IRL
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STATS
Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
On pourrait croire que la nuit est son royaume, tant il marche avec une assurance toute naïve au milieu des ruelles sombres de Montréal. Ole, comme souvent, paraît à peine suspect, avec son bonnet enfoncé sur son crâne pour masquer ses cheveux - bleu pastel ces derniers temps - son air de racaille à peine sorti de l’adolescence et son assurance peu crédible.
En somme, il n’est pas si difficile de voir que Ole est un bouffon.
Ce quartier, ce n’est pas le sien. Il le sait.
Ole n’est affilié à personne dans ses petites affaires, les gangs régissent la nuit et le marché noir est plus organisé que lui ne le sera jamais. Mais il se plaît à dire qu’il aime son indépendance, sa liberté. En vérité, Ole s’amuse de rien et de tout à la fois. Surtout de tout le monde. Il se plaît à être naturellement insupportable et à empiéter sur les plate-bandes de plus puissants que lui. Une sorte de révolution, à son humble avis.
“Écoutez mes gros, c’est la loi du marché et de la concurrence : j’ai demandé vos prix à vos copains il y a quelque temps, alors si je baisse les miens, j’aurais plus de clients. C’est quand même pas trop difficile à comprendre.”
C’est le silence qui accueille sa tirade.
Il faut dire que ses interlocuteurs du soir ne sont pas des plus polis. Tire-toi de notre quartier, avaient-ils suggéré en le voyant débarquer, tout sourire et une vente récente dans la poche. Pas un bonjour. Ole avait été outré. Va voir ailleurs et n’accapare pas nos clients, fut la suite de la phrase. On n’accepte pas d’autres revendeurs par ici, avaient-ils conclu. Mais après les mots, les menaces, la tirade et le silence, c’est bien les poings qui vont finir par parler. C’est du moins ce que Ole comprend rapidement, lorsqu’il remarque que deux des malabars sur les quatre qui l’ont accueilli dans la ruelle s’avancent vers lui, air menaçant sur les traits.
C’est à cet instant précis que le courage de Ole s’envole.
Tant est qu’il en eut auparavant.
“... On pourrait peut-être trouver un arrangement, non ?”
Qu’à celà ne tienne : il finit plaqué contre l’un des murs décrépis, le bras doucement relevé dans son dos pour voir jusqu’où ira la résistance de sa clavicule.
En somme, il n’est pas si difficile de voir que Ole est un bouffon.
Ce quartier, ce n’est pas le sien. Il le sait.
Ole n’est affilié à personne dans ses petites affaires, les gangs régissent la nuit et le marché noir est plus organisé que lui ne le sera jamais. Mais il se plaît à dire qu’il aime son indépendance, sa liberté. En vérité, Ole s’amuse de rien et de tout à la fois. Surtout de tout le monde. Il se plaît à être naturellement insupportable et à empiéter sur les plate-bandes de plus puissants que lui. Une sorte de révolution, à son humble avis.
“Écoutez mes gros, c’est la loi du marché et de la concurrence : j’ai demandé vos prix à vos copains il y a quelque temps, alors si je baisse les miens, j’aurais plus de clients. C’est quand même pas trop difficile à comprendre.”
C’est le silence qui accueille sa tirade.
Il faut dire que ses interlocuteurs du soir ne sont pas des plus polis. Tire-toi de notre quartier, avaient-ils suggéré en le voyant débarquer, tout sourire et une vente récente dans la poche. Pas un bonjour. Ole avait été outré. Va voir ailleurs et n’accapare pas nos clients, fut la suite de la phrase. On n’accepte pas d’autres revendeurs par ici, avaient-ils conclu. Mais après les mots, les menaces, la tirade et le silence, c’est bien les poings qui vont finir par parler. C’est du moins ce que Ole comprend rapidement, lorsqu’il remarque que deux des malabars sur les quatre qui l’ont accueilli dans la ruelle s’avancent vers lui, air menaçant sur les traits.
C’est à cet instant précis que le courage de Ole s’envole.
Tant est qu’il en eut auparavant.
“... On pourrait peut-être trouver un arrangement, non ?”
Qu’à celà ne tienne : il finit plaqué contre l’un des murs décrépis, le bras doucement relevé dans son dos pour voir jusqu’où ira la résistance de sa clavicule.
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Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
Une main au niveau du col, l’autre à la taille, Bo tient fermés les pans de son veston à paillettes vertes sur son torse nu. Vintage et clinquant, le vêtement pourrait avoir appartenu à un farfadet adepte du disco. Ce n'est pas tout à fait le cas.
