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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 24.10.21 12:37
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve soupira, et il avisa les environs avec son air patibulaire. La tête rentrée dans ses épaules tordues, il s'appuyait sur sa canne de presque tout son poids. Son sac à dos paraissait d'autant plus énorme qu'il était rachitique et fatigué de sa journée. Il traînait sa carcasse en claudiquant, les yeux rivés sur le banc où il avait pris l'habitude de s'asseoir. Yve appréciait cet endroit, et il s'y rendait en horaire décalé pour éviter un maximum les autres. Il espérait souvent d'être réellement seul, avec les oiseaux pour seules présences et les arbres. Pendant les heures de cours des étudiants vétérinaires, il pouvait saluer la tranquillité de la forêt. Il avait choisi un endroit peu visité, et en s'asseyant sur le banc, il pouvait étendre ses jambes sans qu'on le lui reproche.

Comme à son habitude, Yve s'échoua sur le même banc. Il laissa tomber son sac à côté de lui, puis il considéra la forêt de Soignes avec un discret sourire sur le visage. Il leva la tête en direction de l'arbre au-dessus de lui ; il en admira le feuillage et les branches, cherchant la présence éventuelle d'un nid. Puis, il retourna son attention sur un pigeon non loin de lui, en train de piqueter le sol à la recherche de nourriture.

Les seules fois où Yve interagissait avec les gens de Soignes, c'était pour les disputer. Râleur, il aurait pu être français ; néanmoins, son attrait pour les oiseaux et son lien étrange avec les pigeons le rendait sévère avec les passants qui les nourrissaient avec du pain. La plupart du temps, ils ne savaient pas que cela pouvait être mortel. Yve s'agaçait souvent ; ce qui lui semblait être des connaissances évidentes ne l'était pas tout le monde. Et si les personnes qu'il disputait comme du pain pourri ne se remettaient pas en question, ça partait en insulte.

Yve inspira, puis il expira en savourant la bouffée d'air froid qui pénétra ses poumons. Il admira le paysage, serein, puis il fouilla dans son sac à dos pour attraper un sac de graines à base d'orge. Il en jeta une poignée au pigeon face à lui, et il l'observa sautiller jusqu'à son repas. Là, Yve se releva en prenant sa canne ; il abandonna son sac. Il marcha en direction d'un arbre opposé, de son pas boiteux et lassé. Ce n'était pas pour rien que ses camarades ne l'appelaient jamais par son prénom, et ne le désignaient que sous le surnom donné : Kreupel, ou Van Kreupel. Yve en était usé, mais il prenait un malin plaisir à ne jamais leur répondre s'ils l'utilisaient pour l'aborder. Il répondait à leurs moqueries par sa propre mesquinerie. Parfois, il poussait le vice jusqu'à leur mettre sa canne dans les pieds.

Son esprit était encombré par des milliers d'idées, et quand il s'arrêta devant la mangeoire à oiseaux, situé sur une branche, il réfléchissait à la créativité des No-Mags. Il y resta planté, s'imaginant comment il pourrait créer un abri magique pour l'hiver, avec un système de chauffage se nourrissant d'énergie solaire, afin que les oiseaux n'aient pas froid. Et il se rappela soudain que depuis toujours, les animaux n'avaient pas besoin des hommes pour survivre. Au contraire, c'était eux leurs nuisibles.

Yve avait mal à la hanche, et quand il plongea la main dans la poche de sa veste, il se rendit compte qu'il avait laissé sa baguette dans son sac.

Grand moment de solitude - au sens littéral et figuré.

Et plutôt que de demander de l'aide, ou de faire l'allée retour, Yve considéra qu'il était un mâle alpha suffisamment fort pour parvenir à grimper et remettre l'orge dans la mangeoire. Il rangea le paquet dans sa poche, puis il établit un plan beaucoup trop complexe pour la simplicité du but. Pendant ces cinq minutes de réflexion, il aurait pu — justement — faire la moitié du chemin inverse, et ne pas prendre le risque de se blesser. Alors voilà : Yve posa sa canne contre le tronc de l'arbre, mais sa main s'enroula aussitôt autour d'une branche pour ne pas perdre l'équilibre. C'est là qu'il songea qu'il avait assez de force  dans les bras pour tirer ses soixante kilos vers la mangeoire, surtout s'il appuyait sa jambe valide sur l'arbre.

Donc Yve s'exécuta ; le plan était parfait, étudié en long, en large, en diagonale.

Mais c'était sans compter l'humidité belge, qui s'infiltrait partout. Dès qu'il posa la semelle sur le tronc, et dès qu'il chercha à se tirer vers le haut, il comprit qu'il avait oublié la pluie du matin. Son pied glissa aussitôt, son genou claqua contre l'arbre, et surtout il avait surestimé sa force.

Yve dégringola aussi vite qu'un château de cartes aux fondations fragiles, et le tout dans un paquet d'insultes craché en flamand.
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 11.11.21 13:21

Pigeons et Ronchons



Le vent souffle et fait bouger les branches, tomber le verglas au sol et rafraîchit les coeurs, il souffle dans nos oreilles et transmet les messages de la Nature.

J'ai enfilé mon uniforme de garde forestier et ai commencé ma patrouille, je pars sans mon binôme, il sait que je préfère passer la première heure tout seul, je suis efficace, je suis plus discret aussi donc je ne fais pas peur aux créatures de la forêt de Soignes.

Alors je saute, d'arbres en arbres, survole les ruisseaux, piste les odeurs, entend les bruits, les signes que me donnent les éléments.

Je monte à la cime d'un des plus grand arbre, plongeant ma tête par dessus le ciel, le vent m'arrachant ma capuche, glissant dans mes cheveux, giflant mes joues et sifflant dans mes oreilles, apportant les nouvelles du monde, je l'écoute longuement, assez longtemps pour capter quelques messages d'amour ou prière que ma mère ou mon clan aurait laissé aux courants la charge de m'apporter, mais rien...pas grave, peut être un autre jour.

Il fait froid ce matin, le ciel est gris et blanc, seuls le vol de quelques oiseaux noirs trouble ce ciel quasi monochrome.

C'est différent, pas pareil qu'à la maison; mais ce n'est pas moins désagréable...j'aime bien cette forêt, calme, protégée, bien rangée, avec ses gigantesques hêtres qui font offices de gardiens mais aussi de repères...je l'aime bien la forêt de Soignes.

C'est un craquement de branche au sol qui me sort de mes rêveries, à quelques mètres en dessous de moi, plus loin, vers un petit banc.

J'observe un temps une silhouette malingre, grande et tremblante se mouvoir entre un banc, un oiseau et un arbre. Je m'approche doucement, je descend de mon perchoir doucement, pour ne pas effrayer qui que ce soit.

Je constate qu'il a donné à manger à l'oiseau...ça m'énerve...les gens devraient savoir qu'il ne faut pas leur donner à manger n'importe comment, quand et quoi.

Alors je descend, je glisse, le vent se glissant sous ma cape et mon écharpe, faisant vibrer mes vêtements.

Et j'atterris derrière un arbuste, non loin de l'arbre où l'homme à décidé de s'asseoir, et je l'observe, il admire les arbres, observe les perchoirs, les mangeoires et les nichoirs éparpillés dans la forêt; d'ailleurs une mangeoire est vide, c'est mon rôle de la remplir...je fouille distraitement dans mes grandes poches et mon baluchon, vérifiant machinalement si j'ai bien pris de quoi faire...

Il tente de se lever, s'accroche à une branche mais je vois l'accident arriver...je réagit, vite, je m'élance et glisse mes bras sous l'homme, le soulevant très aisément avant que son fessier ne puisse heurter le sol, ce qui est vraiment douloureux à ma connaissance.

