand l’heure affiche 6h30 et que son réveil sonne une troisième fois. Ah, elle oublie sans arrêt de l’éteindre et apprécie la musique avant de s’énerver sur le bouton stop..

Posée sur sa chaise, les cigarettes en guise de petit déjeuner sont alignées dans son paquet. Sa mère se tirerait les cheveux si elle voit qu’elle s’enfile trois clopes à même pas sept heures du mat. Ca déstresse, se dit-elle, ça embrume certaines visions désagréables, sans nommer lesquelles.

Le bruit d’une valise trimballée jusqu’à l’entrée la fait se retourner.
Oh oui, c’est le d-day
Ouaip, t’inquiètes je te ramènerai un souvenir, les chocolats de ma grand-mère ?
Yess, bisous à ta famille !

Le ciao s’éclipse avec la brune. L’appart rien que pour soi, elle peut enfin se prélasser en oubliant ses responsabilités.
Aujourd’hui elle ne travaille pas selon le planning décidé par sa personne au lever du lit. Quel délire, c’est qu’elle va réussir à se faire virer par ses propres moyens. Un petit texto aux Duckys histoire de voir si son gagne-pain s’éclate dans leur airbnb aux Hamptons.

La nicotine dans le sang et sa clope a une odeur étranger de menthol. Eurk, ça lui rappelle la nature et l’autre.

La proximité de leurs deux balcons ne l’incommode pas, n’est-il pas réputé pour entendre sans rien dire en retour ? Selon Téva, il est à coup sûr perché en haut d’un arbre dans sa prairie, la voie est libre.

Des actes, pas des promesses, ça marche avec la voisine du troisième ça, hilare de sa phrase, elle réfléchit à se préparer un café.
@LETYLER
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 24.08.23 19:04

Le retour  

Avec SibbanE



Pour Téva, il semblait que sa nuit n'avait pas pris fin. Et pour Tyler, elle s'arrêta aux alentours de 6h. Même en repos, il se levait en même temps que les poules. De toute façon, avec ou sans réveil, il ouvrait les yeux peu avant. Réglé comme une horloge à musique, sa vie rythmée par le travail et la rudesse de ses principes, il inspira un grand coup. Sur le dos, il fixa le plafond. Son matelas posé sur le sol, les couvertures dans les jambes, il cligna des yeux. Le matin, il sortait vite du brouillard - Tyler avait un moteur à la place du coeur, un mécanisme dans le cerveau. Sans café, sans attendre, il était opérationnel. Cela était dû à son hypervigilance ; il ne se détendait jamais. Alors quand il se réveilla, il refit son "lit", il alla se laver le visage pour se débarbouiller. Il attrapa un vieux jogging pour y cacher ses longues jambes, un débardeur grisâtre sous lequel on voyait encore la cicatrice de balle sur l'épaule.

Le reste se déroula comme les matins précédents : sa vie était une boucle. Et parfois, il y avait des enfants comme Téva qui parvenait à la mettre sur pause. Pourtant, malgré tous ses efforts juvéniles, la boucle reprenait. Alors Thompson fit bouillir de l'eau, il attrapa un paquet de café soluble (il restait 82 paquets), un oeuf dans le réfrigérateur. Il en cassa la coquille sur le rebord de l'évier, puis il avala le contenu sans se soucier des mesures d'hygiène et des soucis que cela pourrait lui causer.

Tyler ouvrit la fenêtre, il respira l'air frais du matin. Accoudé contre l'appui de fenêtre, il perdit son regard dans l'arbre en bas de l'immeuble - il ne donnait pas du côté rue, et malgré la décrépitude de cet endroit, un petit espace vert survivait aux enfants et aux adolescents. Enfin, il sortit de sa contemplation pour transférer l'eau bouillante dans une tasse aussi impersonnelle que sa voix. Là, il y versa trois cuillères à soupe de café soluble. Il revint alors à la fenêtre, et il fit passer ses grandes jambes pour s'assoir sur le bord. Le haut de son crâne menaçait de se taper contre l'embrassure, son poids attiré par le vide lui offrait un confort relatif. Mais il semblait détester l'idée d'être un jour confortable. Dans son chez lui et dans sa propre peau.

Tyler souffla sur sa tasse de café, il avala une gorgée encore brûlante. Son esprit vagabonda vers les ramures de l'arbre, emporté par les listes de chose à faire chez les gardes-chasse. Puis une voix familière, encore, revint charrier dans son visage les mauvaises humeurs d'une fillette.

Il jeta un oeil à celle-ci, sur sa droite. Mais il ne la salua pas, pensant qu'elle ne l'avait simplement pas vu. Le froid du matin ne le faisait pas frissonner, et malgré l'humidité dans l'air, il ne semblait rien ressentir.




KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 24.08.23 21:20

   

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le retour

Finito. Le restant de filtre écrasé sur le béton brut se rajoute à la collection de ses frères empilés dans le cendrier de fortune - un verre à moitié cassé qu’on a oublié de jeter et qui a pris plus d’une tempête sans se briser davantage. C’est d’un coup moins drôle de blaguer sans public, vivre à deux à ses désavantages quand il est question de courses foireuses, mais une ombre disparaît et on réalise à quel point il n’est pas facile d’habiter sans personne pour vous dire salut. Elle se lève, ses articulations du genoux craquent de cet effort subit.

Il est temps de connecter les neurones, de sortir de cet état comateux qui se répète jour après jour depuis qu’elle est rentrée en sueur avec un mcdo froid à moitié entamé. Une vision d’horreur devant le miroir de l’ascenseur, de l’entrée, de la salle de bain et de sa chambre. L’eau chaude voire brûlante n’ayant pas suffit à retirer odeurs et sensations affreuses tatouées sur la peau, il fallut une couverture et un plaid afin de l’endormir jusqu’au jour suivant.

Le bruit sourd de la machine expresso remplace les conversations mielleuses de son amie. Son copain l’a attendu en bas de chez elles, Tev l’a vu et il lui a fait un coucou de la main comme si la dernière fois qu’ils ont fait une soirée ensemble, il n’a pas failli vomir sur son tapis à quatre ans euros. Un tocard se lit encore sur les lèvres badigeonnées de crème hydratante se rappelant à haute voix combien de temps faut-il attendre avant d’éteindre pour qu’il y ait un équilibre entre l’eau et le contenu de la dosette. Un café réussi équivaut à une journée bien commencée.

Le briquet se balade entre les doigts d’une main, la tasse dans l’autre et rebelote. Téva traverse le salon, met en fond sonore les tubes qui sont numéro un depuis un bon mois, râle d'avance du top dix qui n’est qu’un ramassis de remix entendus un milliard de fois en boite de nuit. Déjà une nouvelle mèche allumée, à peine assise en réflexion sur un truc du boulot qui lui revient pour elle-ne-sait quelle raison, elle devrait partir et postuler ailleurs, dans un taff où on est moins chiants avec elle et où il n’y a pas de regards dégueulasses de la part des clients tôt le matin et tard le soir.

Une gorgée, le sachet de sucre vidé dans sa totalité, la cuillère repose sur le plan de travail, bien sûr, alors tant pis on remue en faisant tournoyer le liquide noir. Dégageant sa tête vers sa gauche pour que la fumée ne s’égare de trop devant ses yeux, le destin se met à ricaner à plein poumons.

Elle le remarque, le Tyler, aurait tant à redire en constatant sa position, sauf qu’il n’a droit qu’à un regard blasé. Téva tente de se freiner, elle s’en mord les joues pour s’enfermer dans le silence. Des actes, pas des promesses, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde lorsqu’il s’agit de montrer qu’elle aussi peut n’en avoir rien à faire. Plutôt que de critiquer sa manière de s’asseoir, elle continue de tirer sur son filtre en jetant des coups d'œil furtifs entre la ville grise endormie et son cher voisin.

Sûrement, Tyler rêverait de ne plus entendre Mademoiselle Sibban papoter - surtout pas à sept heures. Sûrement, souhaiterait-il qu’elle ne dérange plus son quotidien répétitif et millimétré.

Son portable à hauteur de sa bouche, un index sélectionnant une note vocale.
Tu peux passer au magasin à ton retour de voyage, il y a plus de sucre pour mon café, j’ai vidé la réserve thank you.
Les Denis lui ont répondu: il fait plein soleil et le père va faire du golf, il a parié un truc de riche, elle les déteste encore plus et réagit au message d’un sourire hypocrite.

Deuxième clope terminée, le tabac ne réchauffe pas, le gilet plié et replié sans être posé sur les épaules. La flemme.
@LETYLER
# cc9933
Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 25.08.23 7:39

Le retour  

Avec SibbanE



Tyler n'écouta pas la conversation ; sa curiosité n'allait jamais très loin. Alors il se contenta de boire son café, ses longs doigts enlacés autour du contenu. Il plissa les yeux sur l'arbre en bas, sans la sensation de vertige. Il examina les gens en train de sortir leurs chiens. L'un d'eux s'arrêta près de l'arbre, en remuant la queue. Il émit un léger aboiement, avant que le maître ne le chasse. Tyler leva ensuite la tête vers le ciel ; il était encore couvert par d'épais nuages. Les orages en forêt lui manquaient : le calme dans le vent, le grondement qui accompagnait l'électricité de l'air. Au moins, SibbanE ne disait rien et se contentait de faire sa vie. Il n'en pensait alors plus rien.

Puis dans le non-bruit, où il lui était impossible d'être surpris, Tyler entendit un premier miaulement. Une longue note pleine de stress, alors il comprit. Il tendit l'oreille, un autre miaulement et il vit quelque chose bouger dans les feuilles de l'arbre.

Le Chat de Madame Dupont, encore.

