IRL
INRP
STATS
Tyler Thompson
Surnom : Le Monolithe
Groupe : Réfractaire
Age : 32 ans
Nationalité : Père américain, mère inuit
Sexe & genre : Homme cis
Orientation : En couple avec sa morale
Situation conjugale : Pacsé avec son café en poudre
Travail : Garde-chasse
Revenu : Moyen
Particularité(s) : Une cicatrice à l'œil et à la bouche, dissimulée par un tatouage. Abîmé de partout.
Avatar : Aphelios (LoL)
Caractère :
▬ Imperturbable
▬ Pragmatique
▬ Sans émotions
▬ Droit
▬ Moralisateur
▬ Taciturne
▬ Extrêmement dur avec tout et tout le monde
▬ Survivaliste
▬ Misogyne et grossophobe
▬ Ne connaît pas l’équité
▬ Boule de traumas jamais assumé
▬ Réactionnaire
▬ D’une rigueur qui frôle la psychorigidité
Groupe : Réfractaire
Age : 32 ans
Nationalité : Père américain, mère inuit
Sexe & genre : Homme cis
Orientation : En couple avec sa morale
Situation conjugale : Pacsé avec son café en poudre
Travail : Garde-chasse
Revenu : Moyen
Particularité(s) : Une cicatrice à l'œil et à la bouche, dissimulée par un tatouage. Abîmé de partout.
Avatar : Aphelios (LoL)
Caractère :
▬ Imperturbable
▬ Pragmatique
▬ Sans émotions
▬ Droit
▬ Moralisateur
▬ Taciturne
▬ Extrêmement dur avec tout et tout le monde
▬ Survivaliste
▬ Misogyne et grossophobe
▬ Ne connaît pas l’équité
▬ Boule de traumas jamais assumé
▬ Réactionnaire
▬ D’une rigueur qui frôle la psychorigidité
En Bref
▬ Connaissance des androïdes éveillés : Thompson n'a pas connaissance des androïdes éveillés. Si cela pourrait remuer son mode de pensée, il y a de fortes chances qu'il les voit comme une forme d'aberration. Néanmoins, certains de ses collègues plaisantent sur l'idée qu'il soit lui-même un androïde. Le résultat de son caractère difficile, et de son incapacité à montrer ses émotions.
▬ Points importants de l’histoire/chronologie :
19 Avril 2027 : naissance de Tyler Thompson. D'un père blanc, et d'une mère Inuit, origine de la tribus des Dena'Ina en Alaska. Il ne se souvient pas de sa mère, elle décède 9 ans plus tard. Une mauvaise chute dans les escaliers, c'est ce qu'on dit. Il n'a jamais eu de lien avec sa famille maternelle.
19 Avril 2039 : son père, Greg', lui offre un Sig Sauer Cross Riffle pour ses 12 ans. Son père parle d'Apocalypse, de la fin prochaine de la société américaine. Celle-ci est vouée à s'écrouler, et c'est son rôle d'éduquer (dresser) son fils pour le préserver. Il l'emmène chasser ce jour-là. Tyler tuera une biche d'une balle dans la tête.
Entre les insultes et la violence à la maison, Tyler fait face au racisme à l'école. Les professeurs le rabaissent à cause de son retard scolaire, prétendent que les « gens comme lui » finissent parquésly dans des réserves, à cuver l'alcool. Ils ne s'émeuvent pas de le voir revenir des WE recouvert de bleus. De plus, c'est un garçon difficile avec ses camarades.
Son entrée aux études secondaires en 2041 n'arrange rien. Tyler excelle en sport, et refuse de se laisser marcher dessus. Pourtant, beaucoup se sont essayés à le brimer. Les insultes ne lui font rien, mais le prendre par surprise déclenche plusieurs bagarres entre lui et les jocks. La plus significative survient à ses 15 ans, lorsqu'Allan, un sportif aussi large qu'une porte le provoque. Après plusieurs remarques sur son régime alimentaire — « les gens comme toi ne bouffent que des graines », n'ayant pas le moindre effet, il passe à la vitesse supérieure. Une claque derrière le crâne. À la surprise de tous, il s'est retrouvé la face contre la table, avec un couteau planté à cinq centimètres de sa main. Tyler se fera exclure plusieurs jours pour ça, mais aussi parce que lors des remontrances du directeur de l'école, il répondra calmement qu'il n'a aucune leçon de morale à recevoir de la part d'un obèse.
Son père lui donnera raison.
Six mois après, alors qu'il l'entraîne au couteau, il manque de l'éborgner. C'est de sa faute, Tyler aurait dû esquiver.
En 2042, Tyler rencontre, celui qui deviendra son meilleur ami. Un nouvel élève, aussi blond qu'il est blanc, aussi sympathique qu'il est beau, qui parviendra à briser le bloc de glace. John. Le seul à s'être réellement inquiété de son sort. À poser des questions sur ce qu'il se passait à la maison. John parle pour trois, et Tyler l'écoute. John a le vertige, alors c'est Tyler qu'il appelle pour descendre les chats cachés dans les arbres. Parfois, John arrive à le faire discrètement sourire. Et à lui faire des reproches.
Quand un élève que les journaux anonymisent en « A », demande à Tyler de l'accompagner pour le bal de fin d'année, Tyler fait preuve de virulence et de discrimination. John lui dira alors : « tu sais pourtant ce que ça fait d'être rejeté ».
Parce que voyez-vous, Tyler n'est pas comme ces gens.
Son père lui a toujours dit qu'il fallait les envoyer en thérapie de conversion. Gangrénés comme ils sont par cette société malade.
L'été 2044, une fusillade a lieu dans leur établissement scolaire. Elle fera 11 victimes. En vérité, treize. Puis douze.
Tyler finira avec un trou dans la hanche et la poitrine. Il est mort. Quelques minutes pour connaître une Expérience de mort Imminente. Il aurait dû être la 13e victime, mais il s'est réveillé miraculeusement. À côté de son père qu'il a vu pour la première et dernière fois pleurer.
Mais il manquait John.
La fusillade a marqué tout son état. On prétendra dans les journaux que « A » s'est donné la mort après lui avoir tiré dessus. Tyler, lui, il se souvient de l'équipe d'intervention qui s’est ruée sur lui. Avant d'être abattu, « A » a essayé de le tuer.