Je me relève, le garçon dans mes bras, tel la princesse dans les bras de son chevalier...je vois son visage plus précisément...le regard perçant, le visage anguleux, les lèvres pincées...je ressens que ce n'est pas la personne la plus agréable rien qu'à sa façon d'exprimer ses émotions par ses gestes et son visage.

-Attention...Monsieur...

Je le repose vite, cachant mes bras repoussant sous ma cape et me retournant pour approcher la mangeoire que je remplis en murmurant un air...une chanson qui m'est familière mais que je n'arrive pas à pointer du doigt...vite, quelques oiseaux s'approchent timidement de la mangeoire et de moi...ils me connaissent bien...ces doux animaux de la forêt de Soignes.

Sans me retourner et offrant perchoir aux oiseaux par mon corps penché au dessus de la nourriture offerte je ne me retourne pas, hésitant et légèrement effrayé par son aura sévère et le simple fait que je ne parle pas très bien encore le français:

-Il ne faut pas nourrir les animaux....c'est mon travail...garde forestier...

Je bouge vaguement la main comme pour mimer ce que je veux exprimer alors que je suis dos à lui...mais tant pis, il est sûrement assez apeuré par mon apparence, il n'y a pas de nécessité à ce que je lui montre mon visage quand je lui parle.

Codage par Libella sur Graphiorum
Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 13.11.21 11:25
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve était déjà en train de chercher sa canne. Celle-ci se faufilait, et au passage, elle claqua la jambe avant de se cogner l'arbre. Yve râla en flamand, et il s'agaça de l'aide non sollicitée. Il savait tomber correctement, sa canne avait été modifiée au cas où, et être traité comme une princesse délicate piqua son égo. Au moins, l'inconnu ne le garda pas plus longtemps, et le délivra. Yve faillit faire un geste agacé de la main pour le repousser, mais il l'avorta. Il se contenta de ramasser sa canne, et de s'appuyer dessus en le foudroyant du regard.

« Je sais tomber. »

Et il avait remarqué, les appendices vite dissimulés sous le tissu. Cela joua en la faveur de l'inconnu, car son élan de colère retomba instamment. Bien sûr, il était las des bipèdes. Leur monde ne voulait pas de lui, et ce genre d'action le mettait davantage en danger — et heureusement, il n'était pas en fauteuil. Yve garda alors le silence ; pas de « merci », mais aucune insulte. Juste ses yeux perçants qui observaient l'autre. Scientifique, surtout. Dénué de toute humanité.

Yve cherchait, sous la cape, les appendices qu'il avait aperçus. Il imaginait leurs agencements, leurs façons de s'articuler, et se demanda pourquoi il avait une telle apparence. Il dégagea vite, ce sentiment de ressemblance qui picora sa poitrine. Inutile dans un tel moment. Il chantonnait, vraisemblablement mal à l'aise. Yve en était le responsable, estimait-il, mais il s'en fichait. Questions. Réponses. Intérêt. Théories. Il devait à tout prix noter ce qu'il observait.

« Hein ? »

Yve releva les yeux sur l'autre, les sourcils froncés, si enfoncé dans ses pensées qu'il en avait oublié l'interaction humaine. Il soupira, il haussa les épaules, et d'un geste fatigué, il désigna la mangeoire :

« Les oiseaux n'avaient plus rien, et j'ai des graines. Regarde. »

Yve lui montra le paquet, il en restait une bonne moitié. Il s'agissait de graines de tournesol noires, décortiquées. Peut-être avait-il pris le temps de le faire lui-même, impossible à dire. Elles convenaient pour la plupart des oiseaux, et sans la coque, il y aurait moins de déchets accumulés dans les mangeoires.

Sans trop se soucier des difficultés de langage de son vis-à-vis, Yve s'exprimait en français sans faire d'efforts sur son accent flamand.

« Et je ne suis pas le genre de crétin à leur donner du pain, grogna Yve en se détournant. Est-ce qu'ils ont encore de l'eau ? enchaîna-t-il. Je n'ai pas pu vérifier. Fais-le, t'es plus grand et plus capable que moi. »

La dernière remarque était pleine d'indifférence, Yve énonçait un fait. Il se dirigeait en boitant vers ses affaires. Sur son sac, un petit oiseau décidait de l'inspecter. Yve s'arrêta alors, ses épaules se détendirent, et il le regarda avec un bref sourire sans intervenir. Il ne voulait pas lui faire peur ; il se contentait d'effrayer le garde-forestier à la place.
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 22.11.21 16:23

Pigeons et Ronchons


Les oiseaux volètent et observent, spectateurs de la scène qui se déroule entre le jeune homme à la canne et moi.

Je continue de les nourrir, de les regarder s'attrouper autour de moi et je souris doucement aux gazouillements de nos compagnons à plumes.

« Je sais tomber. »

Il s'adresse à moi, ce qui me fait dresser les poils et tendre le dos, il dégage une hostilité étrange et je ne sais pas vraiment ce qu'il me veut mais je crois que je n'ai pas envie de savoir.

Je tourne légèrement la tête vers lui, pour le regarder du coin de l’œil et...aïe...il observe avec insistance mes bras, je rougit et attrape d'un bras les autres, mal à l'aise et nos regards se croisent alors, et bizarrement, paradoxalement avec ce que l'on peut penser...je suis la proie, l'énorme et musculeux moineau, proie de ce petit et chétif corbeau dans ce combat de regard.

« Hein ? »

J'écarquille les yeux, effaré face à l'impassibilité de mon interlocuteur, son regard froid qui ne se soucie finalement pas de ce que je suis mais vraiment de ce qui m'entoure...ce qui me fait.
Il tourne son regard vers les bacs à graines et les oiseaux.

« Les oiseaux n'avaient plus rien, et j'ai des graines. Regarde. »

Je plonge mon regard dans son sac qu'il me tend, des graines de tournesol décortiquées, je hoche la tête brièvement sans recroiser son regard et retourne à mes occupations, continuant de donner de la nourriture aux animaux et de repérer si certains d'entre eux sont malades ou blessés.

J'entends le malingre derrière moi:

« Et je ne suis pas le genre de crétin à leur donner du pain, grogna Yve en se détournant. Est-ce qu'ils ont encore de l'eau ? enchaîna-t-il. Je n'ai pas pu vérifier. Fais-le, t'es plus grand et plus capable que moi. »

Il est effrayant, et sans rechigner, je m'exécute et me met alors à grimper aux arbres, vérifiant chaque abreuvoir et m'assure de remplir chacun de ceux qui sont vides, c'est plus parce que c'est mon travail que parce qu'il me demande de le faire que je le fais, mais il est vrai que sa prestance est assez écrasante pour me forcer à exécuter ses ordres sans protester.

Alors je fais, je remplis d'eau et saute d'arbres en arbres avant de repérer du coin de l’œil un petit oiseau, un jeune chardonneret élégant qui, blessé à une aile, n'a pas pu suivre sa murmuration vers le sud.

Alors je le prend dans mes bras et descend calmement, doucement au sol, je fouille dans ma besace ;au cas où; de quoi le soigner avant de le ramener au refuge des gardes forestiers.

-Vous...avez médicaments?

Je pose le petit oiseau sur mon écharpe que je pose sur le banc et me tourne vers l'homme:

-Monsieur?

Codage par Libella sur Graphiorum
Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 22.11.21 19:13
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve plissa les yeux, puis enfin, il fit un pas vers ses affaires. L'oiseau s'enleva dans un battement d'ailes, après lui avoir jeté un coup d'oeil. Ah, il était vrai qu'ici, c'était lui qui venait envahir son territoire tranquille. Il en sourit, amusé, avant de poser la main sur son sac. Il reprit sa baguette magique, avant de se retourner péniblement vers l'autre créature. Il examinait ses déplacements, il tentait de calculer sa vitesse, et pensait.