Prrrend-lé! Prrrend-lé, j’te dis! J’te l’donne! Au ton gentiment autoritaire de sa grand-tante, avec ses « r » mieux roulés qu’un roulé suisse, il n’avait tout simplement pas eu le choix d’accepter le don. Ça m’fait plaisirrr, mon beau garrrçon! Le veston poussé de force dans ses bras, Bo avait couiné un « merci » de gamin gêné en souriant en coin, heureux, mine de rien. La dame âgée était retournée à ses fourneaux en se balançant d’un pied à l’autre, coincée dans son tablier couvert de taches de cacao. J’t’en donnerrrais ben un morrrceau pour tes p'tites sœurs pis toé, mais yé pas prrrêt, mautadine! … Heille, pis dis moé dont, comment-est-ce qu’elles vont les tannantes? Des paillettes et de la jasette : les grands classiques de tante Paulette.
Les longs et lisses cheveux de Bo se balancent sur ses épaules avec beaucoup plus de souplesse que sa grand-tante dans son minuscule appartement. Bo se faufile d’une ruelle à l’autre et progresse à grandes enjambées malgré l’intransigeance de son pantalon de faux cuir. Les rires hauts perchés et autres exclamations provenant du bar et du trottoir ont fini par s’estomper. La soirée n’est pas terminée, mais le quart de travail de Bo, lui, l’est. Il en gardera peut-être les marques jusqu’au lendemain – le rouge à lèvres et sa bavure sur la joue, le mascara brouillé - mais peu lui importe. Bo a froid et n’a qu’une envie : s’affaler sur le sofa de Sara en se gavant de ses animes et de ses céréales. Elle tentera de lui faire un topo – beaucoup trop long – de l’histoire et il acquiescera avec un enthousiasme très bien feint, mais se contentera surtout, en vérité, de reluquer les petits bonshommes. Un plan parfait. Rien que d’y penser, il en gambade presque.
Jusqu’à ce que des ombres viennent entacher le tableau. Trois? Quatre? Qu’importe, ça ne le regarde pas. À moins que?
La voix de l’un d’eux fait poindre un visage croisé il y a peu dans sa petite tête. Collègue par extension, le type vient faire son tour au Vénus régulièrement. Poursuivant son chemin, Bo n’en jette pas moins un regard plus attentif à la scène. Il met une seconde de trop à comprendre la nature de l’interaction en cours. Le prénom est déjà soufflé, la première syllabe en est articulée quand il distingue une cinquième silhouette, celle-là tenue de force contre un mur.
Éric?
Qui lui serre une tête de « content de te voir mais ton sens du timing est franchement moyen ». Trop tard, Bo a dévié de son chemin qu’il croyait pourtant tout tracé. Il s’approche et confirme ses doutes. Ce sont les types du Vénus. Enfin, des types du Vénus, mafieux pour il ne sait plus trop quelle branche. Gros bras. De ceux qui ne font pas chier tant qu’on est du même camp. Qui paient une bière, qui sympathisent. Qui font leur job. Et bien, dit-on.
Bo déglutit.
Ça rrroule?
Question stupide adressée à tout le monde et à personne en même temps, et ce, en roulant son « r » à la manière de sa grand-tante. Il ne sait pas pourquoi il a fait ça. Un grand blond lui porte un coup d’épaule complice. Grosse soirée, BB? Mais Bo ne comprend pas et sourit niaisement. Oublié le maquillage défait et les paillettes. C’est bien difficilement qu’il parvient à détacher son regard du bras de l’inconnu et de la main d’Éric qui, malgré le sourire que lui a inspiré l’accent vieillot de Bo, ne semble pas prêt de relâcher sa poigne.
Si Bo parvient à détourner le regard, ce n’est que pour s’attarder au bonnet bleu.
C’est qui?
Question inutile, sans doute. Mais Bo ne sait plus partir. C’est… Comment dire? Plus fort que lui. Curiosité malsaine? Élan de sympathie? Questions inutiles parmi d'autres.
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Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
C’est comme si l’impression malsaine d’avoir déjà vécu ce genre de situation. Pour quelque chose d’encore plus débile que des pièces des machines. Mais qu’importe - l’instant n’est pas à la méditation. Il s’inquiète plutôt pour son bras, et l’état probable de celui-ci à la fin de la soirée.
“Eric ?”
Allez Eric, sois cool.
N’est-ce pas ?
“Ça rrroule ?”
“Je pète la forme si jamais ça t’intéresse.”
On remonte son bras dans le dos, assez pour que Ole se mette à frapper le mur du plat de la main, dans un geste d’abandon total. “Ok ok, jeg er tavs…” marmonne-t-il en réponse. Il aurait tout aussi bien pu les insulter - en danois, est-ce qu’ils iraient comprendre ? Ole les a casés depuis bien longtemps dans la catégorie des débiles ; des cases à lui toutes particulières mais dont aucune ou rares sont flatteuses.
“Grosse soirée, BB ?”
“C’est qui ?”
Il sent qu’on coule un regard sur lui.
De son côté, il se surprend à observer les briques du mur sur lequel il est plaqué depuis un trop long moment à son goût. Et plus il en observe l’état, plus le temps lui semble terriblement long.
“Un idiot. Qui fait son commerce là où il ne devrait pas.”
“Pour ma défense : je ne savais pas que c’était votre coin.”
“Et qui ment, par-dessus le marché.”