Tyler enfonça ses doigts dans l'embrasure de fenêtre au-dessus de sa tête. Il se hissa à l'intérieur sans un mot, sans un son. Il attrapa une vieille chemise en flanelle rouge et qui s'effilochait sur les manches. Il mit ses chaussures, avant de sortir de son appartement. Il tourna ses clefs une fois, puis il descendit les escaliers au pas de course. Une fois dehors, il chercha l'arbre du regard. Certain que SibbanE continuerait sa petite observation - l'arbre n'était pas si grand, ni trop loin.

Dans l'obscurité mourante du matin, Tyler avisa la boule de poils noirs et blanc coincée entre les blanches. Il vit davantage ses yeux que sa silhouette, mais un autre miaulement lui indiqua qu'il ne s'était pas trompé. Alors il posa un pied contre le tronc, il attrapa une branche à bout de bras. Et il se hissa en serrant les dents. Les articulations encore froides, la fatigue dans les épaules. Il passa une jambe par-dessus la branche, assis à califourchon, puis il se releva avec précaution. Debout, il repéra les branches suffisamment solides pour soutenir son poids. Puis enfin, il sauta sur celle juste au-dessus, se balança pour prendre de l'élan. Il poussa alors sur ses paumes de la main. L'agilité, la concentration, des réflexes ; plus jeune, il se réfugiait dans les arbres du lycée. De là, il pouvait tendre la main vers le chat. Celui-ci feula d'abord, puis il se rapprocha curieux. Les doigts de Tyler sentaient encore le café. Il risqua une caresse quand sa truffe le frôla, et le chat l'accepta.

Sans prévenir, Tyler l'attrapa par la nuque, puis il le posa contre son torse. La partie facile venait de se terminer. S'il sautait, il pourrait simplement se baisser. Alors Tyler descendit d'un niveau, avec un bras, et un chat mécontent d'avoir été piégé. Au final, il se laissa tomber sur le sol à au moins deux mètres.

Si le chat tenta de s'échapper encore, Tyler le tenait trop bien pour le laisser faire. Il le caressa en se dirigeant vers l'immeuble.




KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 25.08.23 20:41

   

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le retour

Les mains passent sur les épaules, le jour se réveille de plus en plus à l’écoute des volets qui grincent et des premiers claquements de porte du hall de l’immeuble. Il parait que l’ascenseur a été réparé dans la nuit, Téva se convainc que c’est suite aux plaintes des mamies du quatrième plutôt qu’au fait qu’on ait attendu son pétage de plomb et sa rencontre avec Tyler pour se bouger. Elle est dans le déni de cette réalité car ça ne l’arrange pas du tout et peut-être que sans cela, elle n’aurait toujours pas su à cette heure-ci que les jambes dans le vide lui appartiennent, tout simplement parce qu’elle ne fait attention qu’à sa personne. En théorie.

Un frottement de pantalon, de fenêtre poussée et avec sa clope au bec, elle assiste à son départ. Les miaulements ne lui parviennent pas, trop concentrée dans la morosité de son quotidien et la superficialité de ses passions. Le top dix commence à la télé, elle grince des dents à en bousiller le filtre. Lâchant un tais-toi au chanteur qui poétise sur l’amour tout en ayant trompé sa copine irl. Pas plus tard que cinq minutes après, Téva étant prête à tirer un trait sur la moindre interaction avec le garde chasse, celui-ci réapparaît au pied du bâtiment. Elle se penche automatiquement, yeux plissés sur le spectacle qui débute.

Il grimpe, elle le prend pour plus fou qu’elle le pensait. A se demander si c’est la nouvelle manière de faire du sport ou show off pour assurer sa dominance masculine, elle veut rire encore pour se donner raison de ne pas arrêter son comportement méchant et insistant à son égard. Enlever l’eau de son vin, boire le verre tout entier, se complaire de son jour off auto-proclamé. Au lieu de brasser l’air, allumer sa dernière cigarette et la finir à l’intérieur en laissant le froid s’engouffrer dans l’appart mal isolé, Téva reste immobile et soudainement concentrée. Personne aux alentours pour témoigner de ce numéro qui se déroule à proximité. Enfin, Tyler descend alors qu’elle l’a perdu de vue, un chat à la main. Le chat qu’elle a caressé hier en allant acheter tout sauf du sel. Ah tout lui percute maintenant.

Elle fume la moitié de la cigarette en réfléchissant à qui pourrait bien être son proprio. Vous le sentez venir, n’est-ce pas ? Tev se laisse tomber sur sa chaise, sourit jaune à en faire échapper la fumée entre ses dents.
La meuf du troisième, à coup sûr.

Ses oreilles sifflent par anticipation. Elle l’entend monter, étaler son parfum sur les murs du couloir clean un jour sur sept. Boucles d’or en pleur de retrouver son petit chat perdu. A trop analyser une situation erronée, Téva s’en brûle les doigts - littéralement, avec le feu. Le déjeuner est lâché dans un cri étouffé.
Le merde sort par la suite.