Tout le temps. Son esprit ne se décrochait pas un instant de ce qu'il considérait, et les théories, oh ! Si nombreuses, elles lui faisaient oublier jusqu'à sa quiétude. Il devait noter, oui. Vite. Mais s'il décrochait son attention une seconde, il allait rater des trucs. Yve regrettait de ne pas pouvoir tout enregistrer de ce que ses pupilles voyaient. Ainsi, il aurait pu visionner encore et encore la scène, l'analyser à l'infini pour en tirer des informations. Il était tellement pris dans sa phase d'observation que lorsque l'autre revint, il sursauta.

Yve s'appuya sur sa canne, il releva les yeux sur l'autre. Il le détailla, encore pris dans ses pérégrinations, à songer qu'on apprenait aux monstres à se cacher. Quoiqu'il ne considérait pas son handicap comme un frein, ou comme une définition pure et brute de son individualité, il comprenait.

« Mh ? »

Yve haussa un sourcil, puis il coula un regard sur l'animal blessé. Il s'écarta pour laisser le géant déposer l'oiseau, avant de tirer son sac loin.

« Ah ? Oui... Oui... Mais ça risque de le tuer. »

Fait et froideur.

« Mais je peux peut-être le soigner, avec la magie ; je l'ai déjà fait. Soigner les oiseux. »

Son accent flamand roucoulait dans sa gorge, et il recula encore d'un pas. Il s'assit à l'autre bout du banc, son sac entre les jambes. Il appuya la main sur la surface glacée, et il se pencha vers l'oiseau.

« Tu l'as trouvé en haut ? »

Se renseigna Yve sans un regard vers le garde-forestier. Il songeait que s'il avait été au sol, il serait probablement mort ; tué par un chat, oublié. Soupir.

« Ne le déplace pas trop, on pourrait aggraver ses blessures. »

Yve, examina l'animal, les sourcils froncés et l'air concentré. Chez lui, ça accentuait ses traits patibulaires, et les cernes qui creusaient ses yeux. Il remarqua l'aile tordue, le sang sur les plumes.

« Ah ! S'exclama Yve. Chardonneret, ya. Un jeune, il n'a pas du rouge sur la face. »

Yve attrapa son sac, et il le tendit à l'inconnu. Yve inspecta l'oiseau, le dos voûté, les mèches autour de son visage. Et il murmura, en pointant le bout de sa baguette magique, le sort de soin. L'aile se replaça aussitôt, et l'oiseau pialla. Mais il ne s'envola pas.

« Regarde dans mon sac, je dois avoir une boîte, on va lui faire un endroit confortable pour que tu puisses l'emmener voir ce qui ne va pas, auprès des vétérinaires. Il y a peut-être un souci interne que je ne vois pas, il faut aussi qu'il mange. Chardonneret élégant, répéta Yve plusieurs fois pour lui-même. Tu peux prendre les graines de tournesol, et essayes de les casser en petits morceaux. »
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 24.11.21 12:21

Pigeons et Ronchons


« Mh ? »

Je le regarde un instant, alors que ses yeux virent de mon visage pour se poser sur le petit oiseau que je porte dans mes mains.

« Ah ? Oui... Oui... Mais ça risque de le tuer. »

Je me tend au son de sa voie, la sécheresse des faits qu'il expose sans aucune empathie ces faits.

« Mais je peux peut-être le soigner, avec la magie ; je l'ai déjà fait. Soigner les oiseaux. »

Il se pose à côté du petit, les yeux qui examinent et la bouche qui questionne:

« Tu l'as trouvé en haut ? »

-Oui, dans son nid

« Ne le déplace pas trop, on pourrait aggraver ses blessures. »

-Je suis pas bête.

Je marmonne et boude, légèrement agacé par la façon hautaine qu'il a de s'adresser à moi. Surtout que de mon point de vue, l'homme blanc est bien plus souvent "bête" que l'animal sauvage lui-même.

Je le regarde examiner le petit, le frôler des doigts, de ses longs doigts froids et pâles...et je pince les lèvres, patient, n'étant pas particulièrement doué dans la magie de soin, d'abjuration ou de protection, j'espère au moins que lui saura faire quelques miracles.

« Ah ! Chardonneret, ya. Un jeune, il n'a pas du rouge sur la face. »

Un léger sifflement accompagné d'une lumière blanche, un craquement accompagné d'un léger cri et enfin le petit est soigné, je laisse échapper un petit rire de soulagement, un cri de victoire et m'agite doucement sous ma cape avant de prendre le chardonneret dans mes mains avant de le cacher dans mon col et dans mon écharpe, tel une mère kangourou avec son petit, nous regardons dans la même direction.

Il pépie et se frotte à mon cou pour se réchauffer, chercher l'affection et un instant je retiens un soupir de joie et de niaiserie.

« Regarde dans mon sac, je dois avoir une boîte, on va lui faire un endroit confortable pour que tu puisses l'emmener voir ce qui ne va pas, auprès des vétérinaires. Il y a peut-être un souci interne que je ne vois pas, il faut aussi qu'il mange.

Je l'entend murmurer pour lui même un instant. Puis il reprend.

Tu peux prendre les graines de tournesol, et essayes de les casser en petits morceaux. »

Je m’exécute, il est vrai que le mettre dans une boîte pour le transporter est bien plus sécurisant et sûr pour lui.

Je me tourne face à l'homme et lui dit tout simplement de me suivre jusqu'au cabanon des gardes forestiers, donnant guide à la marche. Je ne lui donne pas de raison ou d'explication pour mon invitation à me suivre, lui laissant la décision finale pour lui seul.

Mais je pense que c'est une idée que de le remercier en l'invitant à me suivre jusqu'à la maison, et lui donner l'opportunité de participer aux soins procurés au petit passeriforme.

Codage par Libella sur Graphiorum
Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 26.11.21 8:35
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

L'autre était aussi causant que lui ; ce n'était pas plus mal. Yve ne s'épanchait pas sur ses émotions, et le seul moyen de le faire — réellement parler — était de déclencher ses passions. Un sujet de conversation, amené plus ou moins dans la discussion, et le voilà qui s'enflammait. Parfois, il n'avait même pas besoin d'être invité à parler pour donner son point de vue. Il se redressa, en prenant ses affaires. Ce fut là que l'autre lui indiqua de le suivre. Yve fronça les sourcils, puis il se contenta d'un sourire particulièrement doux.

Yve ne savait pas trop quoi dire, alors il se contentait de traîner sa carcasse derrière le garde-forestier. Il tentait de maintenir son rythme, sa canne frappait le sol, et il boitait derrière. Au bout d'un moment, après un débat houleux entre lui et lui, entre son égo et sa santé, il demanda :

« Ralentis, s'il te plait. »

Avec son accent flamand qui faisait roucouler les « R », et sa voix feutrée. Il releva les yeux sur l'autre jeune homme, un autre sourire et il lui tendit la main.

« Je suis Yve, et toi ? »

Il était vrai que tous les deux n'avaient pas échangé à ce sujet. Surtout, ils s'étaient davantage inquiétés de l'état de l'oiseau que du reste. Yve avait des questions, beaucoup de questions. Des théories qui s'empaquetaient à l'intérieur de son esprit, et qu'il classerait plus tard. Il savait que ce n'était pas poli, et il était le premier à savoir ce que l'homme-araignée ressentirait s'il le traitait ainsi.

Mais voilà, Yve avait trop d'interrogations.

Et pas que.

Il y avait aussi de l'entrain. Il était du genre à aimer les comics et les bandes dessinées, et là, devant l'homme-araignée, fallait-il faire un dessin ? Il fit la moue, puis il se contenta finalement :

« Tu travailles ici ? Je ne pense pas t'avoir vu auparavant. »

Yve reprit la marche, les épaules détendues. Si le langage du corps en dévoilait plus que les mots, c'était essentiel d'y faire attention. Habituellement, il se fichait d'avoir une mauvaise communication, ou il se fichait tout bonnement de comment les autres le considéraient. Ça lui faisait une belle jambe — hahahahahah.