Il rigole, Ole. Un rire jaune et froid, comme s’il espérait que ce drôle d’élan de sympathie pourrait jouer en sa faveur. Sans surprise : ce n’est pas le cas. C’est même bien l’inverse qui se produit. Nous, tout ce qu’on fait, c’est de lui apprendre les frontières, arguent-ils. Ça semble si évident soudain, comme s’il s’agissait d’un acte de pure bonté.
Ole ravale ses insultes.
“Ok les gars, j’ai une famille à nourrir, moi. Les temps sont durs pour tout le monde, non ?”
Si on considère que nourrir sa famille consiste à prendre soin de sa chienne et à pourrir sa nièce de cadeaux hors-de-prix, on pourrait songer qu’il dit là la vérité.
“Eric ?”
Allez Eric, sois cool.
N’est-ce pas ?
“Ça rrroule ?”
“Je pète la forme si jamais ça t’intéresse.”
On remonte son bras dans le dos, assez pour que Ole se mette à frapper le mur du plat de la main, dans un geste d’abandon total. “Ok ok, jeg er tavs…” marmonne-t-il en réponse. Il aurait tout aussi bien pu les insulter - en danois, est-ce qu’ils iraient comprendre ? Ole les a casés depuis bien longtemps dans la catégorie des débiles ; des cases à lui toutes particulières mais dont aucune ou rares sont flatteuses.
“Grosse soirée, BB ?”
“C’est qui ?”
Il sent qu’on coule un regard sur lui.
De son côté, il se surprend à observer les briques du mur sur lequel il est plaqué depuis un trop long moment à son goût. Et plus il en observe l’état, plus le temps lui semble terriblement long.
“Un idiot. Qui fait son commerce là où il ne devrait pas.”
“Pour ma défense : je ne savais pas que c’était votre coin.”
“Et qui ment, par-dessus le marché.”
Il rigole, Ole. Un rire jaune et froid, comme s’il espérait que ce drôle d’élan de sympathie pourrait jouer en sa faveur. Sans surprise : ce n’est pas le cas. C’est même bien l’inverse qui se produit. Nous, tout ce qu’on fait, c’est de lui apprendre les frontières, arguent-ils. Ça semble si évident soudain, comme s’il s’agissait d’un acte de pure bonté.
Ole ravale ses insultes.
“Ok les gars, j’ai une famille à nourrir, moi. Les temps sont durs pour tout le monde, non ?”
Si on considère que nourrir sa famille consiste à prendre soin de sa chienne et à pourrir sa nièce de cadeaux hors-de-prix, on pourrait songer qu’il dit là la vérité.
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Mauvais moment
Bo & Ole
Ça sort tout seul, une monosyllabe de rire que les circonstances pour le moins rabat-joie retiennent à l’état d’embryon. Bo n’a effectivement pas le temps de glisser davantage en lui demandant son truc pour péter la forme comme ça; les circonstances comprennent notamment la réaction d’Éric qui pour toute réponse, resserre son bras de fer de tortionnaire. Bo a une grimace empathique et se sent d’autant plus mal en méprenant les quelques mots de danois pour les derniers marmottements d’un condamné.
Ah…
Moins convaincu, celui-là.
Idiot, donc. Et menteur. Eh ben. Bo ne sait franchement trop qu’en penser. Sans compter que le rire de l’idiot le rend d’autant plus mal à l’aise. Cherchant à nouveau une échappatoire, Bo se passe une main dans les cheveux et se gratte le derrière de la tête, tentant de faire montre d’un tant soit peu de subtilité dans son désir de devenir invisible.
Il s’apprête à verbaliser son inconfort, à tenter de le faire, du moins, afin de justifier la poudre d’escampette dont il a l’intention de s’emparer, mais l’idiot… L’idiot…
La rue c’est la rue, qu’est-ce qu’il y peut!? C’est la conclusion à laquelle Bo venait de parvenir, en paix avec l’idée de se retirer de cette scène, quand le film s’est mis à jouer dans sa tête.
Le film : ce soir (lancez les violons), dans un appartement miteux d’un quartier pauvre de Montréal, des gamins s’apprêtant à s’endormir demandent à leur maman pourquoi papa n’est pas encore rentré. Retenant ses larmes pour plus tard, la pauvre mère improvise une excuse tout en se maquillant de son sourire le plus convaincant. Les petits s’endormiront le cœur lourd quand même, inquiets pour ce père aimant et dévoué que les rues sombres et dures de la métropole retiennent trop souvent malgré lui. Quant à elle, elle s’affairera à ramasser les restes du souper, et rangera pour plus tard – quand exactement? impossible à dire… – l’assiette préparée avec soin pour celui qu’elle aime toujours, après toutes ces années à s’échiner à entretenir ensemble leur précieux et fragile petit lot de bonheur.
Un coup de coude aux côtes tire Bo de son cinéma. Le grand blond ne semble pas avoir assisté à la même représentation que lui. Ben oui, c’est ça... Y fait pas pitié pour deux cennes!