Quant à John, il a été exécuté d'une balle dans le dos. Dans les douches du gymnase.
En 2043, Tyler s'engage à l'armée pour trois ans. Certains instructeurs crient que « malgré ses origines », Tyler est fait pour s'épanouir sur le terrain. On lui dessine une carrière au sein des Forces Spéciales. Pourtant, le jeune homme refuse. Il veut devenir Garde-Chasse, comme son père. Après tout, il lui en a fait la promesse. De plus, Tyler ne se sent bien que lorsqu'il est dans le froid de l'Alaska, à contempler les aurores boréales, en souvenir de son meilleur ami.
À 27 ans, Tyler est dépêché en Oregon où il devient Garde-Chasse.
Là-bas, il y retrouve son ancien camarade Allan. Celui qui passait son temps à l'insulter, et qui a été la cause du harcèlement scolaire de « A » (anonymisé ainsi par les médias). Tyler a rendu Allan responsable de la fusillade. Il profite qu'Allan soit passionné par les oiseaux pour l'accompagner en forêt, et l'abattre de deux balles dans le dos. Il comptait se dénoncer, mais une tempête éclate et ravage la ville. Sa survie, encore une fois, tient du miracle.
Ou parce que son père l'a préparé à l'Apocalypse. Il en conserve une cicatrice sur tout l'avant-bras, une trace de brûlure qu'il s'est infligée lui-même pour cautériser la plaie. Il est resté disparu pendant près d'une semaine, et quand on l'a retrouvé, il était dans un état catastrophique. Pourtant, il se remet « vite », sous le prétexte que des gens ont besoin de lui.
Trois ans après les faits, Tyler décide de quitter l'Oregon. S'il retourne un temps chez son père, il décide de continuer sa carrière ailleurs. Il choisit Montréal comme nouvelle terre d'accueil. Il officie comme Garde-Chasse depuis deux ans et demi maintenant.
▬ Capacités spéciales : Le défaut d'humanité de Thompson ne lui a pas débloqué de capacités spéciales. Non, il ne cache pas tout le rayon ménage du Walmart entre ses fesses. Mais il est doté d'une très bonne forme physique - ou plutôt, il est incapable d'écouter les signaux de son corps. Ses connaissances de la faune et la flore locale le rendent aussi chiant que la page wiképédia des différents types de minéraux.
S'il n'a pas une force surhumaine, Tyler a une très bonne tolérance à la douleur.
Il est capable de prodiguer les premiers secours.
De se nourrir de lichen s'il le faut.
Des rumeurs racontent qu'il a le code pénal à la place du coeur.
Il sait se défendre, et il utilise des armes depuis l'âge de 12 ans.
C'est un survivaliste, Macgyver des temps modernes, qui ne remet jamais en question l'autorité.
Son estomac est capable de digérer tout et n'importe quoi.
Il parait que le cœur, c'est un muscle. C'est bien le seul qu'il n'ait jamais entraîné. Avec la lecture. On lui reproche une écriture illisible, pour cause : Tyler juge que les livres c'est pour les rêveurs. La vérité, c'est qu'il a une mauvaise orthographe et il a toujours complexé dessus.
Mental et physique
Tyler a la raideur de la justice dans les membres.
Posture droite, fière ; il n'est pas le roseau qui se plie aux vents, il est la pierre et reste immobile face aux tempêtes. Il suit trois principes, gravé dans son coeur impassible : morale, rigueur et justice. Mais sa justice n'est pas équitable, elle est absolue. Et celleux qui s'y dérogent ne sont pas des âmes perdues, mais bien des idiots et des fous qu'il jugera dans son silence. Sa rigueur rend son muscle inflexible et son esprit intangible. Et sa morale ! Un refuge qui donne raison à ses actes. Parce que Tyler ne sait pas pardonner aux hommes ce qu'ils sont. Alors la moindre erreur humaine apporte son mépris. Comment peut-on fauter autant, en ayant conscience des règles ?
Et pourtant, Thompson est un homme d'erreur.
La cicatrice à son oeil est le résultat d'un esprit faible. La peur traduite dans son regard, alors qu'il a vu la lame au-dessus de lui. Son père avait raison : c'est de sa faute. Il aurait dû voir le coup venir, il avait toutes les cartes en main pour l'esquiver.
La marque sur sa poitrine est le sceau d'un excès de confiance. Quand son camarade, persécuté jusqu'à vouloir brûler l'école, l'a menacé, il aurait dû savoir. Anticiper. « A » était comme un animal. Une créature imprévisible, soumise aux affres de ses passions.
Le stigmate sur sa hanche, c'est le symbole de son échec. On ne joue pas les héros quand on a 18 ans. On ne parlemente pas, avec un assassin ayant déjà tué 11 personnes. Pourtant, Tyler s'est essayé, et voilà ce qu'il a gagné en faisant preuve d'humanité.
Alors Tyler a toujours suivi la route qu'on a tracée pour lui ; il en voyait les bords à ne pas franchir. Il est resté parfaitement au centre sans dévier. On disait de son père qu'il était sévère, et ne lui laissait aucune liberté. En vérité, Tyler était jeté dans la forêt avec un seul couteau pour survivre.
Au cas où.
À la maison, le poêle ne fonctionnait pas bien. La nourriture était souvent froide ou trop cuite. Il dormait au sol devant la cheminée, avec une simple couverture, et il écoutait alors le vent siffler dans ses oreilles. Il avait toujours entendu cette vieille baraque gémir.
Tyler ne sait pas si son père l'a réellement aimé. Il prétendait que les coups, c'était pour son bien. Il lui transmettait tout un héritage, il rêvait du jour où l'Alaska allait reprendre son indépendance. Parce que vois-tu, mon fils, nous assistons à la fin de notre civilisation. La société est perdue. Et toi, tu es un bâtard aux yeux de ces porcs. Avec ta couleur de peau et tes yeux. Tu ne seras jamais apprécié à ta juste valeur.
Tyler a la raideur de la justice dans ses membres.
Posture droite et fière, le silence du froid, et la rugosité de la pierre. Il n'est pas le roseau qui se plie aux vents, il est un monolithe qui reste immobile face aux tempêtes. Un lynx, patient, qui considère le monde depuis les carcasses qu'il ramasse.