Mais là, l'homme-araignée était intéressant. Et il ne lorgnait pas spécialement sur sa canne. Et il semblait aimer les oiseaux — point non négligeable. Quand les autres petits garçons rêvaient de devenir pompiers ou astronautes, petit Yve voulait être ornithologue. Et ça évitait, leurs regards gênants (aux adultes), s'il annonçait qu'il voulait devenir coureur olympique ou aurore. Problème et solution. Abandonner un rêve pour un autre, et faire du second quelque chose qui lui fait du bien.

« Enfin... si tu passes une partie de temps dans les arbres, enchaîna Yve en regardant le bois. C'est pratique pour éviter la foule. »

La foule, Yve ne l'aimait pas trop.
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 01.03.22 21:04

Pigeons et Ronchons


« Ralentis, s'il te plait. »

Je me retourne et vois qu’en effet, il était bien en retard, et sa canne ne l’aidait pas à avancer plus vite. Il s’adresse à moi :

« Je suis Yve, et toi ? »

Etonné par ce premier pas cordial vers moi je lui réponds :

-Aleck.

Nous restons là dans le froid, raides comme des piquets, comme des animaux à se jauger et à s’intéresser à ce que l’autre peut bien penser.

Ce n’est finalement que quand il reprend par une question que la tension retombe gentiment.

« Tu travailles ici ? Je ne pense pas t'avoir vu auparavant. »

-Oui, c’est un travail euh...comment dit Madame Sapa ?.... Ah ! oui ! Alimentaire. Je suis apprenti du corps d’intervention des affaires majeures.

Je continue ma marche, faisant dos à l’homme à la canne mais finalement me retourne :

-Tu veux que je te soulève ? Pour ta jambe ?

« Enfin... si tu passes une partie de temps dans les arbres. C'est pratique pour éviter la foule. »

Je suis interloqué par cette intervention, je m’arrête, me retourne et l’espace d’un instant le regarde comme me regardent les gens qui sont dégoûtés par mon apparence, un sourcil en l’air et l’œil inquisiteur, mais pas pour la même raison, juste parce que je me demande ce qui aurait pu lui faire penser cela :

- Non c’est parce que ça va plus vite.

Codage par Libella sur Graphiorum
Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 09.03.22 12:11
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Hahhahaha.

Yve haussa un sourcil sur Aleck. Son visage resta fermé, pourtant il n'était pas dur pour autant. Il se contenta de faire « non » d'un signe de tête. Il n'aimait pas être traité comme une créature fragile. Le regard des vieux - encore eux ! - avec lesquels il se battait pour une place assise, ça lui suffisait. Il prenait sur lui. Ne voulait pas inspirer la pitié, car en soit, sa canne faisait partie de sa normalité à lui. Oui, sa jambe lui faisait mal. Mais cette douleur, c'était une seconde peau.

Alors l'échange de regard avec Aleck dura. Longtemps. Yve haussa un sourcil, puis l'autre, alternativement. Interrogateur. Enfin, Aleck lui dévoila la vérité : ça allait plus vite. Le jeune homme laissa un sourire passer à travers son visage austère.

Oui, forcément.
« Je vois, lâcha-t-il en appuyant sur sa canne. Il était vrai qu'il n'y avait pas tant de foule que ça dans la forêt. Du moins, actuellement. Et ce n'est pas ma jambe, c'est ma hanche. »

Précision.

Comme si cette information était suffisamment intéressante. Comme si la donner rendrait Yve plus humain. Moins... vieux-jeu. D'habitude, le sorcier ne prenait la peine d'en parler. Son épaule roulait au rythme de son pas. Sa posture avait quelque chose d'épouvantable. Ses yeux remontaient sur celle d'Aleck, intéressé et curieux. Et le revoilà, à repartir dans ses théories. Il avait des questions. Plein de questions. Son carnet de notes dans son sac allait être rempli de théorie.

Mais ce n'était pas le bon moment.

Yve décidait, parfois, de se montrer subtil et prévenant. Lorsque la situation pouvait lui rapporter quelque chose - auparavant, un sourire de Mina, une accolade protectrice de Jean-Pierre (et combien il aimait ce contact, rassurant et doux, provoquant l'envol d'un millier de papillons dorés dans son ventre), c'était suffisant pour monnayer ses élans de bonté -, il s'acclimatait aux normes sociales.
C'est juste que les gens n'étaient pas suffisamment intéressants, le reste du temps, pour qu'il s'efforce à être ce qu'il attendait de lui. Le gamin à la canne doux, fragile.

Et puis, le sort de l'oiseau était plus important que sa soif de connaissance. Yve suivait donc Aleck, claudiquant, les yeux à se poser dans les branches des arbres, à écouter les chants du vent et de ses amis à plumes. Les pigeons continuaient de roucouler à son passage. Le bâtiment au loin se dessinait au travers des branches.

Yve se demanda alors, soudain, si sa lenteur n'agaçait pas Aleck.

C'était peut-être pour ça qu'il lui avait demandé de le porter ? Ah. Oui. Toujours. Non.

« On arrive, indiqua Yve à quelqu'un qui connaissait parfaitement le chemin. Il voulait juste combler le silence. Il savait que sa nature silencieuse pouvait provoquer des malaises. Apprenti, hein... répéta le jeune homme. Interventions Majeures. Il eut un petit rire soufflé par le nez. Je vois, ça te va bien. »
KoalaVolant
Weaver Argyle
IRL
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Weaver Argyle
# 08.09.22 10:30

Pigeons et Ronchons


En effet, nous arrivions vers la cabane des gardes forestier, je monte sur le perron et propose une main à Yve, pour l'aider à monter les marches.

Nous sommes sous le porche, et j'entend quelques rires dans la bâtisse, je me tourne vers Yve:

-Tu veux entrer?

Je n'attend pas vraiment sa réponse, je rentre, je sors le chardonneret de la boîte et le pose sur la table.

Dans la pièce, Phil, une montagne de muscle au sourire éblouissant, tatoué de haut en bas, la main sur la panse, tentant de contenir du mieux qu'il peut une explosion de rire. Assis en face de lui, se tiens Laura, flamande de son état, la peau bronzée et les cheveux clairs, dans toute sa grâce elle me sourit en me voyant entrer, essuyant une larme provoquée sûrement par un fou rire.

-Qu'est ce qui fait rire?

Phil tente de m'expliquer, mais a peine un mot s'échappe de sa gorge qu'il pouffe de rire, un rire gras très communicatif et contagieux:

-BAHAHA!

Je laisse échapper un gloussement et alors que Phil, voyant le Chardonneret, sort café en main; il a sûrement pensé qu'il était préférable de libérer l'espace et d'éviter d'effrayer l'oisillon.

Laura se tourne vers moi:

-Désolée, on s'est emportés, je lui ait raconté notre dernière patrouille durant laquelle tu t'es retrouvé nez à nez avec un sanglier.

Je n'ai pas tout compris mais en piochant les mots, j'ai compris qu'elle parlait du cochon sauvage, je rougis automatiquement, et me trouve embarrassé.

Je secoue la tête et tend la main vers Yve et fait des allers retours vifs:

-Laura, Yve. Yve, Laura.

Je pince les lèvres, m'assoit et commence à prendre soin de l'oiseau en le posant sur la table, à la lumière orangée de l'ampoule et du feu.

Rien de bien grave, je soupire de vrai soulagement, puis je sors vers la cuisine pour y trouver de quoi créer un petit havre de sûreté et de soin pour lui.

Je laisse Yve et Laura avant de revenir quelques minutes plus tard.