Mais Bo ne suit plus. Il s’est rapproché du pauvre papa et a posé sa main sur l’épaule d’Éric, sérieux.
Yo, Éric, je crois qu’il a compris le message.
Le regard que lui serre Éric laisse clairement entendre que le message que Bo devrait comprendre, lui, c’est de se mêler de ses affaires. Mais Bo reste planté là. Avec le naturel d’une meute, les trois autres gars se rapprochent. L’étau se resserre. BB… L’avertit-on sur le ton de la menace. Laisse-nous faire notre job si tu veux encore être capable de te frotter sur ton poteau demain. Leurs rires gras, à cette heure, à ce point, lui agressent la patience davantage qu’à l’habitude. Bo enfonce ses doigts dans l’épaule d’Éric.
Ne voient-ils pas sa cape de paillettes flotter au vent!?
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Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
Apparemment, ses chialades tombent dans l’oreille d’un sourd. Tant pis, il aura bien essayé de faire passer ce mensonge plus gros que lui - il n’a vraiment pas l’air d’un père de famille dévoué, après tout ce n’est pas si étonnant.
“Ben oui, c’est ça... Y fait pas pitié pour deux cennes !”
“Si tu me mets en face de toi, je pourrais même te faire les yeux du Chat Potté.”
Le bras remonte d’un à-coup.
Il grimace de douleur, certain soudainement qu’il pourra dire adieu à son articulation. Il se promet intérieur d’apprendre à ravaler ses paroles - promesse qu’il oubliera bien évidemment une fois cette mésaventure passée. Il est toujours ainsi, Ole - et il l’a toujours été. Inconscient jusqu’au bout, grande-gueule incapable de se taire lorsque la situation l’exige. Combien d'emplois a-t-il déjà perdu par ce simple fait ? Ou combien de fois des parents sont venus se plaindre de lui, lorsqu’il était encore animateur ?
Trop souvent, si vous voulez la réponse.
“Yo, Éric, je crois qu’il a compris le message.”
“Ouais, il est on ne peut plus clair, c’est bon.”
“BB… Laisse-nous faire notre job si tu veux encore être capable de te frotter sur ton poteau demain.”
Ole roule des yeux dans ses orbites.
Les gars de la rue ont un de ces parlés…
“Bon écoutez les gars, j’ai intégré la leçon : c’est bon, j’ai compris, je viendrai plus faire joujou par ici. Si vous pouviez me laisser mon bras, j’en aurais besoin pour la suite de mon existence.”
S'aplatir. C’est là sa dernière chance.
“Ben oui, c’est ça... Y fait pas pitié pour deux cennes !”
“Si tu me mets en face de toi, je pourrais même te faire les yeux du Chat Potté.”
Le bras remonte d’un à-coup.
Il grimace de douleur, certain soudainement qu’il pourra dire adieu à son articulation. Il se promet intérieur d’apprendre à ravaler ses paroles - promesse qu’il oubliera bien évidemment une fois cette mésaventure passée. Il est toujours ainsi, Ole - et il l’a toujours été. Inconscient jusqu’au bout, grande-gueule incapable de se taire lorsque la situation l’exige. Combien d'emplois a-t-il déjà perdu par ce simple fait ? Ou combien de fois des parents sont venus se plaindre de lui, lorsqu’il était encore animateur ?
Trop souvent, si vous voulez la réponse.
“Yo, Éric, je crois qu’il a compris le message.”
“Ouais, il est on ne peut plus clair, c’est bon.”
“BB… Laisse-nous faire notre job si tu veux encore être capable de te frotter sur ton poteau demain.”
Ole roule des yeux dans ses orbites.
Les gars de la rue ont un de ces parlés…
“Bon écoutez les gars, j’ai intégré la leçon : c’est bon, j’ai compris, je viendrai plus faire joujou par ici. Si vous pouviez me laisser mon bras, j’en aurais besoin pour la suite de mon existence.”
S'aplatir. C’est là sa dernière chance.
IRL
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Mauvais moment
avec Ole
Mais qu’y a-t-il de satisfaisant à tout simplement contourner celui qui, de son plein gré, embrasse le sol et jette les armes?
Qui plus est…
À ce point-ci, ne serait-ce pas une forme de bris de promesse que de priver leurs gros bras de toute violence? Eux que les étincelles de l’adrénaline chatouillent déjà depuis un moment? Eux que les relents de leur testostérone dopée s’appliquent à gonfler à bloc?
Bo, lui, a surtout peur lorsqu’Éric crache un
« Ta gueule. »
bien senti à l’adresse du Chat Potté et tourne lentement la tête vers lui.
À bien y songer, le danseur se met à douter. Éric s’adressait-il à lui ou à l’autre? Ou alors indirectement aux deux, usant d’une entourloupette langagière de professionnel de la rue dont il maîtrise peut-être secrètement l’art.