Les cicatrices sont nombreuses sur ce corps incroyable. Son contact n'a rien d'agréable, car ses paumes sont cornées et froides. Il aurait pu être beau, si son caractère rugueux ne le rendait pas aussi insipide. Le visage fin, le port altier, et les yeux noirs. Sans rien dire, Tyler impressionne et peu de personnes savent soutenir son regard. Des cheveux souvent gras et plein de poussière, une mèche qui tombe en travers de sa cicatrice tatouée. Des lèvres pincées. Rien ne semble lui échapper, il cligne peu des paupières.
On le décrit irréprochable dans son travail, mais incapable d'humanité. Tyler est d'une franchise incisive ; il n'insulte pas les autres, il les décrit. Là est la nuance. Détesté et craint parce qu'il est trop pragmatique et protocolaire ; les gens ont peur de son jugement. Pourtant, Tyler distribue ses reproches que trop rarement. D'une voix extraordinairement douce pour un homme aussi froid. Légèrement rauque, posée, aux mots qui frappent et claquent comme des fouets.
Tyler méprise la société capitaliste, et n'aspire qu'à une vie simple. La ville est trop bruyante pour ses sens aiguisés. Il préfère le silence. Parce que sans bruit de fond, on ne peut pas le surprendre. Passez dans son dos, telle une ombre, et il se retournera en vous agrippant par le cou. Il ne connait pas l'amour et il ne le connaîtra jamais.
Parce que son rôle, ce n'est pas d'être aimé.
Tout cela, c'est l'idée de ce que les gens se font de lui. Incapable de voir la douceur et la générosité, quand on ne la crie pas sur tous les toits. Tyler ne prétend pas être bon, il cherche à être juste avant tout. Pourtant, si quelqu'un a besoin d'aide, il sera toujours le premier à agir. Dans son silence qui le réconforte, sans rien attendre, pas même un remerciement. Il déteste les chasseurs et les promeneurs qui font fuir les animaux, il maudit les adolescents qui fument et filment des vidéos dans les bois. Il hait la cacophonie urbaine, celle qui résonne dans sa boîte crânienne. Et l'empêche d'écouter la pluie qui tombe sur les feuilles, le bourdonnement des insectes. Il méprise les déchets qui débordent des poubelles, et le gaspillage.
Tyler a la raideur de la justice dans les membres.
Posture droite et fière, la solitude réconfortante, la nostalgie de son adolescence. Et le regret.
La vengeance.
Tyler méprise les faibles, et ceux qui ne respectent pas les règles. Pourquoi fauter autant, alors que l'on a conscience des limites qu'il ne faut pas franchir ? Il a porté la douleur de son deuil pendant près de dix ans. Il a souillé la forêt de son acte bestial.
Tyler est un lynx, un excellent prédateur.
Au coeur de l'Oregon, avant que la tempête n'éclate, il a mené sa chasse à terme.
Posture droite, fière ; il n'est pas le roseau qui se plie aux vents, il est la pierre et reste immobile face aux tempêtes. Il suit trois principes, gravé dans son coeur impassible : morale, rigueur et justice. Mais sa justice n'est pas équitable, elle est absolue. Et celleux qui s'y dérogent ne sont pas des âmes perdues, mais bien des idiots et des fous qu'il jugera dans son silence. Sa rigueur rend son muscle inflexible et son esprit intangible. Et sa morale ! Un refuge qui donne raison à ses actes. Parce que Tyler ne sait pas pardonner aux hommes ce qu'ils sont. Alors la moindre erreur humaine apporte son mépris. Comment peut-on fauter autant, en ayant conscience des règles ?
Et pourtant, Thompson est un homme d'erreur.
La cicatrice à son oeil est le résultat d'un esprit faible. La peur traduite dans son regard, alors qu'il a vu la lame au-dessus de lui. Son père avait raison : c'est de sa faute. Il aurait dû voir le coup venir, il avait toutes les cartes en main pour l'esquiver.
La marque sur sa poitrine est le sceau d'un excès de confiance. Quand son camarade, persécuté jusqu'à vouloir brûler l'école, l'a menacé, il aurait dû savoir. Anticiper. « A » était comme un animal. Une créature imprévisible, soumise aux affres de ses passions.
Le stigmate sur sa hanche, c'est le symbole de son échec. On ne joue pas les héros quand on a 18 ans. On ne parlemente pas, avec un assassin ayant déjà tué 11 personnes. Pourtant, Tyler s'est essayé, et voilà ce qu'il a gagné en faisant preuve d'humanité.
Alors Tyler a toujours suivi la route qu'on a tracée pour lui ; il en voyait les bords à ne pas franchir. Il est resté parfaitement au centre sans dévier. On disait de son père qu'il était sévère, et ne lui laissait aucune liberté. En vérité, Tyler était jeté dans la forêt avec un seul couteau pour survivre.
Au cas où.
À la maison, le poêle ne fonctionnait pas bien. La nourriture était souvent froide ou trop cuite. Il dormait au sol devant la cheminée, avec une simple couverture, et il écoutait alors le vent siffler dans ses oreilles. Il avait toujours entendu cette vieille baraque gémir.
Tyler ne sait pas si son père l'a réellement aimé. Il prétendait que les coups, c'était pour son bien. Il lui transmettait tout un héritage, il rêvait du jour où l'Alaska allait reprendre son indépendance. Parce que vois-tu, mon fils, nous assistons à la fin de notre civilisation. La société est perdue. Et toi, tu es un bâtard aux yeux de ces porcs. Avec ta couleur de peau et tes yeux. Tu ne seras jamais apprécié à ta juste valeur.
Tyler a la raideur de la justice dans ses membres.
Posture droite et fière, le silence du froid, et la rugosité de la pierre. Il n'est pas le roseau qui se plie aux vents, il est un monolithe qui reste immobile face aux tempêtes. Un lynx, patient, qui considère le monde depuis les carcasses qu'il ramasse.