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 08.09.22 22:49
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve fit « non » d'un signe de tête, lorsqu'Aleck lui proposa sa main pour l'aider. Tout en retenant un soupir - agacé, il n'était pas une demoiselle en détresse, voyons -, il gravit les marches derrière le jeune homme. Toujours très curieux concernant ses bras. Il avait des questions. Beaucoup de questions. Que des questions. Pourquoi ne pouvait-il pas se passer des élucubrations sociales ? Il fallait qu'il note tout. Absolument tout. Et... Ah. Des rires. C'était à cause de lui ? Il plissa les yeux sur les deux collègues d'Aleck, avant qu'ils ne partagent l'histoire. Et là, Yve releva un sourcil sur son vis-à-vis, visiblement sceptique. Puis il haussa les épaules. Les sangliers dont il ne se rappelait jamais du nom étaient connus pour défendre férocement leurs petits. Du genre à foncer dans une voiture, sans craindre pour leurs vies. La vérité, c'était que les véhicules ressentaient plus de douleur que l'animal. Pas si surprenant.

Et sinon, comment avait-il fini avec autant de bras ?

Yve ouvrit la bouche, puis il se ravisa. Aleck retourna à ses affaires, et lui, si par ses réflexions en avait oublié les présentations. Il fixa Laura, fit un vague signe de la main en grognant. Aleck les laissa seuls, et Yve, aussi indifférent par les normes sociales, n'engagea pas la conversation.

Le jeune homme se contenta d'avancer, la canne frappait le sol d'un son presque militaire. Il se contenta de se défaire de son sac, qu'il déposa au sol. Quand Aleck s'en retourna vers eux, il releva les yeux sur lui. Avec paresse, presque, puis il haussa un sourcil d'intérêt :

« Alors ? Tout est bon ? »

Le sort de l'oiseau l'intéressait, plus que Laura et l'autre personne qu'il avait oubliées en exactement douze secondes. Oui. Malgré la taille et les tatouages. D'ailleurs, l'on pouvait déjà parier qu'il allait oublier le prénom de Laura dès la fin de la journée, tant Yve allait être pris par ses différents sujets de recherches. Et les bras.

Il fallait qu'il demande.

Pourtant, le sorcier était bien placé pour savoir que ce genre de question, c'était douloureux et intrusif. Un peu comme les enfants qui lui demandait, pourquoi lui avait une troisième jambe. En piaillant dans tous les sens, et en le vidant de son énergie dans un seul battement de cils.

Yve s'appuya sur sa canne, il rangea son autre main dans sa poche, puis il fit la moue. Il était clair qu'il fixait Aleck, et qu'il l'étudiait même ; bien sûr, il n'allait pas lui demander de se foutre à poils pour voir tout ça de plus près. On ne disséquait pas les gens dès la première rencontre.

(Quel dommage)

Alors Yve finit par demander :

« Je sais que je ne devrais pas poser la question, je suis désolé si cela te blesse, non, il n'était pas désolé, mais il pouvait bien faire semblant. Peux-tu m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Pour ton corps, je veux dire. »
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 09.09.22 15:00

Pigeons et Ronchons


Je reviens une petite cage prévue pour les sauvetages en main et le regard qui alterne entre Laura et Yve.

Laura me lance un regard que je comprend comme étant une inquiétude mélangée à de la confusion, l'atmosphère dans la pièce à vite changé, ce n'est plus du tout l'humour qui règne mais Laura change vite d'expression et demande à Yve:

-Tu es un ami d'Aleck? C'est cool! Mon grand balourd a tendance à être timide.

Je rougis, je regarde l'interaction sociale se dérouler devant moi, je me tais, embarrassé, je laisse Laura et Yve interagir.

Yve me demande ensuite:

-Alors? Tout est bon?

Je relève la tête, l'oiseau dans la cage bois, mange un peu, tente de voleter un peu mais rien n'y fait, il faudra attendre un temps avant qu'il puisse repartir.

-Regarde.

Je lui laisse ma place sur la chaise devant la table sur laquelle est posée la cage.

Je me lève, je suis embarrassé, est ce un nouvel ami? Il n'a rien dit sur mes bras...il est poli...Je...

-Je vais faire du thé! Qui veut?

-On dit qui en veut Aleck, et j'en veux bien s'il te plaît.

-Merci!

Laura esquisse un sourire, comme une mère Laura s'est toujours bien occupé de moi, toujours inquiété, je lui souris en retour et je rentre dans la cuisine une deuxième fois pour y préparer du thé.

J'entend Phil rentrer, s'égosillant, il déclare:

-Je vais en patrouille, des gnomes m'ont fait part qu'un corbeau a décidé de faire son nid sur le toit d'une de leur maison.

-Okay, pas de soucis, je reste ici avec Aleck au cas ou.

-A plus tard Phil!

Je ressors, une théière et des tasses sur un plateau, pose le tout sur la table, Yve regarde l'oiseau, Laura regarde Yve, je m'assoie:

-J'ai manqué quoi?

-Pas grand chose. Yve n'est pas très bavard, comme toi c'est bien, vous vous complétez.

Yve sors de sa torpeur ornithologique pour se tourner vers moi:

-Je sais que je ne devrais pas poser la question, je suis désolé si cela te blesse.

Aïe, je sais vers quoi ça mène...

-Peux-tu m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Pour ton corps, je veux dire.

Je pince mes lèvres, je baisse les yeux, je tire un peu plus ma cape et un instant je ne dit rien.

Je vois Laura du coin de l'oeil, une expression de colère sur le visage, elle sauterais presque au dessus de la table mais alors qu'elle allait ouvrir la bouche pour lâcher une tempête sur Yve, je sursaute et me lève:

-J'ai oublié les biscuits!

Je ressors une énième fois vers la cuisine.

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 09.09.22 17:44
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve boîta jusqu'à la petite page, il se pencha pour regarder l'oiseau avec un bref sourire. Il ne prit pas place à table, appuyé toujours sur sa canne, et l'esprit obnubilé par la même pensée. Quand la jeune femme dont il commençait déjà à oublier le nom, demanda si Aleck et lui étaient amis, il fronça les sourcils. Il la dévisagea, puis il répondit à la place du concerné :

« Non, on s'est rencontré il y a moins d'une heure. »

Pragmatique, méthodique. Il évoquait une réalité, aussi factuelle qu'Aleck avait plusieurs bras. Oui. En théorie, s'il avait voulu en savoir plus, il aurait pu jouer la carte de l'amitié. Mais cela ne l'intéressait pas de perdre son temps, et il assumait ce qu'il cherchait près du jeune homme. Alors voilà, Yve lâcha sa bombe sans sourciller. Curieux encore, pressé d'entendre enfin la réponse à toutes les questions. Son empathie était à degré variable, uniquement lorsqu'elle pouvait se montrer utile.

Alors il ne pensa pas, un seul instant, combien il en manqua.

Et c'est là qu'Aleck préféra s'enfuir. Yve soupira, ses épaules s'affaissèrent, insensibles au regard haineux que Laura lui porta. Le pire qu'il pouvait faire, c'était de s'entêter.

Bien évidemment qu'il décida de s'entêter, et de retourner le couteau dans la plaie. Il se racla la gorge, puis il claudiqua dans la cuisine à son tour. La canne râpait le plancher, on l'entendait souvent bien avant qu'il n'arrive. De toute façon, si la jeune femme voulait lui sauter dessus, elle aurait le temps. Même en marchant, elle allait plus vite que lui lorsqu'il accélérait le pas.

Dans la cuisine, Yve poussa un profond soupir.

« Je préfère le café au thé. »

Yve grimaça en haussant les sourcils, il regarda à droite puis à gauche, avant de remonter ses yeux sur Alderick. Bon. C'était maladroit, socialement, mais c'était vrai. Il préférait le café, il buvait même du Red Bull ou de la Monster pour passer ses nuits blanches à théoriser ses trucs. Il sortit la main de sa poche pour désigner un truc, au hasard, complètement au hasard. Puis, il la laissa retomber contre sa cuisse. Il soupira encore, clairement embêté.