Thompson n’est plus en bas, il doit pas tarder à revenir dans les parages. C’est pratique qu’il y ait que deux étages qui le séparent de sa dulcinée. Beurk, ce terme lui donne envie de vomir.

Comme sa troisième n’a pas pu être appréciée comme il se doit, il se pourrait bien qu’elle en rallume une quatrième, depuis le pas de sa porte. La commère qu’elle est, attend de pied ferme son voisin de palier à qui elle s’enquiquine à ne pas saluer. Un pari qu’elle voudrait gagner et qui n’engage qu’elle, lui continuera sa vie qu’il ait eu son bonjour ou pas. N’ont-ils pas vécu avec facilité sans la considération de l’autre ?
C’est que ça l’agace pour ne pas être vulgaire, qu’il ne soit pas atteignable outre qu’à travers sa colère et son impassibilité. Téva ne veut pas conclure qu’elle est le problème et qu’il faut s’avouer vaincue, les raisons de sa défaite ne sont pas logiques.

Les pas reconnaissables de Tyler gardent en suspens la mèche de feu. De son regard clair, la blonde suit sa démarche.

C’est bon, elle est contente ? Le visage baissé, les doigts forcent pour refaire fonctionner son briquet qui fait des siennes. On vous en demande beaucoup ici, je savais pas que vous étiez un homme à tout faire.

Elle s’est promis pas de bonjour, une ignorance totale ; quelle plaie de pas réussir à tenir sa langue.
Vous avez du sucre ? Et ça y est rebelote Sibban. S'il-vous-plaît rajouté in extremis, en français.

@LETYLER
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 25.08.23 21:36

Le retour  

Avec SibbanE


Vraiment.

Tyler s'arrêta au bout de l'escalier, les yeux plissés sur SibbanE. Le chat était dans sa chemise, une oreille dépassait et remuait vers le son. Il ne sut pas ce qu'il se passait pour qu'il se prenne au visage sa mauvaise humeur matinale (ses règles ? Son caprice ?), et il ne détermina pas la jalousie dans les profondeurs de sa voix. Il ne s'interrogea pas non plus, alors il se contenta d'avancer vers son appartement. Le chat remua, alors il le retint d'un bras.

Tyler crut que SibbanE parlait de la vieille dame, qui ne répondait pas à cette heure. Alors sur son habituel ton laconique, il répondit :

« Elle n'ouvrira pas à cette heure-ci, elle dort encore. »

Ce qui était rare, les vieux avaient l'habitude de se lever aux aurores. Et d'imposer leur présence à plus ou moins tout le monde. Même si la plupart murmuraient qu'il était sans doute un drogué, un sale immigré, alcoolique ou un animal sauvage, Tyler ne refusait pas face à leurs aides. SibbanE ne s'en rendait pas forcément compte ; il n'était pas bon, ni gentil. Il endurait les choses de la vie, agissant par pur pragmatisme sans se soucier de lui. Si SibbanE était un jour en danger, et si pour la sauver, Thompson devait sacrifier sa vie : il n'hésiterait pas. Son existence n'avait pas plus de valeur que les autres.

Le miaulement sous sa chemise arrêta son geste - le chemin de sa main dans sa poche —, alors Tyler présenta ses doigts. Le chat sortit sa truffe, ses oreilles tressautèrent. Il ne ronronnait pas, pourtant il montra un peu de curiosité. Tyler se dirigea vers la porte de son appartement. Et toujours sur le même ton — indifférent, impassible, je m'en foutiste —, il répondit :

« Je n'ai pas de sucre. »

Bien évidemment. Le sucre était le nouveau cancer de l'humanité, il engrossait les obèses et bouchait leurs artères. Tyler les méprisait, et aurait méprisé SibbanE comme les autres, s'il l'avait croisé avec son Macdo encore froid et humide. Voyons.

Avant de rentrer chez lui, Tyler réfléchit à ce qu'il pouvait donner au chat : de l'eau, et peut-être un peu de thon. Avant, il devrait le rincer pour le dessaler - en boîte, c'était bourré de sel, mais moins que SibbanE visiblement. Et plutôt que de lui demander de l'aide, tout en essayant de garder le chat près de lui, il voulut ouvrir la porte. Le chat bondit alors en dehors de la chemise, Tyler recula d'un pas. Et il le regarda courir jusqu'à l'escalier. L'air de l'attendre, il se secoua et se lécha la patte avant.