Les cicatrices sont nombreuses sur ce corps incroyable. Son contact n'a rien d'agréable, car ses paumes sont cornées et froides. Il aurait pu être beau, si son caractère rugueux ne le rendait pas aussi insipide. Le visage fin, le port altier, et les yeux noirs. Sans rien dire, Tyler impressionne et peu de personnes savent soutenir son regard. Des cheveux souvent gras et plein de poussière, une mèche qui tombe en travers de sa cicatrice tatouée. Des lèvres pincées. Rien ne semble lui échapper, il cligne peu des paupières.
On le décrit irréprochable dans son travail, mais incapable d'humanité. Tyler est d'une franchise incisive ; il n'insulte pas les autres, il les décrit. Là est la nuance. Détesté et craint parce qu'il est trop pragmatique et protocolaire ; les gens ont peur de son jugement. Pourtant, Tyler distribue ses reproches que trop rarement. D'une voix extraordinairement douce pour un homme aussi froid. Légèrement rauque, posée, aux mots qui frappent et claquent comme des fouets.
Tyler méprise la société capitaliste, et n'aspire qu'à une vie simple. La ville est trop bruyante pour ses sens aiguisés. Il préfère le silence. Parce que sans bruit de fond, on ne peut pas le surprendre. Passez dans son dos, telle une ombre, et il se retournera en vous agrippant par le cou. Il ne connait pas l'amour et il ne le connaîtra jamais.
Parce que son rôle, ce n'est pas d'être aimé.
Tout cela, c'est l'idée de ce que les gens se font de lui. Incapable de voir la douceur et la générosité, quand on ne la crie pas sur tous les toits. Tyler ne prétend pas être bon, il cherche à être juste avant tout. Pourtant, si quelqu'un a besoin d'aide, il sera toujours le premier à agir. Dans son silence qui le réconforte, sans rien attendre, pas même un remerciement. Il déteste les chasseurs et les promeneurs qui font fuir les animaux, il maudit les adolescents qui fument et filment des vidéos dans les bois. Il hait la cacophonie urbaine, celle qui résonne dans sa boîte crânienne. Et l'empêche d'écouter la pluie qui tombe sur les feuilles, le bourdonnement des insectes. Il méprise les déchets qui débordent des poubelles, et le gaspillage.
Tyler a la raideur de la justice dans les membres.
Posture droite et fière, la solitude réconfortante, la nostalgie de son adolescence. Et le regret.
La vengeance.
Tyler méprise les faibles, et ceux qui ne respectent pas les règles. Pourquoi fauter autant, alors que l'on a conscience des limites qu'il ne faut pas franchir ? Il a porté la douleur de son deuil pendant près de dix ans. Il a souillé la forêt de son acte bestial.
Tyler est un lynx, un excellent prédateur.
Au coeur de l'Oregon, avant que la tempête n'éclate, il a mené sa chasse à terme.
informations en vrac
▬ Tyler, c'est 1m89 pour 78 kg d'indifférence et de dureté - Ne s'autorise qu'un seul plaisir : du café soluble qu'il fait chauffer dans une casserole - Oui, il ne possède pas de bouilloire - La plupart de ses meubles n'ont pas été achetés, mais ramassés dans la rue - Ce n'est pas qu'il soit pauvre, c'est juste qu'il n'aime pas gaspiller les ressources - Voilà pourquoi il parle si peu - La nature du verve est le mensonge - Il est comme Twitter, il a un nombre de caractères limités par jour - S'est vacciné à contrecœur pour rentrer dans l'armée - S'est tatoué vers ses 22 ans, après avoir terminé son cursus militaire - Le trait sur ses lèvres symbolise inconsciemment sa volonté à silencier ses sentiments - Regrette d'avoir accepté de sortir avec des camarades en 2048, et d'être allé au Starbucks - N'avouera jamais qu'il a aimé leur Capuccino - Même s'il a eu du mal à le digérer - Depuis, il s'assure de ne jamais trop apprécier les choses issues du capitalisme - Il a le permis, mais il se déplace à pied principalement - Petit, il mettait une heure et demie pour se rendre à son école, depuis chez lui - Déteste être en congé - Tyler supporte mal sa vie en appartement - Aspire à une vie d'ermite - Mange peu de viande - Son petit-déjeuner se compose d'un oeuf qu'il ne cuit pas - Il se contente d'en éclater la coquille pour en avaler le contenu - N'écoute jamais de musique - Lit encore moins - Apprécie le silence - Le non-bruit lui permet de ne jamais être surpris - Contrairement à ce qu'il renvoie, Tyler n'est pas mal à l'aise socialement - Il comprend bien les autres - Il ne se laisse simplement pas empiéter par leurs émotions - Peine avec les gens ivres, malgré tout - N'a d'ailleurs jamais bu et fumé de sa vie - Habitué depuis l'enfance à être traité de "moche", à cause de ses origines et de ses cicatrices, il n'a aucune considération pour son apparence - Il a juste gardé une légère coquetterie de son adolescence - La mèche qui tombe en travers de sa balafre - Il se peigne les cheveux aux doigts - Son odeur est un mélange de sueur et de braise - Ne se considère pas important, cela signifie qu'il peut se mettre en danger pour sauver quelqu'un - C'est son pragmatisme qui s'exprime : il y a les civiles, et il y a lui. - Fait de l'hypervigilance, et il déteste être pris par surprise - Parce qu'il réagit toujours brutalement, et malgré tout, malgré toute sa dureté, Tyler n'aime pas la violence. - Garde une distance avec tout le monde, la seule personne qu'il ne vouvoie pas, c'est son père.
Histoire et vie présente
TW : homophobies et insultes, violence
Est-ce que l'odeur de la poudre est reconnaissable ?
Malgré une semaine passée dans la forêt, malgré la brûlure sur le bras. Quand il a été ramassé aux abords de la ville, Tyler n'a pas raconté comment il avait fait. La tempête a éclaté vers la fin de l'après-midi, alors qu'il accompagnait un ornithologue du coin. Son corps n'a jamais été retrouvé.
On s'est demandé, pourtant, comme un homme seul avait pu survivre avec de telles blessures. Et lui, renfermé dans son silence, comme des chauves-souris au fond d'une grotte, il craignait qu'on sente l'odeur de poudre sur lui. Alors quand on a vu sa plaie cautérisée sur le bras, Tyler a exprimé d'une voix calme ce qu'il avait fait.