« Bon... euh. Je suis pas trop biscuit... rah. Et shit. Aleck, je me doute qu'on a dû te poser la question, et j'assume totalement que ça puisse être de la curiosité morbide. Regarde. Il serra la mâchoire, il agita sa canne, et frôla son propre pied avec le bout. Je sais, et je n'ai pas grand-chose pour le cacher. Il haussa les épaules. Je me spécialise dans les sciences, enfin, dans les sciences magiques. Il se racla la gorge. Je n'émettrais pas de jugement sur ta condition, je veux juste savoir. »

Ah.

Yve avait fait ce qu'il avait pu, et il avait fait grâce à Aleck de tout son monologue habituel sur l'importance du savoir.

Au moins, c'était une amélioration par rapport à ses habitudes.
KoalaVolant
Weaver Argyle
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Weaver Argyle
# 14.09.22 12:36

Pigeons et Ronchons


Il préfère la café au thé:

-Pas soucis...je fais un café.

Je ne me retourne pas, je m'affaire à faire du café.

Je n'ose rien dire, et je ne me retourne pas:

"Bon... euh. Je suis pas trop biscuit... rah. Et shit. Aleck, je me doute qu'on a dû te poser la question, et j'assume totalement que ça puisse être de la curiosité morbide. Regarde."

Je me crispe et un réflexe, comme un spasme me fais tourner la tête les yeux fermés comme pour éviter de regarder les moments effrayants dans les films d'horreur. Je n'aime pas qu'on parle de ça...indirectement ou non.

Mais je me tourne et je regarde là où sa canne pointe:

"Je sais, et je n'ai pas grand-chose pour le cacher. Je me spécialise dans les sciences, enfin, dans les sciences magiques. Je n'émettrais pas de jugement sur ta condition, je veux juste savoir."

Laura est prête à le faire sortir de la cabane, elle attend que j'acquiesce, que je lui demande, elle est inquiète.

-Je ne suis pas un....freak...

Je n'ai pas d'autre mot.

-Et je ne veux pas être...regardé...

Un soupir, je sors les biscuits, et ramène la cafetière avant de la poser sur la table, je ne fais pas attention à Yve ou Laura:

-Je vais rejoindre Phil.

J'affiche sûrement une mine triste et douloureuse.

J'enfile ma cape et sors.

***

Je vois Aleck sortir, je soupire, puis me tourne vers Yve, le regard inquisiteur et les bras croisés:

-Je pense que tu devrais repartir chez toi.

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 17.09.22 12:23
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Je ne suis pas un freak.

Cette réponse, Yve la connaissait. Peut-être l'avait-il un jour prononcé depuis sa propre bouche. Il commença alors, aussitôt :

« Non... ce n'est pas ce que j'ai voulu d... »

Mais Aleck prit la fuite aussitôt, et lui, la main tendue vers le garçon, soupira profondément. Le silence retomba en même temps que son bras le long du corps, alors que Laura — un nom comme ça — le congédia froidement. Il savait qu'il aurait dû attendre, prendre le temps de développer une quelconque amitié pour avoir les réponses qu'il recherchait. Mais Yve n'était pas comme ça, pas aussi tordu. Il choisissait l'honnêteté et la franchise, malgré les écueils qu'il provoquait.

« Très bien. »

Lâcha-t-il pour l'autre (la fille), en attrapant son sac pour sortir à la suite d'Aleck.  Il ne s'efforça pas à ce cirque social qui l'épuisait, alors il ne prit pas le temps de saluer Laura ou de lui souhaiter une bonne journée. La journée n'était pas « bonne », et son humeur dégringolait comme un gamin qui chute dans les escaliers.

Un pas après l'autre, Yve retourna dehors se confronter au froid, et à la tranquillité du silence. Il resta un moment devant la cabane, à contempler les arbres, peut-être à la recherche d'une ombre, qui sait. Puis il avança, agacé, en ruminant ce qu'il s'était passé. Il espérait seulement que l'oiseau allait vite reprendre des forces. À l'instant, c'était la seule chose qui avait réellement de l'importance.

Les gens le fatiguaient.

Alors qu'Yve était en train de se décider s'il devait retourner dire à Laura d'aller se faire foutre, ou s'il avait envie de profiter du calme des bois, il entendit le surnom que ses camarades lui donnaient. S'il releva la tête, il n'accorda pas d'attention au groupe de garçons qui le hélaient. Jusqu'au moment où l'un d'entre eux — Joris de mémoire —, décida de lui barrer la route :

« Bah alors Van Kreepeul, en plus d'être un éclopé, t'es sourd ?
Et toi, t'es juste con comme une table. »

La réponse, balancée machinalement, avait été aussi froide que son regard. Un sifflemment passa dans le groupe, quelques ricanements. Yve comptait contourner Joris, mais celui-ci l'attrapa par le col de sa veste. Il se sentit perdre l'équilibre, il crispa les doigts sur le pommeau de sa canne. Joris était nettement plus grand que lui, plus musclé aussi, plus beau.

Plus valide.

Pourtant, Yve tenait tête. Toujours. Alors il répondit à son geste par un coup de canne dans le tibia. Un « oh » passa entre les autres garçons, et Joris siffla de douleur.

« Putain, si tu crois qu'être un sale handicapé va m'empêcher de t'en coller une... »

La prise de Joris se raffermit sur son col, mais Yve n'en démordait pas. Il le fixait droit dans les yeux, sans ciller, répliqua, pragmatique :

« Sale handicapé ? Mh. C'est une insulte dans ta bouche parce que tu le vois ainsi, mais pour moi, c'est juste un fait : oui. Je suis handicapé. Alors ? Il haussa un sourcil. Frappe-moi. J'attends. »

Joris lança un regard à ses pairs - les mecs qui tenaient sur leurs deux jambes, qui profitaient de la moindre situation pour étaler leur manque de confiance sous couvert d'égo viril —, et l'un d'eux murmura que ça le ferait pas. Yve serra les dents, alors que Joris décida finalement de le relâcher. Il ordonna aux autres de décoller, avant de le pousser.

Yve ne tomba pas, et Yve les fixa s'éloigner.

Vraiment, cette journée était merdique.
KoalaVolant
Elizabeth Norfolk
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Elizabeth Norfolk
# 01.10.22 1:23

Pigeons et Ronchons



Un regard vers la fenêtre, la neige fait sa couverture elle se pose sur le sol et les pas des gens commencent à se faire voir.

Ça fait plusieurs jours que je travaille sur ce sort, avec des pauses et les cours évidemment mais dès qu'un moment de libre se forme je m'y mettait.

C'est un sort délicat, un sort de traque assez spécifique...

Je pousse un long soupir, penchée sur mes livres, tête entre mes deux poings, puis me pinçant l'arête du nez et me frottant les yeux.

Je regarde à nouveau par la fenêtre....les Bois de Soignes peuvent me permettre de me reposer.

Je prend ma longue cape noire, mes gants de cuir et un carnet, pour noter...si jamais j'ai une illumination.

***

Un instant je m'arrête, j'inspire l'air frais et m'imprègne de l'atmosphère, le silence. c'est bon le silence, c'est calme.

J'avance doucement entre les arbres, j'écoute ce qui m'entoure, j'observe les animaux, les flores qui doucement migrent et flétrissent à l'approche de l'hiver.

Puis...j'entend des voix qui sentent la colère, la frustration.

Je me dirige vers le bruit, sortant ma baguette.

Yve, et des gars de son âge...je fronce les sourcils, j'essaye de comprendre ce qui se dit. Puis je vois une prise par le col, Yve est soulevé comme une bouteille d'eau en l'air...il faut dire qu'il ne doit pas peser lourd.

-Putain, si tu crois qu'être un sale handicapé va m'empêcher de t'en coller une...

J'avance de quelques mètres prête à intervenir.

« Sale handicapé ? Mh. C'est une insulte dans ta bouche parce que tu le vois ainsi, mais pour moi, c'est juste un fait : oui. Je suis handicapé. Alors ? Il haussa un sourcil. Frappe-moi. J'attends. »

Mauvaise idée...ne les provoque pas...