Bo soupire et retire sa main. Il ne peut pas. Il ne peut tout simplement pas. Sa vie est un désordre dont il ne voit plus la fin ni l’origine, si ce n’est de quelques valeurs profondément enracinées dans ce qu’il lui reste de fierté. Ce type est seul contre une joyeuse petite bande et il tente de trouver son compte dans les bas-fonds de la métropole, comme tant d’autres. Du coup, Bo ne peut pas.
Et donc, de manière aussi insensée qu’agressive, il lève le poing. Son corps en est à se projeter vers l’avant, ses jointures à glisser sur l’air en dessinant une ligne courbe en direction de la tête de bouledogue d’Éric, lorsque brusquement, Bo est tiré vers l’arrière. Le vent souffle contre sa joue et soudain, le côté gauche de sa tête s’enflamme et un sifflement continu surgit à son oreille. Il tombe mais est rattrapé avant d’heurter le sol.
WoOoo…
Bo a vaguement conscience que des corps s’agitent non loin.
On le dépose doucement sur l’asphalte. ’Scuse-moi, j’avais pas le choix... Que sa susurre à son oreille.
Soudain, au-dessus de sa tête, la grosse face du grand blond lui tire un sourire désolé. Bouge pas. Qu’il chuchote. Bien que ce soit plus ou moins intentionnel, Bo obéit et se contente de gémir. Si tu fermes ta boîte, y te feront rien. Faque ferme ta boîte. Souffle-t-il en postillonnant avant de rejoindre ses confrères qui s’appliquent à dieux savent quoi.
En vérité, songe Bo un peu sonné, c’est précisément parce qu’il espérait vraiment qu’il puisse se frotter sur son poteau demain que grand blond s’était occupé de lui. Mieux valait un grand blond qu’un Éric, probablement… D’ailleurs…
Bo tente de se redresser légèrement afin de voir ce qu’il en est du bras du père de famille. S’en tire-t-il « aussi bien » que lui?
IRL
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Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
Des bouffons, Ole considère en avoir connu de nombreux dans son existence - lui en haut de la liste, à ne pas mentir. Pourtant, il peut désormais en ajouter un à son tableau : le faux-héro, celui qui veut sauver le monde en ayant la force physique d’une mouche et la volonté d’une passoire.
Il ne prend conscience que tardivement - de ton geste insensé.
Il a le visage plaqué contre un mur sale, n’oublions pas.
Il n’en prend conscience que lorsque l’on s’agite, et qu’on le plaque encore un peu plus contre le mur comme si on s’assurait qu’il ne tente rien d’idiot à son tour. En vérité, ça ne risquait pas : Ole est une grande-gueule, certes, mais avec bien peu de courage. Il ne frappe pas, parce qu’il sait que ça ne servirait à rien et qu’il risquerait de s’en prendre deux ou trois fois plus, d’autant qu’il est bien sous-numéraire face à la petite bande de brutes. Et force est de constater que malgré tout ton courage - pas bien malin, il faut avouer, mais bien présent - vous n’êtes encore que deux contre le reste.
Et ne compte pas sur Ole pour venir te sauver comme tu l’as fait avec lui. Il n’est pas de ceux-ci, clairement pas. Débrouillez seul, Ole passe son chemin en faisant semblant de ne pas vous voir. Vos problèmes, pas les siens.
“Dans quoi je me suis fourré…?”
Il est plus désespéré par la situation que toute autre chose.
Parce que vous êtes tous désespérants dans ce tableau minable.
Vous essayez de survivre dans cette ville pourrie, lui essaye de s’amuser quoi qu’on en dise. A ses risques et périls : ses problèmes, pas les vôtres. Alors passez votre chemin et faîtes semblant de ne pas le voir. C’est ce que tu aurais dû faire, probablement, au lieu de finir au sol encore plus lamentable que lui.
Comme quoi le courage n’apporte rien d’autre que des problèmes.
“Je disais donc : j’ai compris - votre quartier, pas le mien, tout ça tout ça. Et lui, je le connais pas, je sais même pas pourquoi il a débarqué. Vous seriez très aimables de ne pas me péter le bras, merci beaucoup.”
Il souffle. Cette situation l’emmerdait jusqu’ici, maintenant elle l'ennuie. Ole se pense à cet instant sincèrement plus intelligent que tout le monde - que vous-tous en tout cas, mais serait-il tombé dans cette situation aussi basse si c’était réellement le cas ?
Il ne prend conscience que tardivement - de ton geste insensé.
Il a le visage plaqué contre un mur sale, n’oublions pas.
Il n’en prend conscience que lorsque l’on s’agite, et qu’on le plaque encore un peu plus contre le mur comme si on s’assurait qu’il ne tente rien d’idiot à son tour. En vérité, ça ne risquait pas : Ole est une grande-gueule, certes, mais avec bien peu de courage. Il ne frappe pas, parce qu’il sait que ça ne servirait à rien et qu’il risquerait de s’en prendre deux ou trois fois plus, d’autant qu’il est bien sous-numéraire face à la petite bande de brutes. Et force est de constater que malgré tout ton courage - pas bien malin, il faut avouer, mais bien présent - vous n’êtes encore que deux contre le reste.