Thompson a raconté qu'il s'est réveillé après avoir percuté un arbre, le bras en sang avec des insectes niché dans la plaie. Il a eu de la chance d'avoir un briquet à sa disposition, alors qu'il ne fume jamais. Il est ainsi. Pragmatique, sans émotion. L'on dit que c'est grâce à cela qu'il a su revenir.
Un jour, son père a joué avec lui.
Contrairement aux autres garçons de son âge, quand son père jouait, ce n'était pas au baseball dans le jardin. Quand son père jouait avec lui, c'était avec un Beretta 92. Il lui faisait tenir une pièce entre l'index et le pouce, en lui ordonnant de ne pas bouger. Pas même un cil ; si la balle le touche, c'est de sa faute. Il plaisante toujours sur le fait que ça peut lui coûter un doigt.
C'est John, qui lui a demandé pourquoi ça sentait mauvais sur lui. Et Tyler a eu honte. Il n'a pas raconté qu'il s'était blessé — l'impact de la balle sur la pièce, et Greg' qui dit qu'il va falloir l'amputer —, il l'a juste observé lui prendre la main et découvrir la plaie infectée.
John, c'était le coeur de l'Alaska. La chaleur d'un contact, l'inquiétude sincère d'un ami. La peur que toutes les filles qui lui couraient après, le lui volent un jour. Une fois, John est passé dans son dos. Tyler a perçu sa respiration, il s'est alors retourné en le plaquant contre le mur. Quand il s'était aperçu que c'était lui, il avait été choqué.
De voir ce dont il était capable.
La forêt sait, et elle le saura toujours.
Tyler porte le poids de la culpabilité dans ses pas. Pourtant, il n'a jamais rien dit. Il n'a pas menti, il n'a juste simplement jamais exprimé ce qu'il ressentait vraiment.
Allan, son camarade de classe, qui à chaque fois qu'ils se croisaient, lui crachait ses insultes. Il lui sifflait dans le couloir que c'était une pédale refoulée, ou qu'il allait finir puceau. Peut-être même qu'il ne savait pas se servir de son appareil génital. On vous apprend ça dans ta tribu de tarés ?
Alors que Tyler n'a jamais mis les pieds là-bas. Pour la famille de son père, il était trop foncé. Pour celle de sa mère, il était trop clair. Greg' avait arrêté de l'emmener chez eux, lors des fêtes de fin d'année. Alors Tyler n'a pas fêté Noël depuis ses onze ans. C'était plus simple.
Il a passé ses hivers à tirer sur des cibles. Leur maison était située à une heure et demie à pieds de la ville. Perdue dans le flanc d'une montagne, branlante et bruyante. Quand revenait la vie, elle était envahie de mauvaises herbes. Plus loin, c'était la forêt, la vraie. Pas celle délimitée par de jolis sentiers pour faire plaisir aux promeneurs.
« Non mais... chui sûr qu'un mec pareil, ça arrive à tuer un OURS à mains nus. »
En vérité, Tyler déteste mettre fin à la vie des animaux. Quand il n'avait que treize ans, il faisait le mur pour s'enfoncer dans les fourrées. Avec une simple lampe torche, il risquait à perdre ses doigts pour désactiver les pièges des chasseurs. Quand un touriste avait signalé la disparition de son chien en pleine période de chasse, Tyler est allé le chercher dans la forêt. Son père n'avait pas osé le frapper, et pour une fois, il avait fulminé contre les chasseurs. Tyler ne le sait pas, mais il avait eu peur pour sa vie.
Comme lorsqu'il s'est réveillé, face à son père en train de pleurer de soulagement, après la fusillade.
Ses yeux qui ne savent pas où se poser, et la douleur dans le corps. Sa main qui se lève, et retombe pourtant contre les draps. La question qu'il ne formule pas encore : où est John ?
Un adolescent issu de l'école X a ouvert le feu. Onze victimes, dont deux membres de l'équipe de baseball et leur professeur de sport. Une douzième est dans un état critique. Il s'est ensuite donné la mort.
Il parait que « A » était gay.
Il parait qu'il en pinçait pour Tyler, depuis qu'il était intervenu, alors qu'il subissait des brimades.
Et depuis le jour, où celui-ci l'avait rejeté en grognant qu'il n'était pas une putain de pédale, tout s'était écroulé.
Il parait que « A » voulait tuer un maximum de sportifs dans les douches.
Mais il n'a trouvé qu'un type qu'il a descendu d'une balle dans le dos.
Il parait qu'Allan a déménagé en Oregon, après la fusillade. Parce que tu te souviens, pas vrai ? C'est lui qui balançait toutes ces rumeurs, et qui racontait que John et toi, vous étiez forcément en couple. À toujours traîner ensemble. Parce que tu avais une certaine façon de le regarder.
Il y a des parallèles qu'il a faits. Ce n'était pas la faute de « A », lui il sait très bien ce qu'il s'est passé. On dit qu'il s'est donné la mort, mais Tyler se souvient encore. Son père l'avait formé pour réagir à toutes les situations.
Mais quand l'Apocalypse est dans le coeur, comment faire ?
Il aurait pu l'éviter. Il aurait dû.
Il est devant « A », il essaye de gagner du temps et de sa confiance. Il fait beau dans la salle de classe, et Tyler ne détache pas ses yeux de lui. Les paumes dressées entre eux, en signe de paix, alors que dans sa tête, il n'y a qu'une seule pensée.
Pourvu que son meilleur ami ne soit pas à l'école.
Alors Tyler est concentré, c'est comme se retrouver face à un animal sauvage. Il ne faut pas oublier qu'il est imprévisible. « A » a de l'eau dans les yeux, sa voix est brouillée et il peine à raconter ce qui est arrivé.
Le soleil filtre à travers les stores fermés. Seul celui au fond est relevé, et c'est là qu'il voit lueur.
Tout ça, c'est de ta faute.
Tout ça quoi ?
Le fusil s'abaisse, une seconde. C'est bon.
Il fait un pas.
Et c'est là qu'il voit la porte se faire défoncer. Avant même qu'il ne se rende compte, il voit un policier se jeter sur « A ». Il y a trois coups de feu qui lui percent les tympans.
Deux sur lui.
Le troisième est dans le crâne de « A ».
Tous les deux s'écroulent en même temps.