-Lâchez le.

Je n'ai pas peur, je met le masque, je suis confiante, puissante, je suis la sous capitaine froide du club de duel, j'ai une prestance qui garantie ma sûreté et mon influence dans ce duel de regard.

Les garçons étaient des clones, métaphoriquement parlant, juste la même carrure, le même style...des sorciers, surement de membres de l'équipe de Flyball, pas pour dire que tout les "jocks" sont des tas de muscles rustres et sans cervelle, quoiqu'ils sont beaucoup plus dangereux quand ils ont de la matière grise à disposition.

Mais Yve est reposé, la meute de hyène se dirige vers moi. Je compte cinq gars, okay...ça fait beaucoup, jouer bien ses cartes sinon on risque gros.

Celui qui tenait Yve par le col s'approche de moi:

-Tu veux quoi la naine? Respecte tes ainés aller, va jouer gamine.

Je vois à peine Yve derrière les gros bras, mais reste fixée sur les yeux du blondinet, je regarde, des baguettes à la ceinture. Un en retrait avec un grimoire, un Aria? Un Invocateur? Pas assez proche pour que je puisse savoir ce qu'il peut faire.

Je reviens sur l'autre:

-Excusez vous.

Des rires, gras, forcés, gênants.

Je serre ma baguette, la langue passe sur mes dents, faisant siffler l'air entre chacune d'elle et un instant je ressens cette petite flamme, cette bouffé qui consume le masque juste un peu, cette envie cathartique de...faire du mal.

La neige continue de tomber et le "leader" clâme après un rire, provocateur:

-Suce ma bite.

Catharsis....

Je vise la neige à ses pieds.

-Superior concretione

La neige se transforme en glace et emprisonne les pieds du bonhomme.

Il prend sa baguette en main, mais je suis plus rapide:

-Expelliarmus.

Je ne crie pas, je murmure presque.

J'enchaîne par un coup de pied dans ses parties pour bonne mesure.

Puis je saute vers le deuxième gars, sur sa gauche, un geste vif en rond au dessus de ma tête et sa baguette vole vers des buissons plus loin.

Je saute, , un coup de baguette sur ma botte et je devient plus légère, je saute haut et atterrit pied en premier sur le visage du dernier gars désarmé, ce qui le fait tomber à la renverse.

Je me relève, et pointe ma baguette vers les trois autres:

-Je vous attend.

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 01.10.22 12:59
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Tout aurait pu rester là.

Yve roula les épaules, il serra sa canne en poussant un grognement. Il alla ouvrir la bouche pour cracher quelques piques, mais une voix l'arrêta. Il la connaissait, et il poussa un profond soupir en réponse. Lizzie. Forcément, il fallait qu'elle le croise alors qu'il était en position de faiblesse. Peut-être était-il vexé, ou bien fatigué. Parce qu'il savait exactement ce qu'il allait se dérouler. Si se faire insulter par un « sale handicapé » passait — ils n'osaient jamais le frapper, quel privilège ! —, se faire reprendre par une fille ne faisait pas de bien à leur égo.

Yve leva la main, il baragouina quelque chose — ce n'était pas la peine —, mais la bagarre commença avant qu'il ne puisse intervenir. C'était ainsi. Il avait toujours du retard ; les autres marchaient, et lui, il devait claudiquer pour les rattraper. Leurs vies défilaient sous ses yeux, sans qu'il puisse les rejoindre.

Néanmoins, même si Yve était agacé, les coups que Lizzie leur porta lui firent lâcher : « oof ». Oui. Il avait bien conscience que c'était la dernière personne à énerver, et l'espace d'une seconde, il eut un bref moment de compassion pour eux. Si tout semblait bien se dérouler — pour Lizzie -, l'un des garçons resté jusqu'en retrait se jeta derrière elle. Avant qu'il ne puisse la toucher, Yve grogna Impedimenta. Le garçon s'arrêta net, une seconde, voire deux. Le bras suspendu au-dessus de Lizzie, il se retourna alors vers Yve.

« Quoi ? C'est ta petite copine Kreupel ? Les freaks couchent ensemble ? »

Yve se rapprocha, l'autre aussi. Ils faisaient plus ou moins la même taille, mais Yve était deux fois moins gros. Il haussa un sourcil, et avant que l'autre ne rajoute quoique ce soit, il le frappa dans le nez avec sa canne. Le garçon poussa un cri de douleur, il tomba sur le côté. Les mains sur son nez ensanglanté, il remua jusqu'à ce qu'Yve appuie le bout de sa canne entre ses clavicules. Il pouvait l'entendre crisser contre sa veste sa veste en cuir, et d'une voix grave, glacial, il tonna :

« Je t'interdis de la toucher. »

Yve était rarement en colère.

C'était un jeune homme râleur, qui s'agaçait facilement. Il supportait peu de choses, et son caractère grinçant était un excellent répulsif anti-relations humaines. Et il appréciait cette qualité chez lui.

Pourtant, il se mettait rarement en colère. Il n'agissait pas sous le coup de l'émotion. Un sorcier n'était pas censé se battre comme un no-mag', et si l'autre le traita de lâche pour l'avoir frappé, il ne ressentait aucune culpabilité.

Il était furieux que l'un de ces crétins ait tenté quoique ce soit contre Lizzie. Il considérait le nez cassé comme une punition correcte, quoiqu'il aurait pu y aller plus fort.

« Tu te bats vraiment comme une gonzesse, Kreupel, grogna Joris en se redressant tant bien que mal. T'as besoin de l'aide de ta petite copine ? »

Yve haussa un sourcil.

« Tu sais ce qu'on dit ? Les chiens aboient, mais ne mordent pas. Lacarnum Inflammari ! »

Le bas du pantalon de Joris prit aussitôt feu, il agita les pieds de tous les côtés en crachant des insultes. Yve délivra l'autre du poids de sa canne, il recula d'un pas. Il lança un regard à Lizzie, l'air de dire : c'est quoi la suite ?
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Elizabeth Norfolk
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Elizabeth Norfolk
# 02.10.22 17:30

Pigeons et Ronchons


Un regard, une seconde d'inattention et la situation manque de virer au drame, mais Yve, bien qu'handicapé est loin d'être un sorcier de pacotille, il sait ses sorts et comment s'en servir, il est fin stratège, c'est quelqu'un qui réfléchit beaucoup avant d'agir pas comme nos adversaires.

Alors un Impedimenta, une formule invective et derrière moi se trouve vite un gars évanoui et le nez en sang, je garde un oeil sur les trois autres et surtout celui avec le grimoire.

Un surgissement de chaleur et de lumière dans ma vision périphérique, Joris a les pieds à présent en feu exécutant une danse salvatrice, j'en rit doucement, un regard vers Yve qui attend de savoir la suite, je souffle, un sifflement:

-Ancora Mentis

A présent Yve et moi étions connectés par la pensée:

-Le gars en feu et l'autre au sol peuvent être mis hors d'état de nuire facilement, je te laisse t'en charger, un sors d'entrave peut les retenir, et une fois que je m'occupe des trois autres, tu pourras nous transplaner?

Je n'attend pas la réponse, je lui fais confiance, et je vise le gars au grimoire en priorité, il s'apprête à lancer un sort, j'écoute le début:

-C'est le péché qui parle au cœur de l'impie

Un aria donc...chrétien, famille Cassange? Je cours, j'arrive à toute vitesse devant lui et clame:

-Ses yeux ne voient pas....Mutismus

Sort de bloclangue, le point faible d'un aria mal entraîné est son incapacité à contrer les sorts qui l'empêchent de parler.

Je prend le gars par le col et en un pas de valse me retrouve à sa place, me servant de lui comme bouclier, il se prend un Stupefix et un Impedimenta, donc le gars vole pour atterrir aussitôt. Pas mal.