KoalaVolant
Téva Sibban
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Téva Sibban
# 26.08.23 13:57

   

i will not water myself down to make me more digestible for you.
you can choke.

le retour

Le quiproquo sur l’identité de la propriétaire du chat aggrave son ressentiment. Maintenant il semblerait que monsieur sache son rythme de sommeil. Ah le briquet n’est pas mort, la toux lui prend et sur un pic de conscience elle se décide à l’éteindre et à ranger le tout dans les poches de son survet. Le bâillement aux bords des lèvres s'interrompt devant la petite tête qui dépasse. Elle n’avait pas tilté jusqu’au bout cette histoire de voisine qui dormait toujours, ne gardant que les informations qui permettaient de nourrir sa jalousie.
Par réflexe, ses mains s’essuient sur le pantalon et elle observe, comme avant lors de son sauvetage avec un regard plus attendri - pour l'animal, pas celui qui le cache sous sa chemise.

Pas vraiment un homme à tout faire, remarqua-t-elle.

En voulant se débrouiller seul dans sa vie de solitaire, le chat échappe à sa vigilance et mange les quelques mètres qui le séparent de la cage d’escaliers.

Vraiment pas, siffle Téva en s’avançant vers la boule de poils bien excitée pour un matin de semaine. Elle se penche délicatement, s’approche à pas de velours et n’a pour récompense de sa technique vue et revue dans cette émission de vieux sur la cinq, qu’un dévalement pur et simple des dits escaliers par le vagabond.

Bah bravo Tyler, franchement - sans finir d’exploser sa colère à ainsi l’obliger à tant d’efforts pour une cause qui n’est pas la sienne. C’est lui qui devrait s'essouffler à le rattraper, il en a fait de même en montant en haut de cet arbre.

Téva croit dur comme fer que le chaton s’en est allé au troisième, alors oui sa proprio est à l’étage, il y a toutefois maladresse sur qui est-elle véritablement.
Agacée, son café va refroidir avec toutes ces bêtises, elle appelle le minou de toutes les façons et lâche éventuellement deux trois réflexions sur son incompétence à Tyler, qu’elles soient entendues ou non.

STOP ! Son cri soudain intrigue et il s’arrête devant la porte de l’ascenseur. Les portes risquent de s’ouvrir à tout instant, l’image d’une nouvelle catastrophe la pousse à l’attraper même si cela peut lui coûter une griffure de mécontentement, au moins tous deux partagent la même humeur aujourd’hui. Il ne résulte qu’une fine ligne rouge sur le dos de la main, vite notifiée, vite oubliée ; la douleur aiguë a déjà bien disparu.
Blottie contre sa poitrine, le bruit d’un verrou - elle n’a toqué nulle part - et miss Monroe sort. Monroe pour Marylin, pas pour son nom de famille dont elle a aucune connaissance et tout ça n’a pas d’importance : qu’elle reprenne son chat et le surveille correctement. Une remontrance tombant mal car là est sa grande faute.

Je n’ai pas de chat, dit-elle, la voix douce et voilà qu’elle le caresse et il ronronne en retour.

Comment ça il est pas à vous… elle se retourne sur Tyler en tenant fermement le chat pour qu’il ne s’en aille pas une seconde fois, gênée, avant de recentrer son attention sur l’autre jeune femme. Son bonjour flotte dans les airs, Tev en a assez entendu. Un pas en arrière coupe court à son geste affectueux.

Au revoir alors ! Et en passant à côté de lui Vous travaillez pas ? Je vais le garder c’est bon, il m’aime bien en plus. Pour deux étages elle veut bien ne pas appeler l’ascenseur, revenant ainsi sur ses pas pour se diriger vers son appartement.
@LETYLER
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 26.08.23 16:53

Le retour  

Avec SibbanE


Tyler était déjà en chemin, d'un pas silencieux pour ne pas alerter le chat. Néanmoins, SibbanE décida d'en faire qu'à sa tête, si bien qu'il s'arrêta en chemin, afin d'examiner la scène de loin. Simple observateur, il attendit sans dire le moindre mot. Puis une fois qu'elle parvint à avoir l'animal, il marcha en sa direction. Mais voilà, la jeune femme descendait les escaliers. L'odeur de sa cigarette planait encore dans l'air ; s'il n'avait rien dit la première fois, c'était bien parce que l'animal avait eu plus d'importance. Il rangea dans un coin de sa tête de lui rappeler les règles de sécurité, et de ne plus fumer dans le couloir. S'il avait été flic, Tyler aurait été trop efficace. Au fond, il savait qu'il finirait un jour par être mis à part ; la loi, c'était lui. Son représentant limité aux abords de la forêt et des parcs. Mais en tant que personne racisée, dans une société lui rappelant sans cesse que son peuple était à part et alcoolique, il avait conscience que pour d'autres, les lois n'étaient que des suggestions.

Mais SibbanE ne faisait pas partie de ces gens.

Tyler parvint à la rejoindre, il fronça légèrement les sourcils. La voisine du troisième, encore en train de se réveiller, et sa chevelure en pagaille le salua d'un petit sourire. Elle l'accompagna d'un signe de main, avant de répondre qu'elle n'avait pas de chat. Tyler se contenta de hocher discrètement la tête, puis il encaissa le nouvel éventail d'humeur de l'autre gamine.