Et ne compte pas sur Ole pour venir te sauver comme tu l’as fait avec lui. Il n’est pas de ceux-ci, clairement pas. Débrouillez seul, Ole passe son chemin en faisant semblant de ne pas vous voir. Vos problèmes, pas les siens.
“Dans quoi je me suis fourré…?”
Il est plus désespéré par la situation que toute autre chose.
Parce que vous êtes tous désespérants dans ce tableau minable.
Vous essayez de survivre dans cette ville pourrie, lui essaye de s’amuser quoi qu’on en dise. A ses risques et périls : ses problèmes, pas les vôtres. Alors passez votre chemin et faîtes semblant de ne pas le voir. C’est ce que tu aurais dû faire, probablement, au lieu de finir au sol encore plus lamentable que lui.
Comme quoi le courage n’apporte rien d’autre que des problèmes.
“Je disais donc : j’ai compris - votre quartier, pas le mien, tout ça tout ça. Et lui, je le connais pas, je sais même pas pourquoi il a débarqué. Vous seriez très aimables de ne pas me péter le bras, merci beaucoup.”
Il souffle. Cette situation l’emmerdait jusqu’ici, maintenant elle l'ennuie. Ole se pense à cet instant sincèrement plus intelligent que tout le monde - que vous-tous en tout cas, mais serait-il tombé dans cette situation aussi basse si c’était réellement le cas ?
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Mauvais endroit, mauvais moment
avec Ole
La vie a parfois cette générosité d’offrir quelques leçons de vie sur des plateaux – bien que légèrement égratignés – d’argent. Mais entre le toc et le matériau noble, Bo est un peu perdu. Disons que ça dépasse son champ d’expertise.
De ce qu’il en perçoit de ses bas-fonds, Bo constate néanmoins que le bras du daddy est toujours attaché à son corps. Très bien. Si sa tentative d’intervention a été vaine, elle a aussi, heureusement, été inoffensive. Il s’autorise un soupir et repose sa tête sur le bitume.
Pas d’étoiles sur Montréal cette nuit. Jamais d’étoiles sur Montréal la nuit… C’est qu’elle brille trop elle-même, la métropole. Bo ne s’éternise pas sur ces pensées astronomiques. Non sans devoir se tortiller quelque peu, il extirpe son smartphone d’une poche de son pantalon de cuirette et se commande en douce une course. Une voiture devrait arriver d’ici peu. Il faudra la rejoindre à l’intersection de la ruelle et de la rue avoisinante, cependant.
Bo se redresse et tâte son sourcil gauche, endolori. Il se relève, range son portable, replace son veston à paillettes, remonte son pantalon sur ses hanches en se dandinant un peu et, d’un vif mouvement de tête qui lui tire une brève grimace, envoie valser sur le côté les quelques mèches de cheveux qui se balançaient devant ses yeux.
À pas mesurés, s’efforçant de ne pas attirer plus d’attention que nécessaire, il recule en direction du point de rencontre. La vue qu’il a alors sur la rue passante, quelques mètres plus loin, lui inspire une ultime manœuvre de sauvetage, par principe ou obstination.
C’pas que je m’amuse pas follement, les gars, mais, ça patrouille pas mal, dans le coin… Lâche-t-il à l’adresse d’Éric et sa meute.
Grand blond le rejoint pour valider l’info et – comble de la chance de l’insensé – un véhicule de police traverse lentement leur champ de vision. Des regards se croisent. C’est vrai Éric, y’a des bœufs qui font le tour… En même temps, les phares de la voiture commandée par Bo lui tendent la main. Ce concours de circonstances n’est pas sans conséquences, notamment sur la fermeté amoindrie de la poigne d’Éric. M’enfin, sera-ce suffisant pour renverser la vapeur?
Moi, martèle-t-il, je me casse. Fait-il en reculant de plus bel vers le trottoir en marge duquel la voiture l’attend, prêt à prendre ses jambes à son cou et plonger sur la banquette arrière. Daddy! Je te dépose quelque part?
IRL
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Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
C’est qu’il pourrait presque se mettre à marmonner, chantonner. Ole est ainsi, son intérêt va et vient et s’enfuit bien rapidement en fonction des circonstances. Il est désormais sûr - pas tant mais qu’importe - qu’il va garder son bras intact. Sinon, les grosses brutes le lui auraient déjà brisé en mille morceaux, n’est-ce pas ? Et toute autre chose probablement.
La manœuvre lui apparaît désormais clairement : de l’intimidation.
Est-ce que ça a fonctionné ? Seul l’avenir nous le dira.
“C’pas que je m’amuse pas follement, les gars, mais, ça patrouille pas mal, dans le coin…”
Ole hausse un sourcil, contre son mur. En vérité, il n’a pas tant envie d’être arrêté par les flics - entre le trafic et la baston de rue. Son casier est déjà bien rempli de délinquances mineures et minables, mais l’accumulation risque d’un jour peser dans la balance.