Et c'est là que Tyler considère ce qu'il se passe. Son corps est au sol, celui de « A » aussi, et il voit son exécuteur ranger son arme. Lui, qui n'a jamais cru en rien se retrouve à vivre quelque chose hors du commun. Lui, qui n'a jamais eu d'imagination se retrouve à appréhender le monde différemment. L'on dit que les gens comme lui, ayant connu une expérience de mort imminente changent considérablement. Lui, à cet instant, il a la certitude qu'il aurait pu le sauver.
Éviter la fusillade, s'il avait été doué d'amour.
Parce que c'est ce qu'il ressent, là. L'Amour. Ça l'emplit avec une chaleur qu'il n'a jamais connue auparavant. Il se sent bien, serein. Comme lorsque sa mère le prenait sur ses genoux, et lui parlait des Dena'ina. Et comment elle a rencontré son père, et comment ils sont tombés amoureux en dépit de tout ce qu'on leur interdisait.
Il ne sait pas s'il voit la vie défiler, il ne sait pas si ce qu'il observe en bas est réel. Il ressent juste cette plénitude, elle englobe toute sa poitrine.
Souvent, Tyler et son pragmatisme songent que c'était dû au choc. Rien de tout ça n'est arrivé. Pourtant, il sait, il a vu : « A » ne s'est pas donné la mort, il a été abattu de sang-froid.
Et dans cette pièce, alors que ça gronde d'appeler les secours, il ne le voit pas.
« A » est condamné aux ténèbres.
. . .
Dix ans.
Allan venait de se condamner à mort, et cela, il l'ignorait encore.
Tyler le suivait, tel un chasseur guettant sa proie, et ce dans un silence pesant. L'on entendait le bruit des pas d'Allan dans l'herbe, les branches qui craquaient sous sa semelle, ou encore sa respiration saccadée. Sa voix polluait le silence de la forêt, lorsqu'il s'arrêtait parfois pour lui parler. Partir faire du repérage pour les oiseaux. Tyler était calme, il ne perdait jamais son sang-froid, et il ignorait son estomac serré. Il n'avait jamais tué quelqu'un de sa vie, malgré les entraînements. Tout ce qu'il avait vu à l'armée n'avait jamais dépassé le stade de la théorie. Pourtant, il était loin d'être un mauvais tireur — et il se répétait : deux fois. Toujours deux fois. Il savait qu'à partir du moment où Allan percevrait la détonation, ce serait déjà trop tard. Une balle part plus vite que le son. C'était ainsi.
Tyler aurait pu l'exécuter ailleurs, mais cela aurait été prendre le risque qu'il s'enfuie.
Tyler aurait pu accepter de dîner avec Allan et sa famille, mais il ne voulait pas imposer cette vision aux enfants et à sa femme.
Sous le coup du stress, les gens sont sensibles. Il ne voulait pas de réactions imprévisibles.
La forêt saurait, et la seule culpabilité qu'il ressentait, c'était de lui imposer un cadavre.
Est-ce que les oiseaux continueraient de chanter ?
Allan avait changé en quelques années, contrairement à lui. Il avait perdu de la masse, il avait pris un peu de ventre, et il portait des lunettes. Tyler ne put s'empêcher de le trouver cliché, avec son chapeau et son ensemble kaki. Il portait des jumelles autour de son cou, et il s'arrêtait souvent pour parler de ses espèces favorites. L'Oregon, c'est si différent de l'Alaska, pas vrai ? Oui. Et Tyler préférait mille fois assister aux aurores boréales que de marcher dans l'humidité. Il n'aimait pas particulièrement le vent marin d'ici.
Allan avait tout ce que Tyler n'avait pas : une peau blanche, des cheveux blonds, et une famille pour l'aimer.
Allan avait tout ce que Tyler n'avait jamais eu : du respect naturel, la popularité, et du charisme.
Allan n'avait pas l'air de se soucier de ce qu'il s'était passé, et il parlait du lycée, comme si la fusillade n'avait jamais eu lieu. Il peinait à discuter et à remonter la pente en même temps, et il se tournait plusieurs fois vers Tyler pour s'assurer qu'il était toujours là.
« Tu es si silencieux, j'ai presque l'impression d'être seul. »
Tyler ne répond pas, il se contente de s'arrêter, et de le regarder. Allan avait cessé de grandir, et désormais, Tyler le dépassait.
« Je suis surpris de te trouver en Oregon, je pensais que tu prendrais la relève de ton père.
— Plus de postes. »
Résuma Tyler.
C'était qu'il avait bien fait les choses, Tyler. Il avait trouvé l'endroit où Allan habitait, il avait étudié le moindre de ses faits et gestes, puis il lui avait fait croire à des retrouvailles fortuites au supermarché. Il s'était fait une place dans ses habitudes, il avait été jusqu'à lui serrer la main quand ils s'étaient reconnus.
« C'est vrai ? S'étonna Allan en remettant correctement sa casquette. Ah... ce n'est peut-être pas plus mal pour toi. »
Cette phrase le fit tiquer, mais Tyler ne l'alimenta pas. Il avait l'impression qu'Allan critiquait son père, et il ne supportait pas cela.
« Au final, ça te ressemble bien, non ? Reprit Allan, alors qu'il gravissait péniblement la pente. Garde-chasse, je veux dire, comme ton père. C'est fou ça... qu'on se retrouve ! Le destin, sans doute. »
Tyler hocha la tête.
« Tu crois au destin, toi ? C'est peut-être dans ta culture après tout. »
Tyler plissa les yeux sur Allan, et celui-ci eut un rire nerveux.
« Roh... c'est bon, Tyler, je plaisantais. »
Mais tous les deux savaient que c'était un mensonge. D'aussi loin que Tyler se souvenait, Allan avait toujours mis un point d'honneur à le moquer pour sa « culture ». Et malgré toute sa bonne humeur, les remarques mesquines fusaient dans l'air.
« Les tatouages aussi, c'est culturel ?
— Non. »
Allan pencha la tête sur le côté, et il haussa un sourcil.
« Voyons ? S'il a bien un truc qui m'a surpris en te reconnaissant, c'est ça. J'pensais pas que tu serais du genre à te tatouer, surtout la gueule. »
Tyler le fixa, silence.