« Ce chat n'est pas à vous, répliqua Tyler en tendant le bras pour récupérer l'animal. Il est à Madame Dupont, elle est au rez-de-chaussée. »

Le chat tendit sa truffe vers ses doigts, curieux, puis Tyler le prit des bras de SibbanE. En un seul geste, sans énoncer de remarques, il venait de faire savoir qu'il la considérait trop irresponsable pour s'occuper d'une boule de poils. Et puis le chat était en train de faire son numéro de séduction ; signaux contradictoires renvoyés par un battement agacé de la queue, et un ronronnement vibrant contre son cou. Du reste, sa chemise rouge et noir de bûcheron — presque typique d'un Canadien — était envahie de poils noirs et blancs. Son débardeur grisâtre au col arrondi était déformé, dévoilant des clavicules marquées, des cicatrices anciennes et un grain de peau sombre. Du reste, il semblait rasé de près.

(Semblait, oui)

Tyler fixa SibbanE. Il ouvrit la bouche, le chat lui donna un coup de tête. Il ne semblait pas se laisser attendrir, il tenait le chat au niveau de son épaule. Le bras enlacé sous les fesses du félin, il le maintenait contre lui de l'autre main. Ses doigts le caressaient distraitement.

« Ne fumez plus dans les communs. »



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Téva Sibban
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Téva Sibban
# 26.08.23 19:53

   

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le retour

Madame Dupont, la mémé du premier qui dort et lui a donné des bonbons quand elle lui a dit sans attente que c’était son anniversaire l’année dernière. A Noël ce fut des chocolats, toujours accompagné d’un sourire chaleureux. Elle ne comprend pas pourquoi l’image de son chat lui est sortie de la tête, c’est évident qu’elle a dû le lui présenter. Téva s’embrouille dans ce qu’elle est censée en déduire et l’instant t. Libérée d’un poids, la voisine rentre chez elle une fois le malentendu dissipée, nullement atteinte par la méchanceté enfantine de celle qui se fait réprimander devant son visage fatiguée. Elle est bien plus mature après tout.

Il est non plus pas à vous et pourtant vous étiez en train de le ramener dans votre appartement en le cachant. C’est quoi cette magouille ?

Qu’ils aillent sonner chez la grand-mère, à son âge elle aura tout le temps de se rendormir après avoir recueilli son familier. Il s’agite, menaçant de fuir pour visiter les recoins d’un autre couloir. Elle lève les bras pour vouloir le récupérer, mais sait bien qu’il ne va rien lui céder comme il n’engage la conversation que pour sa soif d’autorité et son application stricte des règles. Un rappel à l’ordre qu’elle balaye du regard à l’instar d’un sms spam qui veut lui vider tout son compte en banque, même s’il est dans le rouge jusqu’à la fin du mois. Une comparaison très aléatoire qu’elle met sur le dos de son manque de caféine - le café est en train de refroidir sur le balcon et on lui a ôté des bras le chat qui la tenait chaud.

Sinon quoi ? La main glisse tranquillement vers sa poche, rentre dedans pour toucher son zippo et la cigarette encore intacte. On est pas au centre, vous ferez rien. Le concierge passe outre son comportement du moment qu’elle sorte à l’heure ses poubelles et nettoie devant sa porte. Donc ce n’est pas M. Thompson qui réécrira le règlement intérieur en la prenant en tant qu’exemple à ne pas recopier.

Fixant son épaule, Votre bon coeur ne veut pas la réveiller, regardez juste l’état de vos habits. Il se pourrait qu’elle se dise que de toute façon, il a l’habitude d’être sali à traîner à longueur de journée dans ce qui semble être sa seconde maison ; la forêt. Avec son amour pour la nature propre et les sacs de déchets qu’elle a dû ramasser sous sa surveillance accrue. Néanmoins, Téva ne s'avançera pas sur ce terrain miné.

La vie faisant qu’ils habitent côte à côte, revenir à son appartement lui impose d’y aller ensemble.
D’un pas déterminé, fermement décidée à faire table rase de cet événement et profiter de son repos, Tev actionne la poignée de sa porte, pas un seul regard pour Tyler - un bisou envoyé à la volée pour le chat - sans réussir à l’ouvrir. Ah oui, il arrive que ça coince, les vieilles portes sont d’une pénibilité sans nom, elle joue avec, tâte ses poches pour sortir ses clés - aucune clé en vérité, elles sont posées sur la table basse. Il n’en faut pas plus pour saisir le gros problème qui s’annonce. Son portable doit être sur le canapé - elle l’a jeté au passage, pressée par cette histoire de sauvetage.

Ce serait parfait que Tyler l’ignore jusqu’à la fin et s’en aille sans un mot, il ne va pas procéder autrement et elle lui en est profondément reconnaissante ; qu’il fasse sa vie et n’assiste à cette humiliation.