Il se tend, en conséquence.
“C’est vrai Éric, y’a des bœufs qui font le tour…”
Ole ne capte rien de ton petit jeu, ni même de la chance insolente que tu as eu à cet instant. Ça pourrait bien finir par l’arranger pourtant, puisque la poigne qui maintient son bras commence à perdre en force une fois ces paroles prononcées.
“Moi, je me casse. Daddy ! Je te dépose quelque part ?”
“... Qui ça, moi ?”
Il aurait presque oublié son mensonge - il date d’il y a quelques minutes déjà, il faut dire. Il parvient à tourner la tête vers toi, avec une souplesse dont Ole n’est pas peu fier.
“Bah moi, je veux bien. Mais je sais pas si ton pote et ses potes à lui…”
Quelques secondes encore en suspens - avant qu’on ne finisse par lui lâcher le bras. Ole ne peut s’empêcher de grogner de son épaule revenue dans un axe plus naturel, avant de s’éloigner brusquement du mur. Comme si c’était lui qui avait failli lui péter le bras. D’un bond ensuite, il se décale et se dirige d’un pas vif vers le trottoir.
Une voiture vous attend.
Il hésite un instant, une moue sur le visage, se demandant s’il ne risquerait pas de se fourrer dans un plan encore plus foireux qu’auparavant. Mais entre Eric et ses gros-bras, et toi et tes vingt kilogrammes tout mouillé, le choix est rapidement fait.
“Euh eh bien, au plaisir de ne pas vous revoir surtout.”
Comme ça, on pourrait presque croire que la leçon a été apprise.
La manœuvre lui apparaît désormais clairement : de l’intimidation.
Est-ce que ça a fonctionné ? Seul l’avenir nous le dira.
“C’pas que je m’amuse pas follement, les gars, mais, ça patrouille pas mal, dans le coin…”
Ole hausse un sourcil, contre son mur. En vérité, il n’a pas tant envie d’être arrêté par les flics - entre le trafic et la baston de rue. Son casier est déjà bien rempli de délinquances mineures et minables, mais l’accumulation risque d’un jour peser dans la balance.
Il se tend, en conséquence.
“C’est vrai Éric, y’a des bœufs qui font le tour…”
Ole ne capte rien de ton petit jeu, ni même de la chance insolente que tu as eu à cet instant. Ça pourrait bien finir par l’arranger pourtant, puisque la poigne qui maintient son bras commence à perdre en force une fois ces paroles prononcées.
“Moi, je me casse. Daddy ! Je te dépose quelque part ?”
“... Qui ça, moi ?”
Il aurait presque oublié son mensonge - il date d’il y a quelques minutes déjà, il faut dire. Il parvient à tourner la tête vers toi, avec une souplesse dont Ole n’est pas peu fier.
“Bah moi, je veux bien. Mais je sais pas si ton pote et ses potes à lui…”
Quelques secondes encore en suspens - avant qu’on ne finisse par lui lâcher le bras. Ole ne peut s’empêcher de grogner de son épaule revenue dans un axe plus naturel, avant de s’éloigner brusquement du mur. Comme si c’était lui qui avait failli lui péter le bras. D’un bond ensuite, il se décale et se dirige d’un pas vif vers le trottoir.
Une voiture vous attend.
Il hésite un instant, une moue sur le visage, se demandant s’il ne risquerait pas de se fourrer dans un plan encore plus foireux qu’auparavant. Mais entre Eric et ses gros-bras, et toi et tes vingt kilogrammes tout mouillé, le choix est rapidement fait.
“Euh eh bien, au plaisir de ne pas vous revoir surtout.”
Comme ça, on pourrait presque croire que la leçon a été apprise.
IRL
INRP
STATS
Mauvais endroit, mauvais moment
avec Ole
La chaleur règne dans l’habitacle, ainsi qu’un parfum fruité artificiel rappelant celui d’un sachet de jujubes assortis fraîchement ouvert.
Cuirette contre cuirette, Bo se glisse sur la banquette arrière jusqu’à se laisser choir derrière le conducteur dans un soupir d’aise. Ce qu’il peut être bien, d’un coup! Il prend soin de ne pas refermer la portière, question que Daddy ait le loisir de l’y rejoindre.
Adieu son pote Éric et sa bande qu’il laisse en plan dans leur malodorant et froid fond de ruelle. Ce qu’il fait d’ailleurs avec grand plaisir. D’autant que l’air frais de la nuit commençait sérieusement à lui faire regretter son choix vestimentaire pour le moins léger. À l’abri dans la voiture, Bo ne se soucie plus de maintenir les pans de sa veste rapprochés. S’accoudant sur le rebord de la fenêtre, il ne craint pas d’exposer son torse nu sous sa veste à paillettes.