« C'est vrai que c'est moins visible, du coup. »
Et Allan lui tourna le dos. Tyler passa — inconsciemment — les doigts sur sa balafre. Il se souvenait du lycée, et des regards des gamins sur sa face.
« Ça t'a pas fait mal ? Quoique te connaissant, ça n'est pas ça qui a dû t'arrêter.
— En effet. »
Tyler attendait le bon moment, et il se forçait à faire la conversation. Allan eut un petit rire.
« Mon fils a jamais vu d'Indiens, tu devrais venir à la maison, un peu. Oh ! Je t'arrête tout de suite, je suis pas raciste, mais... tu sais, il adore les films de cow-boy ! Et les dinosaures. Ça me fait penser, Tyranosaure ou Ankylosaure ? »
Je suis inuit, connard.
Tyler haussa les épaules, plutôt que d'avouer qu'il ne faisait pas la moindre différence entre les deux. Allan soupira.
« Allons... t'avais pas des figurines de dinosaures, toi ?
— Non. »
Le premier cadeau que son père lui avait fait, c'était un Sig Sauer à l'âge de douze ans. Et une partie de chasse. Tyler se souvenait encore de la biche, morte d'une balle à la tête, et du sang que l'herbe buvait. Son père qui le félicite pour ne pas avoir raté sa cible.
« Allan ?
— Ouais ? »
Sa propre voix sonnait étrangère à ses oreilles, et Allan fut surpris de l'entendre prononcer son prénom. Il lui jeta un coup d'oeil :
«Tu te souviens de ce jour-là ? »
Allan fixa la pente, puis Tyler, et il approuva en silence avant de reprendre le chemin. Avant qu'il ne se retourne, Tyler le vit se bouffer les lèvres. Il toucha à sa casquette, il redressa le col de sa veste, et il regarda autour de lui.
« Oui. »
Admit-il enfin, dans un souffle fatigué.
Plus tous les deux grimpaient, plus ils s'enfonçaient dans la forêt. Ils étaient encadrés par des chênes, et leurs feuillages recouvraient le ciel. Cela devenait difficile, la lumière était camouflée par les branches ; à oublier qu'on était en plein jour. Tyler était tendu.
« Tu sais, je n'ai pas été surpris d'apprendre que tu avais survécu, lâcha Allan. C'est quelque chose qui te ressemble. »
Tyler fronça les sourcils. Parmi toutes les remarques que son camarade aurait pu lui faire, il ne s'attendait pas à celle-ci.
« Tu es toujours aussi inaccessible, tu sais ça ? Reprit-il. Presque toujours seul.
—Presque. »
Tyler battit des cils. Il se sentit triste, soudain.
« Oui, presque, continua Allan, inconfortable ; il continuait d'observer autour de lui. On ne comprenait pas pourquoi il s'était entiché de toi, t'sais ?
— On était amis.
—Oui... bon, prends-le comme tu veux, maugréa Allan. »
Amis.
Ils arrivaient au bout, déjà la pente s'assouplissait, et les arbres se dégageaient. Le vent passa dans les cheveux de Tyler, et son regard se fixa sur Allan.
« Tu te rappelle pourquoi il a fait ça ? Tu sais, A. »
Allan s'arrêta, son corps était crispé. Tyler remarqua les mains qui s'enroulaient autour des jumelles, et de la nervosité qu'il respirait.
« A.... tu ne trouves pas ça... ridicule ? Comme on l'a jamais nommé dans les journaux, avoua Allan. Oh ! »
Un battement d'ailes, une branche secouée, et des plumes au sol. Allan attrapa ses jumelles, mais avant d'y coller ses verres de lunettes, il se fit couper par Tyler :
« Tu sais pourquoi A. a fusillé treize personnes, ce jour-là ? »
La carabine était dans son dos, elle frottait contre son omoplate, mais à cet instant, elle lui semblait légère. Allan ne répondit pas.
« Tu sais sur qui il a tiré dans les douches ? »
Le temps qu'Allan se retourne, Tyler enlevait le cran de sécurité. Il l'entend à peine murmurer :
« Je sais, je suis désolé que ça soit arrivé. »
Parce que le bruit des deux détonations passe par-dessus sa voix. Dans le silence, Tyler était certain de ne pas se faire surprendre ; le non-bruit ne couvrait pas celui du danger. Et à cet instant, il était le danger. Deux balles.
Ça va plus vite que le son.
Quand on entend un coup de feu, c'est généralement trop tard.
Pendant que le corps s'échoue dans les fougères, Tyler observe les oiseaux s'enfuir dans un nuage de plumes au-dessus de sa tête. Voilà. C'est fait.
À cet instant, c'est tout ce qu'il pense.
C'est fait.
Puis, il se dirigea vers Allan. Il vérifia son pouls, il souleva sa main, et il la relâcha. Enfin, il lui ferma les yeux.
Accroupi devant le corps, Tyler prenait pleine conscience de son acte. Le sentiment d'appréhension s'était envolé, mais il ne ressentait simplement rien. Pas de grand vide, et le poids sur ses épaules était toujours là. Cela ne changeait rien.
Si ce n'était, cette petite pensée : tu devrais appeler ton père.
Tyler songea que ce n'était pas la première fois qu'il voyait un cadavre, et les cicatrices de balles sur sa poitrine et sa hanche, elles brûlaient. Abattu dans le dos. Technique de lâche. Oui. Mais il ne voulait pas prendre le risque qu'il s'enfuie. Il avait réussi : fin de l'histoire.
Alors Tyler se redressa, il replaça correctement sa carabine, puis il sortit son vieux Nokia de la poche interne de sa veste.
Ah.
Plus de batterie.
. . .
Voyez-vous, Tyler s'est longtemps demandé, s'il fallait se rendre à la police.
Il s'était décidé à le faire, mais il y avait eu la tempête qui avait éclaté. Quelques heures peu après son meurtre. Il s'était demandé s'il allait revenir vivant de cette expédition, et quelque part, il savait qu'il méritait de mourir. Une vie contre une autre, c'était la justice.
Puis quand il avait vu les ravages, les gens blessés et endeuillés, il avait changé d'avis. Ce n'était pas le bon moment.
Tyler n'avait jamais plus trouvé le bon moment.