Dos au couloir, Tev allume sa cigarette et réfléchit à un moyen de se tirer d’affaires. Demain, elle doit aller travailler sinon elle se fera définitivement virer, il faut qu’elle ait un toit, ses parents ne sont pas envisagés ses nerfs ne supporteraient pas leurs engueulades
Madame Dupont pourrait l’héberger et dès que Stéphi sera de retour ce sera un service rendu pour un futur service rendu. Pas mal la solution de secours et l’autre n’a pas à le découvrir par contre, entendre une énième remarque de sa part la fera réagir au quart de tour.

Testant le confort sommaire de son tapis d’entrée, Sibban patiente et ne lâche pas des yeux l’ascenseur, ça dort longtemps une vieille dame ?
@LETYLER
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 26.08.23 21:15

Le retour  

Avec SibbanE


Tyler fixa encore SibbanE, sans avoir l'air d'être lassé de ses remarques et de ses provocations. Pourquoi fallait-il qu'il découvre maintenant qu'il s'agissait de sa voisine ? Pourquoi ? Il ne l'avait pas croisé auparavant. Au départ, il avait cru qu'elle visitait des amis — c'est ce que les jeunes faisaient —, et désormais, il devrait se la coltiner jusqu'à ce qu'on le mute ailleurs ? S'il ressentait de l'agacement, son visage restait aussi stoïque qu'une pierre dans le courant d'une rivière. Le chat pour sa part s'impatientait de sa prison d'os et de peau. Même s'il était ravi après sa nuit dans l'arbre de sentir un peu de chaleur émaner de Thompson. Parce que malgré tout, son corps n'était pas totalement froid.

Qu'est-ce qu'avait ses habits ? Tyler fronça légèrement les sourcils, sans voir où elle souhaitait en venir. Au final, il considéra que c'était sa façon de le rabaisser. Alors il se contenta de sortir les clefs de son appartement. Elles émirent un petit cliquetis, et le chat remua contre sa poitrine. Puis enfin, la porte s'ouvrit l'espace d'un instant sur son appartement. On pouvait voir la table et l'unique chaise, le matelas en fond, et la fenêtre encore ouverte. Le chat sauta sur le sol et se faufila sur sa table.

« Hé ! »

Tyler ne s'adressait pas à SibbanE— quoiqu'il aurait pu la siffler comme un animal, claquer des doigts pour la rappeler à l'ordre -, mais bien au chat. Il rentra vite chez lui pour fermer la fenêtre. Il attrapa le chat, et le redéposa au sol. Au demeurant, il n'avait pas oublié SibbanE qui fumait sur le pas de la porte, et surtout, il n'avait pas dit son dernier mot. Avant, il s'occupa de servir un peu de thon après l'avoir rincé consciencieusement dans un bol au chat, ainsi que de l'eau.

Tyler rouvrit la porte, prêt à en découdre avec l'autre gamine. Mais il s'arrêta net. Elle était au sol.

Sa porte émit un dernier claquement, ses doigts rangèrent son trousseau de clefs. Puis il hésita. Vraiment.

Pas son cirque pas ses singes.

Tyler retenait l'histoire de cigarette. De sa voix neutre, il déclara :

« Je vous ai dit de ne pas fumer ici. Vous allez enclencher le système incendie. »

Tyler avança vers elle : clac, clac, le plancher grinçait un peu. Du reste, son pas était silencieux. Son souffle aussi. Il se pencha vers elle, le col de sa chemise plié dans sa nuque. Des poils de chat collés à sa peau, envahissant le débardeur troué qu'il avait mis sur son dos.

« Éteignez cela tout de suite. »





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Téva Sibban
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Téva Sibban
# 26.08.23 22:47

   

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le retour

Il se serait pas enfoui avec autant de force s’il était resté dans ses bras, bon il aurait pas eu d’appart non plus donc d’un côté elle a perdu.
Adossée, les jambes croisées à compter pendant combien de secondes elle arrive à tirer sur son filtre avant d’avoir besoin d’extirper la fumée. C’est extrêmement long quand on n’a rien à faire, elle pourrait aller se promener et sonner à l’interphone de n’importe qui sauf Tyler pour qu’on lui ouvre à l’entrée. Une promenade improvisée au parc, aller à la bibliothèque pour se replonger dans des livres qu’elle s’est vantée d’avoir lus alors que pas du tout. Réciter les tables de multiplication jusqu’à ce que son cerveau ne sache plus penser correctement parce que la fatigue la frappe de plein fouet. Elle baille sans se couvrir la bouche. Nah, elle sonnerait chez lui pour l’emmerder, il ne répondrait pas plus qu’un silence, le doigt déjà appuyé sur le bouton pour se défaire de cette tâche ingrate.

Plait-il ? Si ce n’est pas la chère voix de ce cher Tyler. Punaise pourquoi.