Son smartphone dans une main, il cherche sa première destination. Première, oui, qu’il indique, cela fait, au conducteur. Une fois son compagnon de voyage à ses côtés, la voiture repart. Aussitôt, Bo se tourne vers son voisin et lui présente sa main.
Bo. Et précise, comme par automatisme. C’est mon prénom.
Rangeant son portable, il en profite pour extirper (non sans devoir se tortiller) des poches arrière de son pantalon, ainsi que de l’intérieur de ce dernier, coincés entre le vêtement et le sous-vêtement, et parfois carrément entre le sous-vêtement et la peau, des billets. Des 5$, 10$, 20$, tout froissés, remontent à la surface et sont repêchés entre les mains d’un Bo qui jubile petitement, et un peu diaboliquement, en constatant son butin.
Hi hi hi!
Il s’applique à soigneusement déplier les billets dans ses mains.
T’as faim? On va faire un petit arrêt.
Style service à l’auto. D’ailleurs, tel un phare dans la nuit animée de la métropole, l’enseigne lumineuse d’un fast-food luit déjà au loin sur le boulevard. La voiture avance dans sa direction, comme tirée par l’odeur des frites.
IRL
INRP
STATS
Ole Nørgård
Mauvais endroit, mauvais moment
Bo & Ole
Ole se rue dans la voiture à ta suite, laissant derrière lui la ruelle sombre et les autres casseurs. Pourtant, juste avant de refermer la portière, il ne se gêne pas pour lancer à Eric et sa bande un sourire vicelard - signe que sa chance insolente n’a pas encore tourné - et un bras d’honneur juste avant que le véhicule ne s’élance dans la nuit.
“Tss, quelle belle bande de bouffons.”
Il parle pour lui, surtout.
Il se détend légèrement, mais néanmoins conscient de ne pas être tout à fait sorti d’affaire - il reste toi, cette voiture inconnue et l’envie qu’il a de rentrer chez-lui. Alors qu’il tourne la tête dans tous les sens, cherchant une porte de sortie, il constate que tu lui tends la main - main qu’il ne serre pas.
“Beau*”
“Hum ?”
“C’est mon prénom.”
“Chelou comme prénom. Pendant un moment, j’ai cru que tu parlais de moi.”
Va-t-il se présenter en retour ?
Oui, mais différemment.
“Luke. Comme dans Star Wars.”
C’est son pseudo, sur les réseaux et les jeux-vidéos. Lukoje, qu’il abrège Luke par convenance. Une blague entre lui et lui-même, que personne n’ayant ses origines danoises ne pourrait capter. Quant à son vrai prénom, il le garde pour lui - hors de question que tu puisses seulement penser à le retrouver, et encore moins que tu en sois capable. Même Eric et ses gros bras ne le connaissent pas.
“T’as faim ? On va faire un petit arrêt.”
“Nan, je t’avoue que j’ai surtout envie de rentrer chez-moi.”
En vérité, il risque de commander à manger.
Tu joues avec des billets, si bien qu’Ole finit par se demander comment tu as pu mettre la main dessus. Il s’imagine toujours le pire, surtout dans cette situation. Ole ne se considère pas encore comme parfaitement à l’abri. Alors il hausse ses sourcils en fixant le magot, sans trop savoir quoi en penser.
* La faute sur le prénom est faite exprès, c'est pour la blague /sbaff
“Tss, quelle belle bande de bouffons.”
Il parle pour lui, surtout.
Il se détend légèrement, mais néanmoins conscient de ne pas être tout à fait sorti d’affaire - il reste toi, cette voiture inconnue et l’envie qu’il a de rentrer chez-lui. Alors qu’il tourne la tête dans tous les sens, cherchant une porte de sortie, il constate que tu lui tends la main - main qu’il ne serre pas.
“Beau*”
“Hum ?”
“C’est mon prénom.”
“Chelou comme prénom. Pendant un moment, j’ai cru que tu parlais de moi.”
Va-t-il se présenter en retour ?
Oui, mais différemment.
“Luke. Comme dans Star Wars.”
C’est son pseudo, sur les réseaux et les jeux-vidéos. Lukoje, qu’il abrège Luke par convenance. Une blague entre lui et lui-même, que personne n’ayant ses origines danoises ne pourrait capter. Quant à son vrai prénom, il le garde pour lui - hors de question que tu puisses seulement penser à le retrouver, et encore moins que tu en sois capable. Même Eric et ses gros bras ne le connaissent pas.
“T’as faim ? On va faire un petit arrêt.”
“Nan, je t’avoue que j’ai surtout envie de rentrer chez-moi.”
En vérité, il risque de commander à manger.
Tu joues avec des billets, si bien qu’Ole finit par se demander comment tu as pu mettre la main dessus. Il s’imagine toujours le pire, surtout dans cette situation. Ole ne se considère pas encore comme parfaitement à l’abri. Alors il hausse ses sourcils en fixant le magot, sans trop savoir quoi en penser.
* La faute sur le prénom est faite exprès, c'est pour la blague /sbaff
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