Je siffle entre mes dents, pointe ma baguette vers celui de gauche:

Undam Timoris!

Le gars s'effondre soudainement en pleur, tremblant et hurlant de le laisser, de l'aider, de fuir.

Et je me réjouit.

Je me tourne vers le dernier:

-Alors?

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 02.10.22 20:40
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Par réflexe, Yve ferma son esprit à l'intrusion de Lizzie. Il n'aimait pas partager ses pensées ni ses plans, et il pensait surtout en flamand. Si son accent roulait contre sa gorge, rappelait qu'il faisait partie de « l'autre côté » du mur invisible de la Belgique, les francophones partaient du principe qu'il communiquait en français. Alors face aux ordres de la jeune fille, il se contenta de rouler des yeux en soupirant. Il était déjà blasé par la situation, et soudain, il ressentait le besoin d'être seul. Le froid lui faisait mal au genou, si bien qu'il peinait un peu à suivre ce qu'il se déroula. De toute façon, Lizzie se débrouillait très bien seul, et lui, prévenait ses arrières d'une mauvaise aventure.

Le feu fut vite enfoui sous la neige, Yve regretta. La prochaine fois que Joris ira le chercher, il lui ferait comprendre ce qu'on pouvait ressentir dans sa situation. Il prévoyait déjà de lui broyer la jambe. Histoire de.

Un instant, son esprit s'accrocha au vers que l'un des garçons prononça. Yve pesta d'agacement, puis il envoya voler le livre loin contre un arbre. Histoire de. Encore une fois. Il pesta entre ses dents, puis il fixa le dernier encore debout. Le sang s'étalait dans la neige, puis il s'avança vers Lizzie. Une main sur son épaule pour la prévenir de sa présence, il balança :

« La prochaine fois que vous aboyez, n'oubliez pas que vous vous êtes fait rétamer par une fille, et une “saleté d'handicapé”, il fit les guillemets avec ses doigts.
— Je vais te fumer, Kreupel, grogna Joris en se redressant. »

Yve se contenta d'un sourire, avant de dresser son majeur en réponse. Avant que le dernier tente quoique ce soit, il raffermit sa prise sur Lizzie.

Et tous les deux disparurent.

Quand Yve rouvrit les yeux, il sentit l'odeur du fumier envahir ses narines. Il chancela, les doigts serrés sur le pommeau de sa canne. S'il ne se déplaçait pas souvent ainsi, ou s'il n'utilisait pas de sort de lévitation pour contrer sa hanche, c'était bien parce que ça provoquait des vertiges. Au moins, cette fois-ci, le jeune homme ne se mit pas à vomir - il avait oublié de manger. Il se contenta de secouer la tête, et de cracher des insultes en flamand. Il les avait transplaner en plein milieu des écuries, là où les créatures restaient au chaud.

« Un instant. »

Déclara-t-il à Lizzie, avant qu'elle ne puisse dire quoique ce soit. Il se laissa tomber le long du mur, tout en prenant une profonde inspiration. Il étendit sa jambe blessée, et plia l'autre où il appuya son coude. Il rangea sa baguette dans sa poche, puis il passa la main dans ses cheveux.

Yve attrapa alors sa canne, il en dévissa le pommeau. Puis il déversa dans le creux de sa main son contenu : des pilules, crée entièrement par lui-même qu'il avala.

« Je ne pense pas qu'ils iront par ici, lâcha-t-il alors. »
KoalaVolant
Elizabeth Norfolk
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Elizabeth Norfolk
# 24.10.22 10:48

Pigeons et Ronchons


Une série de virages inconfortable, un sentiment de vertige et une simple envie de vomir mais en un instant, on passe du décor forestier à celui des écuries de l'école.

"Je ne pense pas qu'ils iront par ici"

J'acquiesce en hochant la tête, je regarde tout de même par une porte ouverte au cas où ils auraient immédiatement décidé de transplaner dans la cour. L'odeur familière des animaux et des créatures magiques me rappelle la vie chez ma tante, je suis fatiguée et j'ai envie de rentrer chez moi...

Je tend une main vers Yve, une invitation à se relever, et un gage de félicitation et de camaraderie pour ses prouesses martiales.

-Très beau travail, je t'avais jamais vu dans le feu de l'action, c'est émouvant de voir une telle prouesse. Et tout ça avec une simplicité et une lassitude déconcertante haha.

Je lâche un petit rire moqueur mais qu'Yve reconnait bien.

-Comment t'es tu retrouvé dans cette situation? Franchement c'est n'importe quoi...

Je secoue la tête, en vérité inquiète de l'affaire dans laquelle est tombé mon ami.

-T'as vu! J'ai pu utiliser un nouveau sort de ma création et il est en parfait état d'utilisation!

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Yvan El Sing
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Yvan El Sing
# 24.10.22 14:52
Aleck et Yve

Pigeons et Rochons

Yve grommela quelque chose en flamand, à propos de créature à six bras et de petites frappes sans cervelles. Il refusa pourtant, la main que Lizzie lui tendait. Premièrement, il pouvait se lever seul, et il avait l'habitude de se débrouiller seul. La plupart du temps, lorsque les gens intervenaient — en se passant de son accord —, Yve se blessait et devait faire face à la culpabilité des valides. Deuxièmement, il n'avait pas envie. Là, il se reposait. Alors il se contenta d'un « non », avant de laisser sa main retomber contre sa cuisse. Il gardait étendue sa jambe blessée, puis il soupira profondément.

« Émouvant ? Grogna le garçon. J'ai l'habitude, surtout avec ceux-là. »

Yve haussa vaguement les épaules. Contrairement à la plupart des garçons de son âge, il se fichait de la démonstration viriliste de testostérone. Il avait bien conscience qu'en force pure, il n'avait aucune chance. Même si étonnamment, il se débrouillait au bras de fer. Et puis, une part d'eux ne voulait pas passer pour les lâches qui frappaient des éclopés.

« Mh... longue histoire, répondit-il en posant l'arrière de son crâne contre le mur. Ou plutôt, leurs petits enfantillages classiques : ils m'ont provoqué. J'ai répondu. Joris n'a pas osé me frapper, et tu es arrivée. Quand ils s'ennuient, je deviens le centre de leur monde. »

Yve fit un geste dramatique de la main.

Il avait choisi ses mots avec précisions, il y avait un certain vocabulaire qu'il se refusait d'utiliser. Les brimades ne sonnaient jamais vraiment comme telles dans sa bouche. Il ne mentionnait pas le harcèlement. De son point de vue, ce n'était que des gamineries. Et puis, même s'il était taillé comme un phasme, Yve ne se laissait pas faire.

Jamais.

« Mais je crois que leur égo a pris un coup un peu trop violent, admit-il, Oh. Un éclair passa dans son regard, il croisa les bras sur la poitrine, et le menton entre l'index et le pouce, Yve parla pour lui-même : je sais. La prochaine fois, je leur rappellerai cette humiliation. Oh bien sûr, ils vont prétendre que j'invente ou que je suis déjà sénile, ou le cerveau cramé, que sais-je ! Mais je ne manquerai pas de leur envoyer l'ascenseur. Ah oui. Ton sort. Se souvint-il soudain, il reposa son attention sur Lizzie. Puis dans un long soupir, Yve se leva en s'appuyant de toutes ses forces sur sa canne. Mh mh. »

Dans sa tête, peut-être était-il en train de se rejouer la scène. Peut-être qu'il y avait à présent toutes les parois de son crâne, recouverte de post-ils envahit de notes, d'observations, de remarques. Yve s'avança vers la jeune fille, il s'arrêta devant elle. Il sourit en posant la main sur son épaule.

« Oui, c'était brillant. Bien joué, Lizzie. »

Ses yeux glissèrent sur le côté, alors qu'il se demandait ce que le garçon-araignée faisait.
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