La cigarette achevée à moitié est observée tant bien que mal, piégée entre ses lèvres. Prise entre deux doigts, analysée tel un indice d’une scène de crime.
Il ne sait pas qu’elle doit à tout prix fumer car son humeur n’est plus au beau fixe. La plaisanterie a assez duré et même la solution de pioncer chez Dupont commence à lui miner le moral.

Beaucoup trop près, cela la renvoie à hier et elle recule de peur de la suite. Il est indéchiffrable, calme. La voie semble safe ?
Les poils de chat qu’il n’a pas remarqués l’absorbent, c’est à peine si elle remarque qu’il la toise moins de haut : elle assise, lui penché, la différence de taille persiste cependant. Elle souffle alors, pas pour écarter la fumée, pour écarter les poils sur le débardeur. Son ton sérieux casse tout délire.

En ne le quittant pas du regard, Téva dirige sa cigarette sur le morceau de mur à sa droite et la trace noire marque le passage du mégot.
Insolente, désespérée, tout à la fois.

Comme ça ?
T’es content ?
C’est bon t’as fini ?
Fais demi-tour maintenant


Mes excuses.

Ça tourne dans sa tête, ça ravive des souvenirs, des éclats de rage qui grondent et ont grondé et lui ont valu de chuter à cause de la boue et de devoir prendre une douche dans ce centre maudit. Quand il est proche c’est simple, elle a des excès de tout, ça s’envenime à l’intérieur et elle arrive pas à contrôler ce qu’il se passe.

Pour quelqu’un d’aussi sérieux vous en avez des tatouages. Tev a encore la douleur de celui à l’intérieur de sa lèvre, c’est son secret ou juste que personne ne s’intéresse assez à elle pour le découvrir. S’éparpiller pour finir énervée de son manque de réaction et pourtant redoubler d’invention pour maintenir le lien ; quel nonsense.

Vous savez quand est-ce qu’elle va venir la Dupont ? Ah non oubliez je repasserai dans l’heure.
Se lever relève de l’effort surhumain, puisqu’on ne peut être en paix dans ce bas monde avec des sentiments envahissants, elle s’en va.

Le EN PANNE a été jeté à la poubelle, un mal en moins. L’index appelle l’ascenseur, le dit mégot emprisonné dans sa paume pour le jeter une fois dehors.
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Tyler Thompson
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Tyler Thompson
# 27.08.23 11:30

Le retour  

Avec SibbanE


Tyler se redressa lentement, regardant SibbanE écraser sa cigarette. Il inspira en bloquant son souffle, ses yeux ne quittaient pas la jeune femme. Pas un mot, son silence suffisait à démontrer qu'il désapprouvait son attitude. Il recula d'un pas, la laissant reprendre malgré tout de l'espace. Il ne comprenait pas l'intérêt de dégrader autant son environnement — ne pensait-elle pas aux autres ? L'odeur de cigarette planait dans l'air, son nez le démangeait et le ramenait à son adolescence. Les soirées après les cours, où son père alignait les verres et les cigarettes, alors que lui montait et démontait son Sig Sauer. Un cadeau.

Tyler enfouit profondément ce souvenir, et il se concentra sur l'instant présent. Le passé, c'était le passé. Si on oubliait son enfance, le meurtre de sang-froid qu'il avait exécuté en plein coeur de la forêt, ou encore la fusillade, il pouvait mener une vie normale. Ou faire comme si. Il attendait la mort de son père pour dénoncer son crime, ne pas lui infliger un fils meurtrier.

Et surtout pour ne pas se justifier.

Les questions, ou les phrases qui en sous-entendaient cherchant des réponses sur sa vie ou son apparence ne le touchaient pas. Alors comme toutes les autres fois, et comme toutes les prochaines, Tyler ne répondit pas à la jeune femme. Elle n'avait peut-être pas vu, car elles étaient à la portée de son regard. Et lui ne lui demanderait rien, ne dirait rien. Sa vie ne l'intéressait pas. Mais quand il la vit repartir vers l'ascenseur, avec une énième interrogation dont elle connaissait la réponse, il lui rappela :

« Je vous ai dit deux fois qu'elle dormait. »

Sans préciser qu'il ne souhaitait pas déranger une vieille dame encore en train de dormir. Cela lui semblait tomber sous l'évidence. Alors il se dirigea pour un autre aller retour vers son appartement, avant de jeter un oeil vers elle. Devant l'ascenseur, alors que les escaliers étaient à sa portée. La cigarette dans la main. Il leva un sourcil, avant d'ouvrir son appartement. Un miaulement impatient le salua, un coup de tête dans ses jambes. Le chat se dressa sur ses pattes arrière, et planta ses griffes dans ses cuisses. Tyler serra les dents, il se baissa aussitôt pour l'attraper et l'empêcher de lacérer son jogging. Le chat se lova contre son torse, puis il jeta un dernier regard à SibbanE, agacé de la voir attendre l'ascenseur.

Puis il rentra chez lui, l'animal content de retrouver toute l'attention qu'il méritait.

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