À Montréal, on se moque souvent de son accent, et on le voit peiner avec le français. Il essaye de l'apprendre seul, force est de constater que c'est trop complexe pour lui. Il n'ose pas demander de l'aide, et il est renvoyé à ses traumatismes d'enfance.
C'est difficile de retourner à la vie normale, après une fusillade et une tempête.
Quand Tyler descend tous les matins de chez lui, et qu'il croise sa voisine de l'appartement 213, en train de courir, il lui ouvre toujours la porte. Elle ne le remarque pas tout de suite, les yeux tirés par le sommeil et les cheveux dans tous les sens. Pourtant, alors qu'il prend les escaliers et qu'il arrive au rez-de-chaussée, il lève un oeil sur l'ascenseur. Quand il voit qu'il arrive depuis le deuxième étage, il se contente d'attendre devant la porte qu'il retient. Sa main abîmée placardée en plein milieu, sa haute silhouette lugubre est celle d'un lynx.
Elle lui dit toujours « bonjour », d'une voix enjouée et intimidée. Ses oeillades sont discrètes, mais quand elle croise cette paire d'yeux noirs, il lui arrive de rougir.
Tyler se contente d'un hochement de tête en réponse. Sans gaspiller plus de mots.
Quand elle sort, il va à sa suite. Tous les deux partent dans des directions opposées, pourtant, il veille de loin à ce qu'elle prenne bien son bus. Elle ne le rate jamais. Elle arrive toujours à l'attraper avant qu'il s'en aille.
C'est sa seule interaction sociale dans cet immeuble, et cela lui va.
De temps en temps, Tyler pense encore à se rendre à la police.
Puis il se décide : ce n'est pas le bon moment. Il ne peut pas faire ça à son père, malgré tout.
Parce qu'il se rappelle de ce « je suis fier de toi », balancé avec nonchalance quand il est parti de chez lui.
Greg' l'a toujours terrorisé, mais avec le temps, Tyler était devenu plus fort que lui. Ils savaient tous les deux qu'il pouvait le battre. Pourtant, cela ne changeait rien à la terreur qu'il lui inspirait. Au fond, malgré ses 32 ans, Tyler Thompson restait cet enfant battu qui cessait de respirer, dès que quelqu'un faisait un mouvement brusque près de lui.
Que ce soit un professeur en train de s'agiter, ou un camarade de classe qui faisait cela pour se moquer de lui.
Est-ce que son père l'a un jour aimé ? Tyler l'a su, quand il s'est réveillé à l'hôpital. Greg' s'est rendu compte que son fils n'était pas un soldat. Non, avant tout, il était un enfant.
Et lui ? Est-ce qu'il aime son père ?
Non. Un garçon n'est pas censé se poser la question. C'est sa validation qu'il cherche, et qu'il cherchera toujours.
Alors qu'il laisse son père dans l'ignorance. Il ira se dénoncer à sa mort.
Il ne veut pas le décevoir.
IRL
INRP
STATS
Hors rp
▬ Pseudo et pronom : Antagoniste (il)
▬ Où as-tu connu VM: On ne parle pas de ça...
▬ Double compte : Numa Maggiorano et Yvan El Sing
▬ Connaissez-vous bien une des trois villes du forum ? : Un peu Paris, et Bxl très vite fait
▬ Avez-vous un ou plusieurs domaines de connaissances ? : Je ne sais pas ? J'ai tendance à m'intéresser à plein de choses et j'ai quelques connaissances en communication et lettres
▬ Avez-vous déterminé comment et si votre personnage aura des liens avec ses autres vies ?
▬ Une dernière chose à dire ? : JVM
▬ Où as-tu connu VM: On ne parle pas de ça...
▬ Double compte : Numa Maggiorano et Yvan El Sing
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▬ Avez-vous un ou plusieurs domaines de connaissances ? : Je ne sais pas ? J'ai tendance à m'intéresser à plein de choses et j'ai quelques connaissances en communication et lettres
▬ Avez-vous déterminé comment et si votre personnage aura des liens avec ses autres vies ?
▬ Une dernière chose à dire ? : JVM
IRL
INRP
STATS
Tyler ouin je suis trop contente de le revoir !!! j'espère que tu me réserveras un petit rp parce que je suis sûre qu'il s'entendrait suuuuper bien avec Meryl hihi
re-bienvenue !!!
re-bienvenue !!!
IRL
INRP
STATS
Oh oui, ça promet grave, merci chou' <3
IRL
INRP
STATS
Pré-fiche
De façon très peu étonnante quand cela te concerne, cette pré-fiche est une pépite ! <3 On retrouve toute l'intelligence et l'originalité de tes persos ! Va donc m'écrire cette suite!
IRL
INRP
STATS
J'ai commencé à lire la fiche j'étais "................ Anta?" et ensuite j'ai eu confirmation et j'explique pas ma fierté.
Alors.
Je l'aime du profond de mon cœur. J'ai besoin d'un lien avec Ellie c'est genre vitale à ce stade.
" Il est comme Twitter, il a un nombre de caractères limités par jour" J'ai hurlé
Et le fait que malgré tout il aime pas la violence.... Mama....
Bref Bienvenue une....4éme fois
Alors.
Je l'aime du profond de mon cœur. J'ai besoin d'un lien avec Ellie c'est genre vitale à ce stade.
" Il est comme Twitter, il a un nombre de caractères limités par jour" J'ai hurlé
Et le fait que malgré tout il aime pas la violence.... Mama....
Bref Bienvenue une....4éme fois
IRL
INRP
STATS
Héhé si tu as une idée sur ce que ces deux-là peuvent donner, tu sais où me trouver <3
Et merci
Et merci
IRL
INRP
STATS
Fiche validée
Who who who, que d'histoire pour ce perso !
Il est assez fascinant dans son côté survivaliste et ses contradictions et je suis impatiente de le voir dans le cadre hyper urbain de Montréal (et sur Lumbrileto mais ça c'est une autre histoire krkrk) !!!
Bon jeu à toi mon beau ! <3
Il est assez fascinant dans son côté survivaliste et ses contradictions et je suis impatiente de le voir dans le cadre hyper urbain de Montréal (et sur Lumbrileto mais ça c'est une autre histoire krkrk) !!!
Bon jeu à toi mon beau ! <3
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